Ben-Hur : premières critiques assassines du dernier gros flop de l'été annoncé

Le remake du film indémodable de 1959 est de retour avec Timur Bekmambetov, réalisateur de Wanted.

Batman v Superman, Alice de l'autre côté du miroir, La Légende de Tarzan, Independence Day Resurgence, Suicide Squad, Le BGG, Les Tortues Ninjas 2, SOS Fantômes : côté business, côté artistique, ou parfois des deux, la collection blockbuster 2016 aura déçu et lassé le public, au point d'être considérée par beaucoup comme l'une des pires années en la matière.

Prévu pour le 7 septembre en France et ce week-end aux Etats-Unis, le remake de Ben-Hur réalisé par Timur Bekmambetov (Wanted, Abraham Lincoln, chasseur de vampires), qui tente de minimiser la casse en se présentant comme une simple nouvelle version du livre de Lew Wallace, s'apprête vraisemblablement à clôturer l'été des superproductions avec la même vigueur : avec un démarrage annoncé autour d'une quizaine de millions, le film à 100 millions de dollars (là encore sans compter le budget promo) semble condamné à devenir un nouveau flop.

L'embargo critique a été levé pour la presse américaine, qui ne sera d'aucune aide puisque le bilan est plutôt négatif.

Deadline : "Jack Huston est un bon acteur, mais semble juste trop doux pour marcher dans les sandales de Charlon Heston. (...) Bekmambetov a fait de son mieux pour retrouver l'excitation furieuse de la course de chars, et je dois dire que c'est indéniablement le grand moment du film. Malheureusement, il y a aussi ce sentiment de déjà vu, déja fait. (...) Le combat en mer est impressionnant, mais là encore on se demande pourquoi se déranger quand cela a été fait en mieux il y a 56 ans. (...) Les dreadlocks cool de Morgan Freeman sont un vrai plus, aussi."

The Guardian : "Etonnamment, beaucoup des choses actualisées par Bekmambetov fonctionnent bien. (...) Dans ses meilleurs moments, ça n'atteint pas le niveau de I, Claudius, mais c'est à un lancer de javelin de Rome, la série HBO. (...) Mais je ne peux suffisamment insister sur le fait que Ben-Hur est très ringard vers la fin, une fois que Morgan Freeman apparaît. Le grand final, une autre version de la course de chars, est censé éblouir mais ressemble presque à un anti-climax. On a vu ce genre de chose auparavant."

The Hollywood Reporter : "Le réalisateur Timur Bekmambetov n'a aucune idée de comment mettre en place une scène dramatique normale dans laquelle les émotions se construisent peu à peu. La caméra et les acteurs sont un peu partout, leurs mouvements sont arbitraires, les cut dans le montage, constants et non motivés. La mise en scène n'a aucune logique interne, ce qui ne sert ni la dramaturgie ni les acteurs."

Entertainment Weekly : "Mais cette arène, malheureusement, n'est pas le Dome du tonnerre de Mad Max. La course de chars est mal montée, mollement chorégraphiée, avec des effets spéciaux qui donnent l'impression qu'ils avaient besoin de quelques autres passages dans la machine à CGI. La séquence de 1959 est l'une des plus célèbres de l'histoire du cinéma parce que, malgré tout le chaos et le carnage, le public pouvait facilement suivre l'action, grâce à des plans larges, généreux et clairs. L'insistance de Bekmambetov sur les gros plans vient peut-être des problèmes de budget, mais le résultat est un désordre confus et sans importance - et un autre symbole du conservatisme moderne et du manque d'imagination dans les superproductions. Dans l'été 2016, ça fait au moins de Ben-Hur un signe de son temps."

The Wrap : "La course de chars délaisse le rythme héroïque, le cadrage dynamique et vif des versions précédentes, en faveur d'un style de montage actuel et d'une esthétique d'action. Le résultat est quelque peu mou et lourd. (...) Ce Ben-Hur n'est peut-être pas un désastre, mais sa quantité de défauts est certainement un avertissement pour celui qui aura l'hubris et essaiera de reconstruire un monument du cinéma".