Les Experts - Saison 3

Ilan Ferry | 8 juillet 2008
Ilan Ferry | 8 juillet 2008

Les Experts : acte 3 où la saison de toutes les audaces. Là où la deuxième saison demeurait trop conventionnelle faisant craindre que la série peine à se renouveler, ces nouveaux épisodes créent la surprise et certains d'entre eux demeurent parmi les plus mémorables de la série. Car si la troisième saison se distingue des autres c'est avant tout par un traitement scénaristique beaucoup plus centré sur les protagonistes : en effet tout au long de ces 23 épisodes les membres de l'équipe vont se trouver confrontés à des événements qui vont les marquer personnellement jusqu'à avoir des répercussions sur leurs vies professionnelles et personnelles, tel qu'en témoignent les épisodes « Les dès sont jetés » ou encore « Dangereuses liaisons » représentant tout deux un tournant dans la mythologie des « Experts ».Parallèlement,les crimes que doivent résoudrent l'équipe de Grissom sont de plus en plus retors (meurtres déguisés en suicides, disparitions mystérieuses...) et nos experts vont devoir déployer des trésors d'ingéniosité pour confondre les coupables. Certains épisodes comme « Le dernier Round » se permettent même de jouer avec les gimmicks de la série (le fameux début du générique qui suit l'habituel tirade de Grissom se voit interrompu par le biper de ce dernier lui annonçant qu'un autre crime à eu lieu). Ultra référencé, cet épisode se déroulant après un match de boxe fait irrémédiablement penser au Snake Eyes de Brian de Palma.

 

 

 

 

Car si cette 3eme saison est très réussie elle n'en demeure pas moins hautement cinématographique tant dans la forme que dans le fond, à ce titre, l'épisode «La grande illusion » représente un véritable fantasme de cinéphile puisqu'il marque à nouveau l'affrontement entre William Petersen et Tom Noonan plus de quinze ans après Le sixième sens de Michael Mann. Limiter l'aspect cinématographique au scénario serait une gageure car c'est surtout dans la forme que la série montre sa filiation avec le grand écran et ce par un travail important sur la photographie et une véritable fluidité dans les mouvements de caméra notamment lors des scènes se déroulant dans le laboratoire.

 

 

 

 

Plus que jamais, la saison 3 marque une étape dans l'histoire de la série : celle où elle aura atteinte sa pleine maturité et remplie à merveille sa fonction de série avant tout dramatique, il suffit pour s'en convaincre de revoir l'épisode « Balles perdues » dans lequel Keith David (inoubliable interprète de Childs dans The Thing de John Carpenter) se montre véritablement touchant dans le rôle d'un père rendu inconsolable par le meurtre de sa petite fille ou encore « L'enquête inachevé » petit bijou de noirceur dont la conclusion forcément glaçante fait prendre à la série une tournure inattendue.

 

 

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