Magic : The Gathering - le jeu de cartes bientôt adapté sur Netflix n'a rien à envier au Seigneur des Anneaux

Matthias Mertz | 2 avril 2022
Matthias Mertz | 2 avril 2022

Bientôt adapté en série Netflix, on vous parle du jeu de cartes phénomène Magic the Gathering, et pourquoi c'est le meilleur univers cinématographique qui soit.

Chez Ecran Large, on aime la pop culture. Et si on s’accorde tous à dire que Ready Player One est le pire Spielberg (tous étant l'auteur de ces lignes et ces cheveux trop nombreux), nous avons longtemps cherché l’oasis de tranquillité où réunir tous nos fétiches, du Dracula de Bram Stoker, en passant par les Kaijus du pays du Soleil Levant, ou encore les gosses de Stranger Things.

Et si vous avez aussi toujours rêvé d’entrer dans un univers qui réunirait tous ces éléments avec la diégèse classique de la fantasy, des dragons vénaux jusqu’aux gobelins malicieux et de la science-fiction, entre machines souffreteuses et steampunk rétrofuturiste, laissez-nous vous parler d’un univers qui n’a rien à envier aux studios Marvel, celui du jeu de cartes Magic : The Gathering (ou Magic l'Assemblée dans la langue de Dani Boon).

Pourquoi vous en parlez maintenant ? Car une série éponyme Netflix est dans les tuyaux, et qu’elle devrait pointer le bout de son nez en fin d’année 2022. D'abord réputée avec les frères Russo, la série se fera finalement avec Jeff Kline. Avec un matériau de base aussi riche, on s’est interrogé pour savoir si Magic ne serait pas le prochain Arcane, c’est-à-dire une bombe dont on pensait à tort qu’elle serait une adaptation convenue et plutôt paresseuse d’un fétiche de geeks.

 

Magic: The Gathering : photoLa collaboration Magic X Stranger Things, probablement l'une de nos favorites

 

Magic system

L’aventure Magic débute en 1993, sous l’égide d’un créateur de jeux prolifique nommé Richard Garfield. Alors que le jeune homme essaye de vendre son jeu de plateau, RoboRally (un jeu de plateau avec une course de robots dont on n’a franchement absolument rien compris), il fait la rencontre de Peter Adkinson, officiant chez Wizards of the Coast (actuel détenteur des droits du jeu). Les deux hommes sont férus de jeux de plateau à commencer par Donjons & Dragons et s’entendent rapidement très bien.

Ce dernier s’intéresse toutefois beaucoup plus à Magic the Gathering, un autre jeu conçu par Garfield, moins coûteux à produire, et plus facile à transporter. Il s’agit d’un jeu de cartes modeste, très inspiré par la science-fiction, mais surtout la fantasy, avec tout ce que ça comporte comme sortilèges, magiciens et chevaliers.

D’abord imaginé comme un moyen d’occuper les joueurs et fans de jeux de rôle entre les conventions et dans les transports (ou toute autre situation où jouer sur un plateau n'est pas possible), Magic s’est finalement imposé comme LE succès de son créateur.

 

Magic: The Gathering : photoMagic c'est aussi de la science-fiction, ici dans le plan lugubre de New Phyrexia

 

Comment ça fonctionne ce truc ? Magic the Gathering, c’est donc un jeu de cartes qui repose sur plusieurs principes aussi simples que géniaux au premier rang desquels les couleurs.

Au dos de chaque carte, cinq cercles colorés forment un pentagramme. Les cartes peuvent être d’une ou plusieurs de ces couleurs (et plus rarement d’aucunes), et chacune de ces dernières représentent une façon de jouer, un concept. Elles trouvent dans les autres couleurs du pentagramme des alliés ou des ennemis naturels.

Par exemple, le blanc représente la droiture, la justice ou la foi. Cette couleur s’associe naturellement avec le bleu, allégorie de la connaissance, de l’illusion ou du rêve, pour former l’idéal de civilisation, de cohabitation des individus pour leur bien au sein d’un ordre qui les dépasse.

Le blanc se mariera toutefois de façon plus conflictuelle avec le noir, incarnation de la mort, de la corruption, ou de la nécromancie. En résulteront alors des prêtres blasphématoires pour qui le divin réside dans l’horreur, ou des bouchers qui ont érigé la mort en religion totale et absolue.

 

Magic: The Gathering : photoPhilosophie du jeu, le pentagramme est au dos de chaque carte

 

Carton & Dragons

Le bestiaire du jeu est à l’image de ses couleurs. Ainsi, on trouvera au sein du vert, couleur de la nature, des hydres, des elfes ou des arbres animés (à l’image des Ents, dans Le Seigneur des Anneaux), tandis que le rouge abritera des dragons, des géants, ou des barbares dont la plupart seraient plutôt qualifiés pour officier dans la suite des aventures de Mad Max (de là à savoir s'ils arriveront à être aussi volcaniques que les échanges entre Charlize Theron et Tom Hardy on ne se prononcera pas).

Magic n’a d’ailleurs rien à leur envier, puisque le jeu de cartes dispose de son propre univers, de ses personnages principaux (qu'on appelle communément des arpenteurs), ou de ses antagonistes les plus voraces. Ces personnages ont ainsi plusieurs cartes à leur actif, de la même façon qu'un personnage comme le Joker peut trouver plusieurs itérations de lui (animées ou live-action, joué par un acteur ou un autre) au sein de l'univers Batman.

