Umbrella Academy saison 2 : critique bloquée dans le temps sur Netflix
Incroyable mais vrai, les super-héros n'ont pas beaucoup trusté les cinémas depuis le début de l'année 2020, confinement et pandémie obligent, puisque seul Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn a eu la chance du grand écran. Si Black Widow et Wonder Woman 1984 vont rattraper cette rareté en salles lors du dernier trimestre, c'est finalement le petit écran qui a porté le genre : Bloodshot sur Amazon Prime Video, la fin du crossover Crisis on Infinite Earths et désormais la saison 2 d'Umbrella Academy sur Netflix dès ce 31 juillet ! De quoi suffir aux fans de super-héros ? Attention quelques spoilers !
JUSQU'À CE QUE LA FIN DU MONDE LES SÉPARE
S'il y a quelque chose qu'on ne peut pas reprocher à Umbrella Academy, c'est sûrement son style. Depuis le premier épisode de sa saison 1, la série a su se forger une identité propre au milieu du paysage sériel et cinématographique débordant de super-héros. L'atmosphère pop et colorée est toujours aussi prégnante dans cette deuxième saison, portée par d'innombrables tubes musicaux du My Way de Frank Sinatra au Golden Brown de The Stranglers en passant par un remixe du Bad Guy de Billie Eilish ou une version suédoise étonnante du Hello d'Adele. Le moyen de conserver une tonalité toujours aussi délurée et stylisée, un peu à la manière des films Kingsman.
Dès la séquence d'ouverture de sa deuxième saison, la série Netflix montre d'ailleurs son envie d'être extrêmement efficace. Débutant exactement là où elle avait laissé ses personnages (c'est-à-dire pendant l'apocalypse et leur saut dans le temps in-extremis), cette saison place très rapidement ses pions et les nouveaux enjeux qui attendent les personnages et notamment le personnage de Five (toujours un parfait Aidan Gallagher).
Encore une catastrophe à éviter pour Five
À cause d'une mauvaise maitrise du voyage dans le temps de la part de Five, la famille se retrouve séparée dans les années 60. Sauf que leur arrivée a apparemment déréglé l'espace-temps puisque lorsqu'il débarque à Dallas le 25 novembre 1963, Five découvre une ville en guerre, où les Soviétiques attaquant les États-Unis. Dans un plan-séquence hyper-stylisé (visible ci-dessous), la série déploie d'ailleurs tout le potentiel de ses super-héros lorsque ces derniers passent un à un devant la caméra (un peu à la manière du plan-séquence dans Avengers) et combattent les milices soviétiques (l'arrivée de Vanya n'est pas sans rappeler la puissance de Dr Manhattan dans Watchmen) en usant de leurs pouvoirs respectifs.
Juste avant qu'une bombe nucléaire vienne détruire la ville, Five est sauvé par Hazel qui le transporte dix jours plus tôt. Tout l'objet de la saison sera donc d'empêcher cette nouvelle apocalypse, le super-héros (jeune physiquement, mais vieux en réalité) devant retrouver ses frères et soeurs arrivés plus tôt dans le temps - qui se sont donc construit une nouvelle vie depuis - pour tenter de changer le cours du temps ou simplement le remettre en ordre.
TIMEQUEST
Sur le papier, cette deuxième saison était donc partie pour raconter une intrigue assez proche de la première saison. En effet, lors de la saison 1, les membres de la Umbrella Academy faisaient tout pour empêcher l'apocalypse qu'avait vue Five en voyageant dans le temps. Dans cette saison 2, le pitch est très similaire, Five devant retrouver sa fratrie pour que chacun joue un rôle afin de stopper l'apocalypse à venir. Sans mentir, cette quasi-similitude du postulat de départ va largement entacher cette deuxième salve d'épisodes.
Indiscutablement il y a du mieux sur certains points. Le showrunner Steve Blackman avec l'aide de Gabriel Bá et Gerard Way (les créateurs du comics originel) ont très clairement tiré des leçons de la première saison en décidant de raccourcir la durée des épisodes. Avec une moyenne de 45min au compteur pour l'ensemble des dix épisodes (au lieu de 1h), la série s'évite de longues diatribes un peu futiles et des séquences de meublage bien ennuyeuses. Elle gagne en rythme, en dynamisme et en énergie.
