La purge Disney+ continue : encore des films et séries qui disparaissent

Owen Carrel | 4 juillet 2023 - MAJ : 04/07/2023 17:07
Owen Carrel | 4 juillet 2023 - MAJ : 04/07/2023 17:07

Disney continue la purge systématique de son catalogue Disney+, éliminant au passage Le Cratère, film sorti il y a à peine deux mois sur la plateforme.

Hollywood n'est pas au top de sa forme, et c'est presque un euphémisme de le dire. Entre la grève des scénaristes, le spectre de celle des acteurs ou les résultats décevants au box-office de plusieurs blockbusters, l'après-Covid est bien compliqué pour plusieurs gros studios. En plus de ça, leurs sacro-saintes plateformes de SVoD ne permettent pas de compenser comme espéré.

Preuve en est le changement de stratégie radical de plusieurs gros noms du streaming, qui se sont lancés dans de grands plans de réduction des coûts. Fini l'abondance, l'heure est à l'économie, et cela se matérialise notamment au travers de Disney, qui a déclenché en mai dernier une purge de films et séries. Une opération pas encore terminée, puisque d'autres contenus ont suivi, notamment Le Cratère, film sorti il y a moins de deux mois.

 

Le Cratère : photo, Thomas Boyce, Mckenna Grace, Isaiah Russell-BaileyQuand le dieu Disney décide de t'éliminer

 

Disney -

La nouvelle ne surprendra guère les connaisseurs du dossier, puisqu'elle suit exactement la feuille de route établie par le studio en mai, au moment où a été prise la décision de purger plus de 80 films et séries sans sommation. Après cette première manoeuvre en mai, Disney a réitéré l'opération à l'occasion de la fin de son deuxième quartile de 2023, comme annoncé lors de son dernier bilan financier.

En revanche, on peut s'étonner (quoique) de voir dans la liste Le Cratère, film produit par Disney et doté d'un budget assez impressionnant de plus 53,4 millions de dollars. Encore plus surprenant, le long-métrage est seulement sorti le 12 mai 2023, et quitte donc sa plateforme d'origine moins de deux mois après y avoir atterri.

 

Willow : photo, Warwick DavisLa méthode Willow

 

D'autant plus que le film se retrouve au milieu d'une liste d'une douzaine de contenus relativement obscurs, et qui répondent surtout à la demande de Bob Iger de réduire le nombre de productions locales (beaucoup de films et séries de la liste sont turcs). Mais, la manoeuvre a bien évidemment un but financier bien précis.

Pour faire simple, Disney doit payer des frais pour héberger les contenus sur sa plateforme (même ceux que le studio produit) et vise à maximiser ses profits, notamment en payant moins d'impôts. C'est sans doute la raison pour laquelle Le Cratère a purement et simplement été rayé de la carte Disney+, alors que le film avait été tièdement reçu par la critique (65/100 sur Metacritic), et n'a probablement pas connu le succès escompté en matière de visionnages.

 

Echo : Alaqua CoxGare à toi Echo

 

Pour résumer, Disney perd moins d'argent en sortant le film de son catalogue qu'en le laissant prendre la poussière indéfiniment, malgré le coût de production plutôt imposant de l'entreprise. Et cela pose comme toujours de sérieuses questions éthiques vis-à-vis des personnes engagées sur le projet, qui n'est actuellement plus disponible de manière légale (puisque le film n'a pas eu le droit à une édition physique). Cependant, il semblerait bien que la purge ait permis à Disney de réaliser des économies massives, en tout cas si l'on en croit les chiffres révélés par le studio.

La première salve en mai visait à économiser 1,4 milliard de dollars, tandis que la deuxième au début du mois de juillet doit rapporter 400 millions de dollars supplémentaires. Et si le studio vient à confirmer la réussite de l'opération lors de son prochain bilan, nul doute que ce n'est pas la dernière purge de contenus que l'on verra sur Disney+... et que les concurrents suivront d'autant plus le mouvement.

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commentaires
Grey Gargoyle
01/10/2023 à 00:51

@GTB
"Je vous ai déjà expliqué et développé la chose."

Encore condescendant...

Pourvu que je ne le croise jamais dans la "vraie vie"... (°_°)

benjamin
07/07/2023 à 18:42

"allons voler un 4X4" est bien le seul passage crédible d'où l'échec et le retrait

GTB
07/07/2023 à 15:11

@Cinégood > Vous ne recentrez pas le débat, vous vous détournez de celui dont il est question. Vous parlez de "téléfilm de plateformes" par et pour les plateformes. J'évoque des cas qui sont des films de plateformes des catalogues exclusifs/Originals pourtant littéralement et directement issus de la salle; ou les rachats de dernièrement minutes, c'est à dire des films ayant suivis leur processus habituel de production pour une diffusion salle et finalement rachetés et diffusés sur une plateformes (ces 2 cas représentent une grande part des Originals). J'évoque les films commandés/validés/conçus pour des plateformes mais issus strictement des mêmes mains qui œuvrent historiquement et parallèlement pour le cinéma salles. Les même studios de production, même matos, les mêmes réalisateurs, mêmes scénaristes, mêmes chef opérateurs, mêmes monteurs, mêmes acteurs, mêmes boites de VFX etc...bref la seule différence étant le lieu où ces films sont diffusés.
Je pourrais évoquer ces nombreux "téléfilm de plateforme" qui passent par les différents festivals CINEMA du monde, nommés et récompensés. Je pourrais évoquer ces nombreux "téléfilms de plateforme" qui sont diffusés en salles à petite échelle ou en évènementiel.

