Cannes 2023 : Anatomie d'une chute remporte la Palme d'or devant le choc Zone of Interest

Alexandre Janowiak | 27 mai 2023 - MAJ : 13/06/2023 15:51
Alexandre Janowiak | 27 mai 2023 - MAJ : 13/06/2023 15:51

Le Festival de Cannes 2023 est terminé et la Palme d'or a été attribuée à Anatomie d’une chute de Justine Triet, devenant la troisième cinéaste à recevoir le prestigieux prix.

Alors qu'il a remporté la Palme d'or pour la deuxième fois en 2022 avec Sans filtre, Ruben Östlund est donc revenu sur la Croisette pour présider le jury qui remettra la Palme à son (sa) successeur. Si le choix de Thierry Fremaux a fait discuter, notamment parmi les plus réfractaires du cinéma du Suédois craignant un palmarès à l'image de son oeuvre, le jury cannois n'est jamais l'affaire d'une seule personnalité. Et la présence de huit autres profils très éclectiques dont la cinéaste Julia Ducournau (Palme d'or pour Titane en 2021), les acteurs Paul Dano et Denis Menochet, l'écrivain Atiq Rahimi ou la scénariste zambienne Rungano Nyoni, laissaient la porte ouverte à de longs débats.

En tout cas, cette 76e édition a plutôt été très homogène. Contrairement à la tradition, aucun film n'a véritablement fait scandale sur la Croisette (et encore moins en compétition). Au-delà, dans les grilles des notes de la presse internationale du Screen Daily, aucun film ne s'est véritablement fait étriller par la critique (la pire note est 1,3/4 pour Black Flies et Vers un avenir radieux) et aucun ne s'est vraiment détaché non plus (neuf films ont obtenu une moyenne entre 2,8 et 3,2/4).

Autant dire que le suspense était grand, ce qui n'a pas empêché les bookmakers de faire le pari en plaçant en favori The Zone of Interest de Jonathan Glazer, Les feuilles mortes de Aki Kaurismäki, Les Herbes Sèches de Nuri Bilge Ceylan ou May December de Todd Haynes. Et finalement, c'est le remarquable Anatomie d'une chute de Justine Triet qui a remporté la Palme d'or des mains du jury.

 

Anatomie d’une chute : Photo Samuel Théis, Sandra HüllerQuand tu souris après que tes films ont reçu la Palme et le Grand Prix

  

C'est Jane Fonda qui a présenté la Palme d'or en rappelant que la place des femmes avait énormément évolué depuis son premier festival, leur laissant de plus en plus d'espace, et espérant que l'avenir sera de plus en plus paritaire. Sa réaction à l'annonce de la Palme d'or pour Anatomie d'une chute réalisé par Justine Triet a donc été mémorable, l'actrice restant bouche bée de voir une nouvelle femme remporter la prestigieuse récompense sous ses yeux.

Justine Triet est donc la troisième cinéaste à remporter le Graal cannois et la seconde française après Julia Ducournau (primée en 2021 pour Titane et présente dans le jury de 2023). C'est donc une nouvelle page de l'Histoire du cinéma qui s'écrit avec ce prix, et vient clore une édition qui aura paradoxalement été pointée du doigt pour certains de ses choix, dont l’ouverture Jeanne du Barry avec la présence de Johnny Depp.

  

Les Feuilles mortes : photoQuand tu te dis que le prix du Jury c'est déjà bien

 

Pour le reste du palmarès, l'excellente Merve Dizdar dans Les Herbes sèches où elle incarne une professeur d’anglais qui lutte pour son existence après avoir affronté de dures épreuves, a reçu le prix d’interprétation féminine. Elle a dédié son prix "à toutes les femmes qui luttent pour exister dans le monde". Chez les hommes, c'est le touchant Kôji Yakusho qui a été récompensé. Il incarne un agent d'entretien des toilettes publiques de Tokyo dans le délicat Perfect Days réalisé par Wim Wenders.

Le prix du jury a été remis au Finlandais Aki Kaurismaki pour Les feuilles mortes qui complète donc sa collection de prix cannois, vingt-et-un ans après avoir reçu le Grand Prix pour Un homme sans passé. Le prix de la mise en scène a été attribué au franco-vietnamien Tran Anh Hung pour son étrange romance culinaire La Passion de Dodin Bouffant (probablement la plus grande surprise de ce festival) quand celui du scénario a été remis à Monster de Hirokazu Kore-eda et scénarisé par Yuji Sakamoto. Le prix a d'ailleurs été remis par un John C. Reilly rappelant l'importance des scénaristes dans le processus créatif du scénario en pleine grève à Hollywood.

Le jury a également remis le Grand Prix au plus grand film de cette quinzaine cannoise : The Zone of Interest, notre Palme d'or.

 

The Zone of Interest : PhotoQuand tu vas pique-niquer pour fêter ton Grand Prix 

 

Le récapitulatif du palmarès de cette 76e édition :

Palme d'or : Anatomie d'une chute

Grand Prix : The Zone of Interest

Prix du Jury : Les feuilles mortes

Prix d'interprétation féminine : Merve Dizdar dans Les Herbes sèches

Prix d'interprétation masculine : Koji Yakusho dans Perfect Days

Prix du scénario : Monster scénarisé par Yuji Sakamoto (et réalisé par Hirokazu Kore-eda)

Prix de la mise en scène : La passion de Dodin Bouffant réalisé par Tran Anh Hung

 

 

Caméra d'orL'arbre aux papillons d'or  de An Pham Thien

Palme d'or du court-métrage : 27 de Flóra Anna Buda

Mention spéciale des courts-métrages : Intrusion de Gunnur Martinsdóttir Schlüter

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commentaires
Flash
28/05/2023 à 22:07

Dommage que Jane Fonda ne lui ait pas envoyé dans la gueule son prix.

Rico
28/05/2023 à 19:22

Elle était vraiment ridicule, discours d’enfant pourrie gâté qui veut renforcer son image de gauchiste engagé alors qu’elle est comme moi une bonne droitarde qui se fiche pas mal de son prochain.

Nico1
28/05/2023 à 13:13

Justine Triet a eu également la palme du discours le plus malvenu et le plus égoïste . Plutôt que de parler de la condition des femmes et de leur droits en net recul partout dans le monde, elle nous sort ces imbécilités d'enfant gâté , c'est vraiment pathétique, j'ai honte pour notre pays.

Prisonnier
28/05/2023 à 10:21

Feuilles mortes et herbes sèches, c'est un dyptique?

Je reposte c’est qu’un avis
27/05/2023 à 22:01

iens de regarder la cérémonie,

La vraie palme a eu le prix du jury.

La fausse est dans une mode du moment.

Bon film, mais jeune et pas fou car il demande confirmation car il pêche en terme de réflexion mais il va dans le sens du progrès.

Je suis dégoûté, verdict prévisible et convenu.

Si j’etais mauvaise langue je dirais qu’il est a l’image du narcissisme de son president du jury qui refuse un egal.

En réalité je mets une piece sur le nouveau binôme de la direction du festival.

Fonda arrive pour annoncer la palme, elle fait tout un discours sur les manques de reconnaissance et de participation de réalisatrices féminines dans le cinema (sans parler de sa pub piur l’oreal qui l’a sponsorise). C’est trop gros pour moi.

Ce milieu a toujours été malsain sauf qu’aujourd’hui il ne s’en cache plus, malheureusement il adment ouvertement être passé a autre chose.

Le caniveau a bon dos