Ellen Page, vraiment parfaite en Vanya
Par ailleurs, la série conserve sa patte artistique et son style. Outre la séquence d'ouverture dont on parlait plus haut, la série va compter plusieurs scènes très ingénieuses et jubilatoires notamment un autre plan-séquence où Five décime, en usant de ses pouvoirs, une réunion de membres de La Commission. L'utilisation plus prononcée et régulière des super-pouvoirs des jeunes super-héros va d'ailleurs permettre à la série d'offrir plus d'amusement aux spectateurs (l'épisode final en général) et d'explorer des chemins encore inconnus (une fusion entre Ben et Vanya, peut-être la scène la plus touchante de la série).
Cette plus grande utilisation du surnaturel donne une jolie force à la série Netflix, d'autant plus avec la qualité de sa direction artistique. Difficile de connaître le budget exact de Umbrella Academy, mais visuellement, elle n'a rien à envier aux mastodontes de Marvel et DC. L'exemple le plus frappant reste évidemment l'homme à la tête d'aquarium ou plutôt le poisson rouge sur corps humain, extrêmement rare à l'écran, mais symbole de la réussite esthétique de la série. Sur le plan super-héroïque, il y a donc du mieux.
De la musique et donc évidemment quelques danses
APOCALYPSE AGAIN
Cependant, tout cela ne suffit évidemment pas à élever Umbrella Academy au rang de grande voire simplement bonne série Netflix. Le développement de cette deuxième saison ressemble trop largement à celle de la saison 1, notamment sur l'évolution des Hargreeves. Ainsi, la première moitié de cette saison 2 consacre quasiment un épisode à chaque personnage (le groupe étant divisé par les mois qui les séparent dans le temps) afin de mieux resituer le contexte, leur reconstruction et l'avancée de la mission de Five.
L'idée n'est pas inintéressante, au contraire, mais elle provoque une très large disparité entre les traitements de chaque membre de la Umbrella Academy. D'un côté, Diego (David Castañeda) prend du grade et son arc est largement approfondi tout comme Vanya (parfaite Ellen Page) dont l'amnésie va permettre d'aborder des thématiques très actuelles à l'instar de l'altérité, l'acceptation de soi, mais aussi les violences conjugales. Puis, surtout, l'arc d'Allison (Emmy Raver-Lampman) donne à la série le moyen de se pencher sur les années 60 et la condition des Afro-Américains à cette époque (et très actuelle à l'ère de Black Lives Matter), donnant beaucoup d'humanité à son personnage et à l'intrigue, souvent plus délirante que réellement sérieuse.
Tristement, de l'autre côté, Luther (Tom Hopper) est une fois de plus assez mal traité par le récit quand Klaus (Robert Sheehan) est relégué à un simple gimmick comique avec sa secte, ses discussions avec son frère fantôme Ben (Justin H. Min) et replonge largement dans l'alcool pour confronter ses vieux démons, encore et toujours.
Le personnage le mieux utilisé avec Vanya
Du coup, les premiers épisodes de cette saison 2 ennuient et captivent à tour de rôle, les personnages n'ayant pas tous les honneurs d'une élaboration soignée de leurs arcs respectifs. Et lorsque le groupe finit par se reformer en milieu de saison, Umbrella Academy préfère replonger un peu dans ses travers pour rallonger son récit, en distillant ici ou là quelques querelles familiales et romantiques bloquant le bon déroulé du programme.
La série tourne d'ailleurs une nouvelle fois beaucoup trop autour du personnage de Five. Certes, c'est l'élément moteur du récit en plus d'être un personnage fascinant avec son pouvoir de téléportation et de voyage dans le temps. Pour autant, en s'appuyant continuellement sur lui, l'intrigue perd souvent de sa saveur et de ses mystères. Par exemple, l'action du jeune héros dans le grand final peut sembler héroïque et magique, mais elle a tellement été teasée avec de gros sabots auparavant que sa réalisation se révèle moins clinquante et trop attendue pour véritablement émerveiller.
