Priest : critique vampirique
Un réalisateur dont les précédents travaux sont, au mieux, dispensables, un acteur de qualité dont les choix peuvent laisser sceptique, des vampires, une pincée de science-fiction, le tout sous couvert d'adaptation d'un graphic novel réputé culte... De toute évidence, Priest est un hybride plutôt opportuniste, dont le but avoué est de sortir avec les premiers blockbusters de l'été pour bénéficier de leur effet d'entraînement en salle. Si le film est tout ça, il n'est pas pour autant la catastrophe redoutée.
Sa première qualité est sans doute de parvenir à dépeindre, quoique succinctement, un univers post-apocalyptique et à nous le rendre crédible. On regrettera que les personnages quittent rapidement l'immense cité sur laquelle s'ouvre le récit, après une très réussie introduction animée, mais le décor en impose, et nous charme de son ambiance délétère. Au bout de quelques minutes, il nous tarde de (re)découvrir l'oeuvre à l'origine du film, ce qui est indéniablement bon signe. Scott Stewart parvient à emballer joliment quelque séquences, notamment un combat à moto saignant et réussi, faisant remonter régulièrement la pression de l'ensemble.
Et il y en a bien besoin, car la structure du récit, elle, ne facilite nullement l'éveil du spectateur. Quand notre héros monolithique (Paul Bettany, qui a visiblement un goût immodéré pour la prêtrise, dès lors qu'elle inclut épées, et baston sauvage) part en quête de sa nièce enlevée par les prédateurs noctambules, on attend légitimement une traque s'achevant en climax. Nous n'y aurons pas vraiment droit, puisque ce point de départ se dilue avec l'enquête parallèle sur le mystérieux complot des vampires, qui, faute de s'être réellement familiarisé avec leur univers, nous en touche une sans faire bouger l'autre. La faute aux comédiens également, Cam Gigandet confond le plus souvent peur et constipation, alors que Karl Urban se contente de faire les gros yeux, ravi d'avoir piqué le chapeau de Crocodile Dundee (ça promet pour son Judge Dredd).
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