En pleine année record pour Xbox en termes d’activité, Microsoft a confirmé une nouvelle vague de licenciements frappant ses équipes gaming, avec des conséquences dévastatrices.
C’est un véritable coup de tonnerre, qui a résonné le 2 juillet 2025 dans l’industrie du jeu vidéo, quand Phil Spencer, patron de Xbox, a annoncé une vaste campagne de restructuration dans le secteur gaming de Microsoft. Paradoxe aussi cruel que typique de l’industrie, c’est alors que la division Xbox n’a jamais autant cartonné (merci Call of Duty) que la firme de Redmond a choisi de tailler dans ses effectifs comme jamais. Une saignée brutale, qui touche tous les étages de son empire vidéoludique, du mobile au triple A, du service live au jeu solo narratif.
Plusieurs projets majeurs sont purement et simplement annulés, des studios entiers mis au tapis, et des centaines de postes supprimés sur les territoires européens et américains. Une dynamique de recentrage stratégique déjà amorcée ces derniers mois, et qui s’accélère de manière spectaculaire au nom de l’agilité économique et de l’optimisation du rendement. Concrètement, ce sont plusieurs milliers de licenciements qui ont été annoncés, contrecoups du rachat d’Activision-Blizzard par Microsoft en 2023.

Plusieurs jeux majeurs annulés chez Xbox
Conséquence directe de cette nouvelle vague de licenciements, Microsoft a discrètement passé à la guillotine plusieurs de ses projets les plus attendus. Parmi eux, le reboot de Perfect Dark, censé symboliser la relance des licences historiques Xbox, a purement et simplement été abandonné.
Le projet, annoncé en grande pompe par le studio The Initiative en 2021, ne verra finalement jamais le jour, après des années de production chaotique et de remaniements successifs. Même sort pour Everwild, la nouvelle licence de Rare (auteur de GoldenEye 64), qui n’aura jamais dépassé le stade d’un concept flou, malgré 10 années de développement.

Autre victime collatérale, Blackbird, un MMORPG développé en interne par ZeniMax Online (The Elder Scrolls Online), a été annulé avant même son officialisation. Le projet devait devenir une nouvelle licence destinée à booster le Game Pass, mais n’aura pas survécu à la réorganisation stratégique du groupe, alors qu’il était en gestation depuis 2018…
On a également appris que le prochain FPS de John Romero (créateur de Doom), qui devait être édité par Microsoft, se retrouve désormais sans éditeur, et donc au point mort. Enfin, même des jeux déjà sortis ne sont pas épargnés : Warcraft Rumble, le spin-off mobile de Blizzard, cessera bientôt de recevoir des mises à jour, preuve que Microsoft taille également dans le service après-lancement des titres jugés peu rentables.
Et ce ne sont là que les jeux annoncés officiellement, pour lesquels les studios ont informé le public de la mise à mort de leurs projets. Mais d’après certaines sources, plusieurs autres titres ont été annulés. Le nombre exact de jeux supprimés reste inconnu.

Les studios charcutés
Derrière ces annulations en cascade, c’est une partie substantielle de l’écosystème Xbox qui a été mise à terre. Les dégâts sont particulièrement visibles du côté de King (la poule aux œufs d’or Candy Crush), la branche mobile d’Activision-Blizzard, qui a perdu environ 200 employés, soit une coupe sévère dans ses effectifs européens. Blizzard n’a pas été épargné non plus, notamment sur ses départements Assurance-Qualité et marketing, tandis que ZeniMax Europe (la structure de Bethesda sur le Vieux Continent) a fait face à des réductions massives.
Du côté des studios emblématiques, Raven Software, connu pour son travail sur Call of Duty, a vu ses équipes réduites, tandis que Halo Studios, Compulsion Games (South of Midnight) et Undead Labs (derrière State of Decay) ont subi également des coupes franches. The Initiative, le studio monté de toutes pièces pour relancer Perfect Dark, est désormais fermé, enterrant symboliquement le rêve de faire renaître la légende Johanna Dark.
Même Turn 10 Studios, pourtant pilier des Xbox Studios, et responsable de la franchise Forza (travaillant main dans la main avec Playground Games pour Forza Horizon), a vu la moitié de ses effectifs remerciée, conséquence directe de la réception mitigée du dernier Forza Motorsport.

Sauf que Xbox n’a jamais eu autant de joueurs
Ce qui rend cette restructuration encore plus cynique, c’est qu’elle intervient alors que la division Xbox a atteint des sommets historiques en termes d’activité. Phil Spencer l’a reconnu dans un mémo interne publié par Videogames Chronicles : jamais autant de joueurs n’ont fréquenté l’écosystème Xbox. Une ironie cruelle, preuve du décalage entre la performance de la marque et la stratégie de son propriétaire.
« Je reconnais que ces changements surviennent à un moment où nous avons plus de joueurs, de jeux et d’heures jouées que jamais auparavant. Notre plateforme, notre matériel et notre feuille de route pour les jeux n’ont jamais été aussi solides. Le succès que nous connaissons actuellement repose sur des décisions difficiles que nous avons prises précédemment. »
Le Game Pass continue d’alimenter une base d’utilisateurs solide, et des titres comme Diablo IV, Sea of Thieves et Call of Duty : Warzone assurent une activité soutenue, même en dehors du lancement de grosses exclusivités. Pourtant, cette vitalité vient se soumettre à une logique économique froide : plus de joueurs, c’est bien, mais avec moins de développeurs pour les concevoir et les entretenir c’est mieux.

Microsoft : 15 000 licenciés en six mois
La vague actuelle de licenciements concernerait près de 9 000 employés (précisons qu’on ne sait pas exactement combien d’employés de Microsoft Gaming sont concernés exactement). Celle-ci fait suite à une autre charrette massive de 6 000 suppressions de postes annoncées en mai dernier. Depuis le début de l’année 2025, Microsoft a donc supprimé près de 15 000 emplois.
D’après les données des comptes-rendus annuels de Microsoft, l’entreprise avait à son bord 228 000 employés en juin 2024. Ce sont donc près de 4% des effectifs totaux qui sont donc mis à la porte.

Cette stratégie, largement portée par Satya Nadella et encouragée par le conseil d’administration de Microsoft, vise à « rationaliser » les rouages de l’entreprise, qui peine toujours à se remettre de l’acquisition d’Activision-Blizzard pour 75 milliards de dollars en 2023. En coulisse, plusieurs analystes y voient une tentative de rassurer les marchés et d’absorber plus vite les synergies promises lors de la fusion.
Mais pour l’industrie, le constat est brutal, Microsoft sacrifie une partie de son potentiel créatif au profit d’une rigueur financière, quitte à désincarner un peu plus sa vision du jeu vidéo.
J’ai vu passer la news, triste, mais :
-TROP de jeux
-trop de studios
-pas assez de communication (à part pour les AAA.)
-trop de rachats de studio par une seule grosse entité.
-Trop de ressources nécessaires pour des jeux photoréalistes sans rentabilité
-trop de foutage de gueule envers le public (bugs, jeux non finis, DLC, DRM, mise à jours)
-début d’un désintérêt de la nouvelle gen pour les jeux vidéo (en les remplaçant par du scrolling sur TikTok)
Bref, ça leur pendait au nez.
Perso, je suis un geek des années 80, j’ai toujours adoré le JV, mais aujourd’hui je me sens largué et je commence gentiment à mettre cet univers de côté.