Mad Max : George Miller explique pourquoi sa saga est devenue un succès mondial

Léo Martin | 29 août 2022 - MAJ : 29/08/2022 17:40
Léo Martin | 29 août 2022 - MAJ : 29/08/2022 17:40

George Miller est revenu sur le succès de la franchise Mad Max, évoquant notamment la réussite de son dernier volet, Mad Max : Fury Road.

Venant tout juste de sortir son nouveau long-métrage, l’excellent Trois mille ans à t’attendre, le réalisateur australien George Miller peut regarder avec fierté sa carrière aussi diverse que riche. A la fois père des Sorcières d’Eastwick et du sous-estimé Happy Feet, il est surtout reconnu par le grand public pour être à l’origine d’une des franchises post-apocalyptiques d’action les plus cultes de tous les temps : Mad Max.

Non content d’avoir offert une excellente trilogie de cinéma aux années 80, révolutionnant le genre, George Miller a pris l’énorme risque de retourner aux commandes de la licence en 2015, pour accoucher d’un quatrième film : Mad Max : Fury Road. Il y ranimait alors son protagoniste sous les traits de Tom Hardy et unifia la critique et les spectateurs qui saluèrent tous le triomphe du film. La licence Mad Max demeure ainsi jusqu’à aujourd’hui l’une des rares franchises des années 80 immaculées de toute dérive hollywoodienne, notamment grâce au talent de son réalisateur. Par ailleurs, le cinéaste lui-même s'est interrogé sur ce qui fait de Mad Max, une si bonne saga.

 

Mad Max 2 : Le Défi : photo, Mel GibsonMax, survivant de l’enfer

 

Lors d’une interview donnée à AV Club, George Miller est revenu sur ce qui a fait, selon lui, le succès des films à l’international. Il en a expliqué entre autres l'origine la force poétique et allégorique d'une bonne histoire :

"J’ai découvert que toutes les histoires, même celles des meilleurs documentaires, étaient allégoriques d’une façon ou d’une autre. Ce qui signifie qu’il y a une dimension poétique derrière, qui sera toujours interprété par chaque membre de l’audience en fonction de sa vision du monde. Il y a des interprétations collectives et d’autres non. C’est ce que j’ai compris en commençant à réaliser des films."

Après un certain étonnement de voir Mad Max aussi bien fonctionner en dehors de l’Australie, Miller aurait réalisé que c’est surtout une question d’inconscient collectif qui guida la franchise au-delà des frontières. C’est par pur instinct, plus que par sa démarche réfléchie, que le cinéaste aurait réussi à déployer des films accessibles à tous et universels :

 

Mad Max : Fury Road : photo, Tom HardyCarl Jung dans le désert

 

"Pour le premier film Mad Max, que je pensais très centré sur l’imaginaire australien, j’avais du mal à saisir comment le film avait pu aussi bien marcher au Japon, pourquoi il y avait été vu comme un film de samourai, pourquoi en France il l’avait vu comme un Western américain, un western sur roues, les Scandinaves considéraient Max comme un guerrier viking solitaire ou un guerrier nordique. [...] Puis, j’ai réalisé que ces films n’avaient pas ces résonnances avec le public parce que j’étais spécialement malin. J’avais simplement touché la bonne corde, inconsciemment. [...] Je pense que personne ne peut créer [ce genre de film] volontairement. Vous le savez certainement."

George Miller n’a évidemment pas de recettes magiques à donner à qui que ce soit. Sa conclusion : l’art est un objet de l'intuition et sa réussite est aussi accidentelle que mystérieuse. Une morale qui colle bien à un artiste passionné qui n’a jamais eu de cesse que de chercher à anticiper sur son temps pour créer des œuvres à la fois exigeantes et grands publics.

Le réalisateur est actuellement en plein tournage du prequel de Mad Max : Fury Road, intitulé Furiosa (avec Anya Taylor-Joy dans le rôle principal, reprenant ainsi le personnage de Charlize Theron) et dont a plus que hâte d’avoir des nouvelles. Rappelons également une fois de plus (cela ne fait pas de mal) que Trois mille ans à t’attendre est une des pépites de l'été et qu’il est urgent d'aller voir dans les salles obscures.

Tout savoir sur Mad Max : Fury Road

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
Vous aimerez aussi
commentaires
Keviguane
30/08/2022 à 10:35

J'adore la version couleur, mais la Black & Chrome est incroyable surtout lors des scènes de nuits américaines. Mais ma version préférée reste la version 3D, profondeur et jaillissements à foison !

Fox
30/08/2022 à 09:51

@Eddie Felson

Je ne suis qu'à moitié d'accord avec vous.
Oui, la version N&B était ce que souhaitait Miller à l'origine et oui, cette version est une vision presque "autre" de l'identité visuelle du film. Mais le travail en couleurs est somptueux également ; disons que l'ambiance change assez nettement.
Autant le N&B gagne considérablement en contrastes (avec des noirs qui tapent méchamment !), les contre-jours et clairs-obscurs sont beaucoup plus marqués, l'ambiance plus "poussiéreuse" ; autant on perd parfois en lisibilité et en détails sur certaines scènes. L'étalonnage hyper saturé en couleurs donne une importance considérable à certains éléments qui sont, de fait, beaucoup moins mis en valeur qu'en N&B (le tison, les flammes au rouge intense, le travail sur les couleurs complémentaires sable ocre/ciel bleu...).
En somme, je dirais que la version N&B se rapproche plus dans l'idée (visuellement) des premiers Mad Max (terne et poussiéreux), alors que la version couleurs lui donne un forme de renouveau, un côté comic book outrancier (vif et saturé).
Après, chacun ses préférences mais moi... j'adore les deux ! :D

Eddie Felson
30/08/2022 à 07:41

J’invite a découvrir la version Black & Chrome de Fury Road qui est la version ou plutôt la vision originelle de son auteur contraint de l’abandonnée au moment de la sortie en salle sous la classique contrainte d’exploitation commerciale frileuse face au noir & blanc. Je ne regarde plus fe chef d’oeuvre que dans cette version.