Critique : La Folle histoire de l'espace

Patrick Antona | 28 avril 2005
Patrick Antona | 28 avril 2005

Après avoir parodié, avec talent et succès, des genres comme le western (Le shérif est en prison), le film d'épouvante (Frankenstein Junior), le thriller hitchcockien (Le grand frisson), Mel Brooks s'offrit, en 1987, le luxe de pasticher la saga des Star Wars avec Spaceballs (littéralement « Les burnes de l'espace »).
Mais plutôt que de rentrer franchement dans le lard comme il l'avait fait dans ces précédents opus, quitte à verser allègrement dans le mauvais goût, il se cantonne ici à une suite de clins d'oeil plus ou moins fortement appuyés envers son modèle, disséminant çà et là quelques gags bien venus mais de manière trop éparses pour déclencher la franche hilarité, la raison première étant dû à une histoire dont les ressorts sont quasi-identiques à ceux de son modèle.


De même l'idée de recycler les personnages de Star Wars et d'en faire des clones plus ou moins grossiers ne s'avèrent pas être une bonne gageure : pour un Dark Helmet (Lord Casque Noir en VF) irrésistible de drôlerie ou un mage Yogurt pendant de Yoda (Mel Brooks, incarnant aussi le perfide président Skroobs) adepte du merchandising à outrance (la seule vraie pique adressée à George Lucas et son « entreprise »), d'autres personnages comme Lone Starr, alter-ego de Han Solo (interprété par le débutant Bill Pullman à l'époque) ou Barf en wookie canin (le regretté John Candy) s'avèrent manqués cruellement de relief. Même le gimmick de la Force est réutilisé, transformé en « schwartz » (« la schtuss » en VF) par Mel Brooks, lui permettant de glisser avec bonheur un peu de son humour yiddish coutumier.


Heureusement l'inspiration lui revient, surtout lorsqu'il démarque les scènes phares du cinéma de genre, des téléporteurs défectueux de Star Trek au final grandiose de La planète des singes, en passant par la scène-choc d'Alien, avec à nouveau John Hurt ! Ou alors lorsqu'il utilise la mécanique du burlesque avec efficacité, lorsqu'un perchman devient une victime collatérale du duel final ou quand les protagonistes s'adressent directement au spectateur. Mais il semble bien loin le temps où le chantre du comique juif new-yorkais se permettait de faire rire avec les cow-boys pétomanes (Le shérif est en prison) ou les greffes de pénis (Frankenstein Junior) !


Reste il est vrai Rick Moranis, hilarant de crétinerie dans son interprétation de Dark Helmet, qui s'octroie les scènes les plus drôles (celle des poupées ou la comparaison des longueurs des sabres laser respectifs), ainsi que la critique appuyée de la fièvre publicitaire entourant la saga parodiée (du drap de lit au PQ estampillés Spaceballs) qui fait souvent mouche, quoiqu'un peu redondante, le tout servi par des effets spéciaux de qualité.


Si, au final La folle histoire de l'espace ]peut être considéré comme amusant, il ne constitue en rien une oeuvre majeure de Mel Books, des films comme Les Producteurs ou Frankenstein Junior étant hautement plus recommandables pour apprécier son talent particulier.

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