Bref, je vous donne un certain nombre de points soulignant les liens très étroits entre ce que vous aimez à appeler des "téléfilms de plateforme" et les films cinéma de salle. Je vous demande de développer ce sur quoi vous basez votre distinction (qui ne cache pas un certain mépris ou du moins hiérarchisation) et vous bottez toujours en touche.
Je ne sais pas si vous voyez les plateformes comme ayant une sorte d'AB production dans leur cave. Les films plateformes pour la grande majorité sont issu du même circuit de production que les films salles. Et je ne parle pas là de quelques petits cas ici et là.

On pourrait me dire que nombre des films originals plateformes ne sont pas dingues, voire merdique. Clairement oui, mais les salles sont blindés de médiocrité et de produits commerciaux aussi. Ça n'est donc pas un critère de distinction. Donc éventuellement, je réitère la question : que veut dire "téléfilm de plateformes", et ça se base sur quel critère ?

ps : soi dit en passant, retirer des films du marché n'a rien de nouveau (surtout pour Disney). Ça fait des dizaines d'années que les ayant-droits peuvent procédé à cela pour augmenter la valeur. Mais oui, avec le physique, une fois acheté vous conservez votre copie chez vous. Le physique a ses avantages (la qualité d'image déjà par ex), la SVOD en a d'autres.
A l'ère où le tout numérique explose, la question de la conservation des oeuvres est effectivement un sujet. Pour le cinéma, les jeux-vidéos, la musique etc....

Cinégood
07/07/2023 à 11:29

@GTB
Que ne vous ne vouliez pas faire de Killer of the flower moon une exception, ça vous regarde, pourtant s'en ait une, tout le dit dans votre propos !

Vos propos son abscons. Une plateforme ou une chaine qui co-produit un film n'en fait pas un téléfilm à partir du moment il est conçu pour une diffusion en salles.

Je ne vais pas épiloguer, vous n'êtes pas prêts à sortir de vos positions. Vous confondez téléfilms de luxe produits pour attirer les cinéphiles et se donner une image respectable et films conçus pour le circuit traditionnel : cinéma, vod, vente physique, diffusion petit écran.

Je recentre sur le débat.
Il est malheureux que les plateformes ou les chaînes ne proposent pas de sortie physique (DVD, Blu-Ray, 4K) de ses producutions. Mais c'est aussi assez logique. Cela oblige les spectateurs à s'abonner à la plateforme pour les voir puisque c'est le seul biais. La contrepartie, c'est qu'elle peut les retirer à tout moment (c'est le festival chez Disney+ en ce moment !).

Le spectateur n'a alors plus de moyen légal de voir l'oeuvre et c'est bien dommage.

GTB
06/07/2023 à 13:42

@Cinégood > Quel intérêt aurait-il a développer dans la mesure où vous ne tenez pas compte de ce qui est dit? Vous semblez moins intéressé par ce qui est, que de répéter en boucle et à vide votre laïus sur les "téléfilms de plateforme".

Expression qui n'a pas de sens. Très littéralement. Je vous ai déjà expliqué et développé la chose.

Killers Over The Flower Moon, production Apple Studios pour la plateforme AppleTV+. Mais qui va d'abord sortir en salles dans certains pays via la Paramount. Co-produit avec la société de Scorsese, celle de DiCaprio, et Imperative Entertainment (La Mule, The Square). Daniel Lupi en producteur (West Side Story, Licorice Pizza, Us, Phantom Thread, Her, Lincoln). Rodrigo Prieto en chef op (bossant avec Scorsese depuis le Loup de Wall Street; mais aussi Inarritu, Almodovar, Ang Lee). Arri Alexa Mini + Arricam LT/ST et lentilles Panavision bien connues du monde du cinéma. Pour un Format en 2:39. Sans surprise Thelma Schoonmaker au montage, vu qu'elle est la monteuse de Scorsese depuis 40ans. Pas loin des 200 millions de budget.
Et je n'évoque pas les présences, nominations et récompenses aux différents festivals et évènement cinéma à travers le monde.

Du coup vous le mettez dans quel case celui-là? Téléfilm ou film?
Est-ce un cas à part, une exception? Non absolument pas. D'où votre propos qui n'a aucun sens.

