Le PIFFF signait cette année sa 4ème édition, l’occasion d’une cuvée exceptionnelle et particulièrement riche en moments forts. De manifestation aussi foutraque qu’attachante, le Festival a su muer en quelques années à peine en un événement essentiel pour tout amateur de cinéma de genre, riche de pépites et lieu de consécrations.
Assumant sa volonté « transgenre », sans pour autant se transformer en cabinet de curiosité à spectre large comme L’Étrange Festival, le Paris International Film Fantastic Festival a continué de s’affirmer en pure célébration de l’angoisse, du fantastique et de l’horreur. Petite revue des forces en présence.
LE PRESTIGE
Une des principales difficultés auxquelles se heurtent les festoches de genre est leur capacité à proposer des avant-premières à la fois pointues et fédératrices. Mission accomplie cette année grâce à Night Call et Tusk.
Le premier, à sortir ce mercredi, a beau ne pas être à proprement parler une œuvre de terreur pure, il n’en demeure pas moins un ride angoissant dans les arcanes d’un Los Angeles que son ultra-libéralisme a livré aux plyshcopathes de la pire espèce. Une réussite remarquable et une prise de choix pour le PIFFF.
Pape de l’Internationale Geek et réalisateur aussi foutraque qu’inspiré, Kevin Smith était de retour avec Tusk. Étonnant mélange de private joke pour nerd et film d’horreur craspec, le résultat détonne et tâche. Une bien belle clôture, dotée d’un caméo absolument inattendu !
SONT FOUS CES JAPONAIS
Autres moments marquants du PIFFF, deux créations japonaises terriblement barrées, The Mole Song et R-100, que l’on doit à deux des créateurs nippons les plus atypiques de leur génération. Le premier est le nouveau film de Takashi Miike, metteur en scène priapique qui met en boîte jusqu’à quatre longs-métrages par an (!).
Une histoire folle de flic infiltré chez les Yakuzas, adaptation d’un manga pas moins azimuté, où l’on se greffe des jambes robotiques, avant de dépuceler des fliquettes, pour mieux manger des assiettes (si si !).
Quant à R-100, il s’agit du récit, trop ampoulé et riche mais ahurissant, d’un homme rejoignant une société secrète proposant à ses membres de voir débarquer dans leur existence des hôtesses ultra-violentes et sadiques, histoire de pimenter un quotidien trop terne.
SAINT DU WELZ
Fabrice Du Welz avait bouleversé le cinoche francophone avec son superbe Calvaire, avant de perdre en route une partie du public avec Vinyan et d’entamer un long chemin de croix en forme de Colt 45.
Le retrouver en état de grâce à l’occasion d’Alleluia fut donc un grand bonheur de l’édition 2014 du Festival de Cannes et l’un des morceaux de résistance de la dernière édition du PIFFF. Vous pouvez retrouver ici notre interview du réalisateur, ainsi que la CRITIQUE du film.
PAS VU, PAS PRIS
Enfin, même si nous n’avons pu les visionner, le fait est que le Festival fit aussi le bonheur de son public avec House Bound et sa curieuse histoire de fantômes. Mais surtout avec Spring, auquel les spectateurs décernèrent la récompense surpême de la manifestation : L’Œil d’or.
À noter également, la présence du puissant Starry Eyes, fable cruelle sur la quête effrénée de célébrité, déjà remarquée à Strasbourg.
PALMARÈS
Œil d’or compétition longs métrages internationaux
Spring, de Justin Benson et Aaron Moorhead
Œil d’or compétition courts métrages internationaux
The Boy with a camera for a face, de Spencer Brown
Œil d’or compétition court-métrage français
Puzzle, de Rémy Rondeau
Prix du Jury, meilleur court-métrage français
Puzzle, de Rémy Rondeau
Prix Jury Ciné+ Frisson du meilleur Film
Prix Ciné + Frisson du meilleur court-métrage français
Shadow, de Lorenzeo Recio