Homeland Saison 2 : Notre avis

Melissa Blanco | 6 juin 2013
Melissa Blanco | 6 juin 2013

Rien est plus difficile pour une série télévisée que de passer le cap de la deuxième saison. Qui plus est si, comme Homeland, multi-récompensée et encensée partout, on est l'objet de toutes les attentions. À l'occasion de sa diffusion sur Canal+ (tous les jeudis à partir du 6 juin), retour sur une deuxième saison... déconcertante.

 

 

Fresh start 

On avait laissé Carrie Mathison aux mains expertes des médecins, déterminée à s'infliger un traitement de choc après une nouvelle psychose maniaco-dépressive et un perturbant licenciement. Persuadés que son obsession pour Nicholas Brody n'était qu'un symptôme de sa maladie, ses responsables lui ont rendu sa liberté. Mais difficile quand on ne vit que pour son travail de se retrouver, du jour au lendemain, débouté... C'est quelques mois plus tard, donc, que l'on retrouve Carrie, loin de l'hôpital. Alors que la télévision annonce de nouveaux incidents au Proche-Orient, la jeune femme jardine, loin des préoccupations du monde. Du moins espère t-elle en convaincre son père, elle qui a encore bien du mal à tourner la page. Jusqu'à ce qu'une de ses indics exigent de lui parler, forçant la CIA a renouer le contact. Et c'est reparti pour une nouvelle mission, retrouver enfin les sensations d'antan. Mais suffit-il vraiment de se teindre en brune et de changer d'identié, même le temps de quelques heures, pour soigner les stigmates d'autrefois ?

De son côté, c'est également un nouveau départ pour Brody, à la fois en tant que père et mari mais aussi en tant qu'homme politique. Fraîchement élu sénateur, Nicholas doit une fois de plus jongler entre sa vie privée (forcément très mouvementée) et les attentes d'Abu Nazir, bien décidé à profiter de ses nouvelles fonctions. Mais pour combien de temps ?

 

 

Rebattre les cartes 

Si la première année nous avait réservé son lot d'émotions, c'est sous le signe du renouvellement que s'ouvre cette nouvelle saison d'Homeland. Pour le meilleur mais surtout pour le pire. En choisissant de rapidement tuer dans l'oeuf son intrigue fondatrice - un indice de la culpabilité de Brody est découvert dès le premier épisode -, la série change de cap et rebat les cartes. Verdict ? Cinq épisodes d'une intensité rare et puis, rien, Homeland s'effondre. Comme si Alex Gansa et Howard Gordon avaient soudain été rattrapés par leurs vieux démons.

Après une première saison sous l'ordre de l'instrospection, place désormais à l'action-réaction. Avec de nombreux cliffhangers, un déploiment des intrigues secondaires - la fille de Brody, notamment - et l'apparition de nouveaux personnages, la langueur si singulière de la série laisse désormais place à un rythme plus aggressif. Fini Démineurs et l'analyse des traumatismes des personnages, bonjour Zero Dark Thirty et son retour à la traque pure. Homeland se jack bauerise, ce qui n'est pas forcément de très bon augure ici.

 

 

Les amants maudits

Face à tant de fébrilité, c'est donc du côté de la romance qu'il faut se rabattre. À l'image des spectateurs, Carrie et Brody semblent tenter de garder la tête hors de l'eau. Eux aussi aimeraient s'isoler, retrouver un temps cette bulle cotonneuse de la première saison, revenir à cet épisode dans les bois où tout était encore possible. Le temps de souffler, un peu. Dommage alors qu'Homeland perde de sa superbe à cause d'un personnage principal à la dérive.

Si l'on avait profondément aimé Carrie Mathison, son évolution dans la deuxième saison frôle malheureusement la caricature. Loin d'être encore un personnage sur le fil, le visage souvent défiguré par les cris et les larmes, Carrie devient au fur et à mesure des épisodes l'objet de toutes nos crispations, voire de toutes les railleries (la parodie du SNLThe Claire Danes cry faces). Homeland se jouerait-elle de notre propre bipolarité ?

Parce que les scénaristes semblent, eux aussi, avoir eu un peu de mal à se remettre du bouleversement complet de l'intrigue d'Homeland, la saison 2 opère en fin de course un nouveau virage important. Tout effacer pour de nouveau recommencer. Encore et encore. Pour le pire mais surtout le meilleur ?

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