GTB
06/07/2023 à 13:29

@Cinégood > Francken n'a aucun intérêt à développer plus que cela dans la mesure où vous ne tenez absolument pas compte de ce qui est dit et répétez en boucle votre laïus.

Je vous ai déjà expliqué (plusieurs fois me semble-t-il) que votre expression "les téléfilms de plateformes" et votre laïus qui l'accompagne n'ont pas de sens. Et en quoi ils n'ont pas de sens. En détail. Donc voilà, merde au bout d'un moment.

Une grande partie des films sortant sur les plateformes sont soit directement issus de la salle (distribution à l'étranger sur plateforme d'un film sorti localement en salles), soit y étaient destinés, soit issus strictement de la même machine avec une intervention plus ou moins tardive des plateformes.

Votre classification est complètement foireuse et fait une distinction qui n'existe pas. Déjà "produit par et pour les plateforme" est bancal. Netflix sont rarement à la production. Mank par exemple a été fait majoritaire par les mêmes personnes et studios avec qui Fincher bossent depuis plus de 15ans.
Et dans votre vision des choses qu'en est-il du prochain Scorsese? Film d'Apple pour sa plateforme mais ils ont décidé de le sortir en salles dans certains pays via la Paramount pour la distribution.
Apple Studios sont à la production. Avec la société de Sorcesese, celle de DiCaprio et Imperative Entertainment (La Mule, The Square).
Budget pas loin des 200 millions.
Daniel Lupi en producteur (producteur sur West Side Story, Licorice Pizza, Us, Phantom Thread, Her, Lincoln, Le Pont des Espions)
Rodrigo Prieto en chef op (bossant avec Scorsese depuis Le Loup de Wall Street. Mais aussi Inarritu Biutiful/Babel/21grams, Almodovar etc...)
C'est filmé avec de la Arri Alexa Mini et Arricam LT/ST avec des lentilles Panavision; bref du matos que le monde du cinéma connaît très bien.
A priori pour un format de sortie en 2:39.

Du coup, film ou téléfilm?...en sachant que tout ce que ça change au film c'est qu'il sera diffusé en salles quelques semaines avant d'arriver sur AppleTV+. Vous rangez où ce genre de prod ?
Et Uncut Gems sorti en exclu Netflix partout hors USA? Une production A24 sortie en salles aux US...c'est quoi du coup? Film ou téléfilm? Et Errementari, Netflix Originals, production espagnole en basque ancien sorti en salles là-bas et sur Netflix ailleurs. Film ou Téléfilm? Mais je peux parler de All Quiet on The Western Front aussi, bien beaucoup, beaucoup d'autres. Et j'évoque même pas la présence, la nomination et parfois la récompense de "téléfilms de plateformes" aux différents évènements et festivals dans le monde (Oscar, BAFTA, Mostra, Toronto, Annecy etc...etc...).

Bref, j'ai déjà pris bien trop de temps. Votre propos est à nuancer TRES largement.

Cinégood
05/07/2023 à 15:49

@Francken
Merci pour votre post si intelligent, extralucide et rempli de bienveillance.
Si c'est tout ce que vous pouvez apporter au débat, on se passera bien de votre (non)avis.
Allez troller ailleurs, vous ne rendez pas fier notre génération.

Mathilde T
05/07/2023 à 15:34

J'espère que les films "purgés" indépendamment de leur qualité referont surface dans les limbes du streaming gratuit ou de Youtube comme c'est déjà le cas pour les téléfilms évoqués par @Cinégood . Après ce n'est peut-être pas plus mal si cela encourage les productions à se recentrer sur le "moins mais mieux". Et personne ne peut s'intéresser à des films qui n'ont même pas de visibilité marketing de toute façon .

Franken
05/07/2023 à 12:20

@cinégood
…………………. "les "films de plateforme", ce ne sont que des téléfilms"

Ce genre de phrase rappelle un peu les aînés qui s’entêtent à convertir les euros dans leur ancienne devise.

Morcar
05/07/2023 à 10:46

@Cinégood, beaucoup de films échouant sur les plateformes ont été pensé pour le cinéma dans un premier temps, avant d'être racheté par une plateforme qui a décidé de le diffuser chez elles et pas en salles. On n'est plus dans la logique film/téléfilm d'avant. Il y a même des suites comme celles d'A couteaux tirés ou Le Flic de Beverly Hills 4 qui sont rachetés par Netflix et qui donc on peu de chance de sortir en support physique alors que les films précédents l'étaient.
Maintenant, je comprends ton raisonnement. En effet on ne s'est jamais plaint de l'absence de sortie en support physique des téléfilms, mais ça me parait quand même être différent. Les films plutôt du niveau téléfilms de Netflix ne manquent pas en support physique. Les films de Scorcese, etc... qui sortent sur Netflix, ça me gène plus qu'ils n'existent pas en physique.

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