Spider-Man : Across the Spider-Verse – les films de super-héros sont loin d'être morts selon les scénaristes

Après le succès en salles de leur film Spider-Man : Across the Spider-Verse, les scénaristes Phil Lord et Chris Miller expliquent pourquoi ce n'est pas le genre super-héroïque en soi qui s'essouffle.

Après la réussite de Spider-Man : New Generation, notamment récompensé par l'Oscar du Meilleur film d'animation, sa suite était attendue au tournant. Et elle n'a pas déçu : Spider-Man : Across the Spider-Verse est un nouveau miracle, car elle parvient à ne pas s'écrouler sous le poids de ses dizaines de personnages. Un soulagement donc, quand on constate l'état actuel du genre super-héroïque. En effet, cette année, hormis le sympathique Les Gardiens de la Galaxie 3 signé James Gunn, on a eu le droit à de véritables catastrophes industrielles.

Marvel Studios a rarement produit un film aussi honteux qu'Ant-Man et la Guêpe : Quantumania, et Shazam 2 a été un énième échec cuisant pour DC. Alors même qu'Across the Spider-Verse domine le box-office américain, on peut se demander si c'est le chant du cygne d'un genre à l'agonie. Les scénaristes des aventures de Miles Morales ont donc réagi à ces inquiétudes de plus en plus pressantes.

Dans un long entretien accordé à Rolling Stone, le duo est revenu en détail sur Across the Spider-Verse, et Chris Miller a notamment expliqué comment ils avaient évité la lassitude de plus en plus liée aux super-héros :

« Je ne crois pas que les gens se lassent des super-héros en soi. Je pense que les gens se lassent des films qu'ils ont l'impression d'avoir déjà vus douze fois. Si on utilise la même structure narrative, le même style, le même ton, et la même ambiance que ceux de séries et de films préexistants, ça va forcément ennuyer les gens, peu importe le genre exploré. »

Phil Lord a ensuite rappelé que si leur film fonctionne, c'est principalement grâce à ses personnages et à leurs arcs narratifs :

Miles et sa mère Rio, le vrai coeur du film

« Le public ne peut pas se contenter de références ou de caméos. Ou même des gros enjeux délirants liés au multivers. Ce qui importe vraiment aux gens, c'est la relation entre Rocket Racoon et Groot, par exemple. Et c'est pour cela que notre histoire se concentre sur les rapports entre parents et enfants, entre Miles et sa famille. Lors de la production du film précédent, quand on le montrait à des amis, ils nous disaient : "Il faut vous dépêcher d'introduire tous ces Spider-Héros, c'est eux qui sont le plus excitant". Mais on n’était pas d'accord. Parce que les scènes que le public semble aimer le plus, c'est les moments plus calmes entre Miles, sa mère et son père. »

En résumé, Marvel Studios, Warner Bros. et Sony vont devoir se renouveler et arrêter de recycler la même formule s'ils veulent que le genre survive. Les prochains films de super-héros à apparaître sur nos écrans n'augurent pourtant rien de bon : après The Flash, Blue Beetle, The Marvels, et Kraven le Chasseur, pas sûr que le genre ressorte indemne de l'année 2023.