Quelle déception également que le récit, justement, s'attarde encore sur Kennedy, années 60 obligent, et l'empêchement de son assassinat un peu à la manière de 22.11.63 pour éviter le cataclysme (à moins que ce ne soit l'inverse, piste autrement plus cynique malheureusement mal exploitée). Certes, c'est lié à la saison 1, au parcours de Five et à la BD originelle, mais ressasser un concept étudié déjà maintes et maintes fois par le passé ne donne que peu d'identité à l'événement.
Un dernier acte réussi, mais frustrant
C'est dommage, car la série a largement de quoi livrer un univers plus riche (en poussant un peu plus les potards sur le fonctionnement de La Commission, sa politique et ses rivalités internes) et une intrigue plus révolutionnaire. L'arrivée du joli personnage de Lila incarnée par Ritu Arya et du trio suédois, des antagonistes assez coriaces sorte de Terminator humains, tout autant que le retour réjouissant d'anciens, auraient dû apporter plus que de simples règlements de compte. Par ailleurs, le simple fait que la série se repose beaucoup sur ses nombreux twists (notamment sur les fameux retours donc) pour créer du suspense, de la surprise et de la tension, est très décevant.
Alors oui, le cliffhanger qui clôture cette saison 2 est assez imprévisible et ouvre de nouvelles perspectives alléchantes pour la saison 3 inévitable. Il faudra cependant en tirer le meilleur. Peut-être sera-ce le moment de changer un peu les habitudes narratives et la trame apocalyptique pour fouiller un peu plus l'univers et les personnages devant un obstacle moins basique que la fin du monde ? On croise les doigts.
Umbrella Academy saison est disponible depuis le 31 juillet 2020 sur Netflix en France. La saison 1 est également disponible sur la plateforme.
Lecteurs
(4.6)29/12/2020 à 22:00
J'ai découvert cette série il y a peu , et elle est , dès le premier épisode , devenue ma série favorite . Le scénario est incroyable et l'histoire originale . Je trouve que l'ont ne voit peut être pas assez Five dans certains épisodes car oui , c'est le personnage principal et central de cette incroyable série . Je n'ai aucune critique à faire sauf peut être que j'aimerais plus d'épisodes car je regarde trop vite haha
18/09/2020 à 18:36
j ai découvert cette série il y a peu, et visionné les 2 saisons d'une seule traite. juste génial !
tout est tres bon, tres droles, les personnages savoureux et bien choisi, l histoire sympa , les dialogues très piquants ! bref Génial alors que les dernières séries de Netflix m avaient soit gonflées, voire énervées, soit trouvé trop nulles , la un grand bravo.
09/09/2020 à 21:47
10 épisodes qui auraient pu tenir en 5 episodes ! C est trop long du Netflix
06/08/2020 à 18:02
J'adore j'adore j'attends la saison 3.
05/08/2020 à 21:11
Je préfère la saison2 à la première.
J'ai beaucoup de mal à finir la première mais j'ai tenu bon et je ne regrette pas car la saison 2 en vaut largement la peine.
05/08/2020 à 20:22
Pour moi une super saison, j ai meme prefere celle ci a la première. Vivement la saison 3
05/08/2020 à 10:21
La série ne laisse pas indifférent. Les personnages sont très différents les uns des autres. C'est intéressant de lire votre point de vue, car nous n'avons pas les mêmes chouchou et nous ne sommes pas sensible aux jeux d'acteurs des mêmes personnages. Personnellement, j'ai beaucoup de mal avec le minimalisme et le pathos d'Ellen Page et j'aime beaucoup l'exubérance et la skyzophrenie de Roger Sheehan
05/08/2020 à 03:42
J ai un peut trouve difficile d accrocher les 1..2 épisodes de la saison 2 mais par la suite ce fut aussi délirant que dans la première saison ....hâte a la troisième
04/08/2020 à 23:36
Je suis le seul à l'avoir trouver moins bonne et plus convenue que la 1ére ?
04/08/2020 à 20:39
J'adore la série la saison 1 et 2 sont super ,la série est sensait apporter de la bonne humeur pas du drama ou quoi que se soit bref il y a beaucoup de fun .La fin est super délirante ,Prête pour la saison 3 ????