Le film maudit Red Sonja de la réalisatrice M.J. Bassett est déjà disponible en VOD aux Etats-Unis notamment, et ça confirme le bide auquel on s’attendait tous.
Il y a 40 ans, Brigitte Nielsen incarnait Red Sonja face à Schwarzenegger dans Kalidor, la légende du talisman (d’ailleurs intitulé Red Sonja dans sa version originale). Depuis, plusieurs noms de réalisateurs se sont enchaînés pour essayer d’offrir une nouvelle adaptation au personnage créé par Roy Thomas et Barry Windsor-Smith.
Robert Rodriguez, qui voulait Rose McGowan en héroïne, s’y est cassé les dents, tout comme Simon West (Les Ailes de l’enfer, Lara Croft : Tomb Raider), Bryan Singer (Usual Suspects, X-Men) et Joey Soloway (Transparent). Finalement, c’est M.J. Bassett qui est arrivée à la tête du film, avec Matilda Lutz dans le premier rôle.
La réalisatrice de Silent Hill : Revelation et Solomon Kane (oui, ça partait très mal) n’est apparemment pas parvenue à faire un film à la hauteur de l’événement. Un extrait de Red Sonja est d’ailleurs disponible, et ça ressemble à un gros nanar. La sortie au cinéma a clairement été bâclée, en tout cas dans les territoires qui ont eu la « chance » d’y avoir droit.
Pourtant, les quelques spectateurs qui l’ont vu en salles ne semblaient pas si affolés par le résultat final (avec un score de 67% sur Rotten Tomatoes, on pouvait s’attendre à bien pire, même si ce système de notation est loin d’être exhaustif). Mais le mal était fait : la bête arrive déjà en VOD, confirmant que la carrière de Red Sonja n’ira pas très loin, sauf si miracle.
Red Sonja sacrifiée
Depuis le 29 août, Red Sonja est disponible en vidéo à la demande aux États-Unis. Et de toute évidence, c’est le seul marché que le distributeur Samuel Goldwyn Films comptait investir puisque le film est sorti dans les cinémas américains… une seule journée, le 13 août, dans quelques salles. Sans surprise, il est passé complètement inaperçu.
Red Sonja a également eu l’honneur d’une sortie dans quelques territoires, comme la Russie et l’Australie. Bilan box-office jusque là : la somme misérable de 265 000 dollars, selon Boxofficemojo. C’est tellement minuscule qu’on ne voit même pas quoi rajouter, et clairement personne n’a pris au sérieux l’exploitation du film au cinéma. Red Sonja avait des airs de DTV, et c’est ainsi qu’il vivra sa (seule) vie.
La grande question est de savoir combien ce Red Sonja a coûté. Le budget du film n’est pas connu, mais nul doute qu’il a été fait dans une logique de grosse économie. La réalisatrice M.J. Bassett coûtait certainement moins chers que Simon West, Bryan Singer ou Joey Soloway, et l’actrice Matilda Lutz a moins la cote que Hannah John-Kamen (Thunderbolts*, Resident Evil : Bienvenue à Raccoon City), qui avait quitté le projet avant elle. Le film a été tourné en Bulgarie, pour limiter les coûts.

Red Sonja sauvée par la VOD ?
La VOD est un secteur qui peut se révéler très lucratif, même si les films qui cartonnent le plus sur ce marché parallèle sont ceux qui ont déjà eu un véritable succès au cinéma ; ou en tout cas qui ont eu une vraie visibilité, même négative, grâce à ça. Preuve en est avec certains gros cartons récents sur le marché de la Premium VOD : 75 millions supplémentaires pour le film Super Mario Bros., ; 50 millions Jurassic World 2, Les Croods 2 et Tous en scène 2 ; et 25 millions pour M3GAN, selon un article de The New York Times. Wicked a carrément tout explosé avec 100 millions en une semaine.
Autre atout : un studio récupère environ 80% des recettes sur un achat ou une location VOD. Sur un ticket de cinéma, c’est au mieux 50%. Sachant qu’un gros film peut être vendu à 20 ou 25 dollars, entre la location et l’achat, il y a de quoi gonfler les recettes.

Mais difficile de croire que le film avec Matilda Lutz connaîtra le même destin, et qu’il pourra compter sur un bouche-à-oreille très favorable pour remonter la pente. La quasi non-sortie au cinéma l’a privé de véritable visibilité, et il passe par la pire case de l’industrie : le silence et l’invisibilité. Pas de publicité, pas de commentaire sur son bide, pas de présence dans les médias, pas de haine ou de moquerie. C’est presque le néant, et ça ne devrait pas l’aider à apparaître sur les radars.
D’autant que le film manque d’arguments de vente. Red Sonja n’est pas particulièrement connue, pas plus que Matilda Lutz malgré son rôle remarqué dans Revenge, le premier film de Coralie Fargeat (The Substance). Il n’y a qu’à comparer à un récent produit qui semblait destiné au DTV : le dernier Paul W.S. Anderson, In the Lost Lands, avec Milla Jovovich et Dave Bautista. Lui s’est royalement planté en salles, avec une sortie cinéma complètement foirée. Mais il a au moins eu une toute petite place dans les médias, et a décroché le luxe de critiques désastreuses pour attirer la curiosité malsaine.

En bref, le film Kalidor réalisé par Richard Fleischer et sorti en 1985 a encore de beaux jours devant lui. Arnold Schwarzenegger et Brigitte Nielsen ne sont pas près d’être dépassés par Matilda Lutz, qui a visiblement participé à la longue liste des films maudits de l’année 2025. Mais l’actrice et la réalisatrice M.J. Bassett peuvent toujours se rassurer : elles sont encore loin des désastres qu’ont été Papamobile avec Kad Merad ou La Guerre des Mondes avec Ice Cube, déjà cultes dans leurs catégories de « à ne surtout pas reproduire ».
Effectivement, il est déjà mien hahaha