Vous avez bien entendu, chaque extension du jeu et toutes les cartes qu'elles contiennent forment un univers avec des histoires interconnectées qui n'officient pas toutes dans la même temporalité (c'est donc comme Marvel, mais en mieux).

 

Magic: The Gathering : photoNicol Bolas n'est pas loin d'être le Dark Vador de Magic : the Gathering

 

Parmi les références les plus flagrantes et les plus jouissives dans l'histoire de Magic, on peut retrouver H.P. Lovecraft, David Cronenberg ou encore J.R.R. Tolkien. Une extension du jeu nommée Shadow over Innistrad (racontant la prise de contrôle des villageois d'Innistrad par des créatures extraterrestres) parodie avec admiration la nouvelle Shadow over Innsmouth, tandis que la carte The Thing in the Ice représente une horreur prisonnière dans la glace sur le point d'éclore, à l'instar du contenu du film The Thing de John Carpenter.

Et si Magic se nourrit à tous les râteliers du cinéma ou de la littérature pour enrichir son univers, ces médiums le lui rendent bien. Dans South Park, Seinfeld, The Big Bang Theory ou encore Spider-Man, le jeu est régulièrement référencé ou montré comme étant l'un des fétiches les plus puissants de la culture nerd. Comme l'achèvement d'un cercle dans lequel le médium qui souhaitait donner un aspect ludique aux classiques du genre se retrouve à son tour cité comme un classique.

 

Tobey Maguire : photo, Spider-ManIci, Peter Parker disposant d'un poster pour l'extension Invasion du jeu de cartes

 

Tout cela n’est évidemment qu’une mise en bouche trop rapide pour vous parler de l’univers de Magic, qui est parvenu à traduire le design de nos créatures et histoires favorites en des mécaniques de jeu complexes et jouissives.

Par exemple, les cartes de zombies disposent du pouvoir de revenir sur le terrain après avoir été occis, là où les vampires gagnent en puissance lorsqu’ils aspirent la vie de leurs adversaires. Enfin, les monstres Eldrazi (inspirés des horreurs lovecraftiennes) permettent même de jouer le tour de votre adversaire à sa place, signe du contrôle mental que vous exercez désormais sur lui.

Il est donc temps de vous l'avouer, vous avez envie de jouer à Magic, d'aller dans des boutiques pleines d'adultes avec une queue de cheval qui sont développeurs web, et de vous confronter à eux, et vous le savez. Le reste n'est qu'une question de temps.

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
Vous aimerez aussi
commentaires
jerome69
07/04/2022 à 15:18

j 'ai du mal à voir comment un peut faire une série à partir d'un jeu de carte ? très septiques même si il y a une histoire adosser au jeu de cartes

Dwarf
05/04/2022 à 16:19

Que dire...
L'article est plutôt intéressant et permet de comprendre un peu MTG (Magic The Gathering), mais je pense qu'il est préférable de jouer au jeu pour comprendre en détails ce qui est expliqué ici.
Concernant l'histoire : oui il y a bien une histoire globale dans MTG. Les "flavor text", textes écrits en bas de certaines cartes, ainsi que les noms des ces mêmes cartes orientent un peu les joueurs sur les évènements des extensions. Mais il faut savoir que chaque extension possède son roman, généralement traduit en français (mais pas toujours), qui raconte une histoire dans la grande histoire de l'univers de MTG. Les fans de l'univers ne sont pas obligés de jouer pour apprécier les aventures de ces personnages. Je recommande la chaine youtube "Magic c'est chic" qui résume les histoires de chaque extension dans la bonne humeur.

NemesisTheWarlock
05/04/2022 à 08:23

Tout à fait d'accord avec les cheveux de l'auteur, RP1 est pour moi une bouillie totalement indigeste, soyez ouverts et acceptez que certains n'aiment pas !

Tj
03/04/2022 à 23:17

Ready player one un mauvais film vaut mieux être aveugle que de lire ça

LORK
03/04/2022 à 22:51

J'ai commencé Magic en 95 au collège jusqu'en 2012 et c'était le pied total. Impatient de voir cette série.

LORK
03/04/2022 à 22:49

RP1 le pire film de Spielberg ?
Moi je l'ai trouvé génial, il faut peut-être arrêter de trop cogiter quand on regarde un film

Toutounet
03/04/2022 à 21:11

@chris11, non, ce n est pas qu'une question de flavor text. Ça doit faire plus de 15ans que wotc publie en parallèle les histoires liées aux différentes extensions.
Je ne sais pastrop de quel jeu sur Android tu parles (mtgo ?) Mais arena reste très correct et très loin d être uniquement tourné pour les "noobs". Soit dit en passant, je n ai jamais connu de bon joueur qui utilisait ce terme péjoratif.

Pat Rick
03/04/2022 à 12:46

Je crains la série kitch.

Darknicet
03/04/2022 à 10:41

Le jeu de cartes est génial et le système de collection est autant jouissif que les combat.
Si une série doit être fait les histoires tournerait autour des planeswalker

Andarioch2
03/04/2022 à 10:31

Donjons & Dragons n'est pas un jeu de plateau mais un jeu de rôles. Dans le premier on lance des dés et on pousse des pions, dans le deuxième on pénètre dans des mondes où les seules limites sont l'imagination du DM et de ses joueurs.
Rien à voir donc et important pour comprendre l'état d'esprit des créateurs de magic

Plus