Critique : Banlieue 13 ultimatum

Laurent Pécha | 17 février 2009
Laurent Pécha | 17 février 2009

Fort du succès de Banlieue 13 (961 850 entrées en France et un film qui s'est exporté un peu partout dans le monde), Luc Besson revient avec un titre « bournien » (ultimatum) avec une suite qui se veut plus « mieux », soit avec plus d'action, plus de cascades, plus de moyens,...Bref, les djeun's, ils vont en avoir pour leur argent et ça va leur passer l'envie de télécharger. Et comme je suis super chaud se dit l'ami Luc, je vais me lâcher au niveau message social et politique, le nouveau Costa-Gavras, c'est moi.

Reste plus qu'à faire l'amalgame avec deux entités cinématographiques bien différentes et de refiler le bébé à un réalisateur cadre de la maison Europa. Pierre Morel, fort logiquement promu à des titres plus prestigieux (From Paris with love avec John Travolta), c'est au tour de l'oublié, Patrick Alessandrin (15 août) de tenter de mettre en scène un spectacle aussi sympathique que le premier film, remake jamais déguisé de New York 1997. Malheureusement, il ne faut que quelques minutes pour se rendre compte que le résultat sera bien loin de l'efficacité made in Morel (ah Taken !!!). B13U, c'est la version Canada dry des propres films Europa : ça ressemble à B13 en reprenant les mêmes séquences de présentation (générique + deux scènes d'action introduisant les revenants Belle et Raffaelli) mais ce n'est pas B13. Passe encore que nos deux sympathiques héros ne soient pas devenus des acteurs émérites (enfin surtout Belle qui réussit l'exploit de jouer encore moins bien que dans le premier) mais difficile d'accepter que leurs exploits physiques soient moins impressionnants que par le passé. B13U a beau tenter de multiplier l'action à outrance, on cherche encore la montée d'adrénaline procurée par la séquence inaugurale du premier film avec le parcours jamais filmé en cut de Leïto.

On a désormais le droit aux mêmes séquences banales d'un film d'action classique avec plein de plans cut pour couvrir les performances de nos héros, devenus des biens précieux pour la machine Europa. Devant cette protection de la poule aux œufs d'or (enfin surtout côté Belle) forcement frustrante, le film a une parade implacable : la charge sociale du scénariste Besson. Et là, attention, le bonhomme est déchaîné comparant le désir de destruction de la banlieue par l'Etat à la guerre en Irak et les profits dégagés de la reconstruction !

Et des idées-raccourcis comme celle-là, Besson en a plein dans sa besace et de nous les asséner sans aucune limite dans la démagogie, jusqu'à l'écœurement d'un final ridicule. Triste fin d'une franchise que l'on pensait rigolote et joli palliatif à l'hégémonie américaine. Morel, reviens, tu nous manques déjà !

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