Le bide M3GAN 2 : le producteur réagit à la déception au box-office

M3GAN 2.0 est déjà un énorme flop, et le producteur du film pense pouvoir expliquer cet échec.

Sorti en 2023, le premier M3GAN de Gerard Johnstone avait été une excellente surprise au box-office. Cette histoire de poupée connectée un peu trop zélée avait coûté relativement peu (12 millions de dollars) et avait proportionnellement rapporté beaucoup (180 millions). Un joli succès à l’échelle de l’usine à films d’horreur Blumhouse, qui mise sur la multiplication des projets peu onéreux (et parfois peu ambitieux) dont certains, çà et là, vont toucher le gros lot et permettre à l’ensemble de se maintenir.

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Jason Blum, à la tête du studio, espérait bien récidiver en proposant au public M3GAN 2.0, une suite plus barrée, plus colorée (à la morale plus douteuse aussi) dont la vedette serait toujours la poupée-robot-ninja. Problème : ce deuxième film, qui rappelait pourtant le casting du premier film en les personnes d’Allison Williams, Violet McGraw et Amie Donald, n’a pas connu le même succès que son prédécesseur, tant s’en faut.

Un peu plus d’une semaine après sa sortie, M3GAN 2.0 est officiellement un crash. Son fan numéro 1, qui n’est autre que Jason Blum lui-même, s’est exprimé sur cet échec cuisant qu’il n’avait pas vu venir.

M3GAN et son M3GA-flop

La stratégie Blumhouse, c’est de produire beaucoup pour pas cher, en limitant la casse sur les échecs grâce à leurs budgets réduits, et en se reposant sur les quelques gros succès (pas chers non plus) dont les recettes permettront de continuer à faire tourner la machine. Le premier M3GAN était l’un de ces succès.

Et il était temps que M3GAN 2.0 lui emboîte le pas, d’ailleurs, parce qu’à l’exception du coup réussi de Five Nights at Freddy’s en 2023 (20 millions de budget pour presque 300 millions de recettes), Blumhouse a récemment enchaîné les chiffres plus modestes, voire les véritables plantades.

En 2024, il y avait eu Speak No Evil (15 millions de budget, 77 millions au box-office), Night Swim (15 millions de budgets, 55 millions au box-office), Imaginary (13 millions de budget, 43,8 millions au box-office) ou encore L’I.A. du Mal (12 millions de budget pour seulement… 13 millions de recettes). En 2025, pas beaucoup plus d’éclat jusqu’ici, avec Wolf Man (14 millions de budget pour 35 millions gagnés au box-office) et Drop Game (11 millions de budget pour 28,5 millions de recettes).

Et pour mettre toutes les chances de son côté, Blumhouse tentait quelque chose de nouveau, avec M3GAN 2.0 : s’éloigner franchement du genre horrifique pour tendre vers la comédie d’action familiale, et s’attirer peut-être ainsi les sympathies d’un public plus large, qui avait déjà commencé à être conquis par le très accessible et léger M3GAN.

Vers le M3GAN cinematographic universe ?

C’était aussi l’occasion, pour le studio, de lancer une nouvelle franchise originale maintenant que les Paranormal Activity sont loin derrière, et que les Insidious sont aussi plutôt en bout de course (même si on attend le sixième volet pour 2026). Problème : le démarrage de M3GAN 2.0 n’a pas été (du tout) à la hauteur. Là où le premier film avait démarré avec 30,4 millions de dollars récoltés sur le sol nord-américain selon JP Box-Office, le deuxième volet n’a démarré qu’à hauteur de… 10, 2 millions.

Un score franchement nul pour une suite qui avait vocation à taper dans les 45 millions dès son démarrage, si on en croit Jason Blum, qui est revenu sur cet échec au micro du podcast The Town. Aujourd’hui, après plus d’une semaine d’exploitation, les recettes du film atteignent tout juste le budget d’environ 20 millions. Autant dire que les 180 millions de recettes globales du premier M3GAN sont parfaitement inatteignables, et que cette suite représente un crash en bonne et due forme.

Selon Jason Blum, cet échec est dû à un excès de confiance envers le produit M3GAN, comme il l’a expliqué lors de son intervention dans The Town :

“On pensait tous que M3GAN était comme Superman et qu’on pouvait tout faire avec elle. On pensait pouvoir changer son identité de genre, la faire apparaître en plein été, modifier son apparence, la faire passer d’antagoniste à héroïne. Erreur classique, mais on a surestimé l’attachement du public envers elle.”

Jason Blum pensait donc pouvoir faire de sa M3GAN une redite enfantine et un peu nanardesque de Terminator 2, tout en sacrifiant le genre horrifique (quitte à perdre les amateurs habituels des productions Blumhouse au passage) mais sans savoir vraiment non plus comment attirer un public plus familial, et que ça passe comme une lettre à La Poste. Mais finalement, inventer une petite danse tiktok-esque et affubler M3GAN de diverses perruques et costumes n’aura pas fait de miracles.

Trop d’horreur tue l’horreur ? (Non)

Chose inquiétante pour le studio qui a déjà mis en branle le spin-off SOULM8TE (réalisé par la talentueuse Kate Dolan) censé sortir en 2026, et qui doit faire office de début d’univers étendu de la franchise. Une marvelisation qui s’annonce donc plutôt mal, pour un studio qui semble vouloir se décaler vers un type de productions qui ne lui ressemble pas. Pourtant, selon Jason Blum, le problème ne vient pas tellement de sa stratégie, mais plutôt de la saturation du marché de l’horreur, qui aurait changé, selon ce qu’il explique dans son interview.

Une remarque étonnante, puisque M3GAN 2.0 n’a plus rien à voir avec de l’horreur et n’entre donc pas en concurrence avec 28 Ans plus tard, mais admettons. Le producteur s’est aussi exprimé sur l’importance de prendre des risques, et ce malgré les échecs :

“Même si les chiffres ne sont pas au rendez-vous, au moins on aura essayé, non ? On s’est dit qu’on pouvait prendre un film d’horreur et en faire un film d’action et de science-fiction un peu barré, bon bah voilà. Je trouve qu’aujourd’hui, il y a tellement de pression mise sur les productions originales, qui sont de plus en plus rares, donc j’espère que l’exemple de M3GAN ne découragera pas les gens de faire des suites différentes des premiers films.

Certaines suites s’éloignent beaucoup des premiers films et fonctionnent bien. Ce ne fut pas le cas pour M3GAN 2.0, mais on a pris un risque artistique et j’espère que les gens continueront de prendre de tels risques au sein de leurs propres franchises, sans quoi les films finiront par tous se ressembler.”

Un bien beau discours un tantinet hypocrite de la part d’un producteur qui s’est servi de M3GAN 2.0 pour porter un discours pro-IA très appuyé, et dont on ne sait pas s’il défend finalement les productions originales ou les franchises. Mais soit. La prochaine occasion pour Blumhouse de faire ses preuves en termes de saga sera la sortie de Black Phone 2, qui fera suite au film de Scott Derrickson sorti en 2022 (dont le succès était comparable à celui de M3GAN), et qui arrivera dans les salles le 15 octobre 2025.