Birth of a Nation : pourquoi vous allez beaucoup entendre parler du phénomène de Sundance

Jacques-Henry Poucave | 2 février 2016 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Jacques-Henry Poucave | 2 février 2016 - MAJ : 09/03/2021 15:58

La rumeur bruisse depuis plusieurs jours à présent : Nate Parker et son film Birth of a Nation seront la grande sensation de Sundance 2016. Et avec pas moins de 2 prestigieux prix au compteur, le métrage confirme son statut de phénomène en devenir.

Si Nate Parker et sa création sont encore peu connus en France, tout indique que l’acteur-réalisateur ainsi que son travail seront mis en lumière dans les mois qui viennent, et à raison. Voici pourquoi vous allez (beaucoup) entendre parler de Birth of a Nation.

Birth of a nation

La réponse aux Oscars

On disait Sundance rangé, infiltré par les grands studios, bref, loin de ses velléités de mise en avant du cinéma indépendant. Ces reproches sont en partie exacts mais le Festival de Park City demeure un haut-lieu de cinéphilie, comme il l’a prouvé en donnant au film son Grand Prix ainsi que son Prix du Public.

Ce récit qui suit la révolte d’sclaves, réunis derrière un prédicateur dans les années 1830 fait symboliquement écho à l’absence de minorités et de diversité dans la sélection des Oscars, ce qui a permis à Nate Parker remercier Sundance d’offrir « une plateforme, en dépit des agissements de Hollywood ».

Birth of a nation

 

Success Story

Si l’Amérique aime les success stories, nous n’y sommes pas beaucoup moins sensibles. Et celle de Nate Parker a de quoi attirer l’attention. En effet, ce ne sont pas ses prestations en tant que comédien dans Non-Stop ou Red Tails (le four positronique de George Lucas), ni les deux courts-métrages (J.A.W. et #American) qui lui ont permis de se faire connaître du grand public.

Ainsi, il se retrouve au centre de l’attention du jour au lendemain, pour un film qu’il écrit, interprète et réalise, connecté avec l’Histoire de son pays autant que son actualité, révélant par la même un talent sacrément impétueux. Typiquement le genre de révélation qu’affectionnent les cinéphiles.

Birth of a nation

 

La force du symbole

Nate Parker n’est pas seulement doué, il a de l’ambition. Car intituler son film Birth of a Nation est tout sauf anodin. En effet, il s’agit d’un geste esthétique et politique fort. Et pas uniquement parce que son récit traite de la révolte d’esclave.

Surtout car il existe déjà un classique, un des premiers succès internationaux de l’Histoire du cinéma, Naissance d’une Nation de D.W. Griffith. Sorti en 1915, Naissance d’une Nation est une saga qui suit deux familles (l’une du Nord, l’autre du Sud) avant, pendant et après la Guerre de Sécession. Le film traite de la naissance du Klu Klux Klan, dont il exalte les valeurs et le combat, dressant un portrait très sombre de la Reconstruction, qu’il décrit comme une catastrophe, les noirs étant présentés comme incapables de s’intégrer au corps social.

Reprendre donc le titre de cette œuvre matricielle, polémique et historiquement importante pour le 7ème Art, c’est choisir de lui répondre à un siècle d’écart. Une décision audacieuse et courageuse.

Birth of a nationMONEY MONEY

17,5 millions de dollars. Un record pour Sundance. C'est la somme déboursée par Fox pour acquérir le film. Un chiffre record, qui témoigne du très vif intérêt du secteur pour cette oeuvre remarquée. Amazon avait fait une offre encore supérieure (20 Millions de dollars !), signe que Birth of a Nation sera l'un des principaux concurrents aux Oscars 2017, du moins sur le papier/ Il y a également fort à parier que le film bénéficiera d'une immense visibilité, puisqu'on voit mal la Fox ne pas tout faire pour assurer à l'ensemble un succès à la hauteur du buzz.

Tout savoir sur The Birth of a Nation

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
Vous aimerez aussi
commentaires
Satan LaBite
10/01/2017 à 20:46

1 an après, ça a fait pshitt et plus personne ne parle de cette croute bien pensante

Ded
02/02/2016 à 12:42

Que voilà tout à fait le genre d'article qui me plaît et transporte mes élans cinéphiliques aux plus hauts sommets ! Merci !...