Critique : Unborn

Scénariste inspiré (la trilogie Blade, Batman Begins, The Dark knight), David S. Goyer l'est beaucoup moins quand il s'agit de passer à la réalisation. Ainsi, après l'actionner décérébré (Blade Trinity) et la ghost story pour ados en mal de reconnaissance (Invisible) Goyer s'essaye non sans mal au film d'exorcisme avec Unborn. Truffé de moments autres (ah Gary Oldman pratiquant son exorcisme en hébreu...) et servis par des personnages caricaturaux, le nouveau film de David S. Goyer est un nanar pur jus, une sorte «d'exorciste juif » avec pour toile de fond l'Holocauste et les expériences secrètes des nazis. Supporters du bon goût, passez votre chemin ! Non, décidément l'intérêt du film ne réside pas dans son scénar digne d'une série Z mais serait plutôt à chercher du côté de l'affolante Odette Yustman. Révélée par Cloverfield, l'actrice fait ici une entrée fracassante dans le cercle très fermé des Scream Queens, prouvant, si besoin est, qu'on peut être  à la fois bonne... pardon belle et talentueuse (NDR/ à force de mater  la superbe affiche du film, on en perd ses mots). Constamment mise en valeur par Goyer, la belle Odette fait ici office de révélation au point qu'elle pourrait bien tenir la dragée haute à une certaine Megan Fox.

Réduire Unborn à la superbe plastique de son actrice principale ne serait pas rendre totalement justice au film qui tente de palier le vide abyssale de son scénario par une réalisation léchée (preuve supplémentaire que Goyer s'améliore depuis Invisible) et généreuse en scènes chocs. Aussi diverses que variées, ces  dernières ne tombent jamais dans l'écueil du ridicule grâce à des SFX et des maquillages très réussis. On regrettera toutefois que le point d'orgue de ce réjouissant cocktail soit un exorcisme final aussi bâclé que frustrant.

Aussi nanardesque soit-il, Unborn n'en demeure pas moins ultra jouissif si on le prend pour ce qu'il est : un pop corn movie à prendre absolument au 10^ème degré sous peine de passer totalement à côté !