L'Histoire sans fin, Air Force One, Troie... mort du réalisateur Wolfgang Petersen

Wolfgang Petersen, réalisateur de L'Histoire sans fin, Troie, En pleine tempête ou encore Le Bateau, est mort à 81 ans.

Pour certains, il restera le réalisateur de l'unique et extraordinaire L'Histoire sans fin. Pour d'autres, ce sera le (grand) faiseur hollywoodien d'Air Force One, Troie, En pleine tempête, Poséidon et Alerte. Pour les plus cinéphiles, ce sera avant tout l'homme de Das Boot alias Le Bateau, qui l'a révélé en 1982. Dans tous les cas, tout le monde a au moins un grand souvenir du cinéma de Wolfgang Petersen, qui est mort à 81 ans, d'un cancer du pancréas.

Né à Emden, en Allemagne, le 14 mars 1941, Wolfgang Petersen a très vite créé quelques remous dans son pays natal. En 1977, son deuxième film, La Conséquence (Die Konsequenz), est censuré car jugé trop dangereux lors de sa diffusion télévisée – normal, c'est une adaptation d'Alexander Ziegler qui raconte une histoire d'amour gay. En 1982, tout change avec Le Bateau, film de sous-marin devenu depuis une référence, et qui suit un équipage en pleine Seconde Guerre mondiale.

Le succès du film est immense, et résonne jusqu'aux Oscars, où Wolfgang Petersen est nommé comme meilleur réalisateur, ainsi que pour le meilleur scénario adapté. Richard Attenborough l'emporte pour Gandhi, mais la carrière du cinéaste allemand est lancée.

Le Bateau

Son premier film en anglais aura un tout petit succès lui aussi, puisque c'est tout simplement L'Histoire sans fin. A l'origine, c'est Helmut Dietl qui devait adapter le livre de Michael Ende, avant de jeter l'éponge face à l'ampleur du projet. Petersen a récupéré la bête, et a co-écrit le scénario avec l'écrivain.

La collaboration n'a pas été idyllique puisque l'auteur a ouvertement critiqué le film et même attaqué les producteurs en justice, mais le succès du film a tout balayé. L'Histoire sans fin a conquis à peu près tout le monde. Encore un film culte, mais cette fois très populaire et familial.

A noter que Wolfgang Petersen avait emmené dans sa valise le directeur de la photographie Jost Vacano, qui a collaboré avec lui sur Le Bateau et L'Histoire sans fin. Pourquoi est-ce intéressant ? Parce que Jost Vacano a ensuite suivi un autre réalisateur européen qui a dynamité Hollywood : Paul Verhoeven, sur RoboCop, Total Recall, Showgirls, Starship Troopers et Hollow Man.

3515 traumatisme

Ainsi a commencé une grosse et fructueuse période hollywoodienne, où Wolfgang Petersen a dirigé quelques uns des acteurs et actrices les plus en vogue à l'époque. En 1985, c'est Dennis Quaid dans Enemy. En 1991, c'est Tom Berenger et Bob Hoskins dans Troubles. En 1993, c'est Clint Eastwood, John Malkovich et Rene Russo dans Dans la ligne de mire.

Un des meilleurs films de confinement-Covid

En 1995, c'est Dustin Hoffman, Rene Russo, Morgan Freeman, Kevin Spacey, Donald Sutherland et Cuba Gooding Jr. dans Alerte. En 1997, c'est Harrison Ford dans Air Force One, qui rencontre un énorme succès, et a nourri ce bel imaginaire américain du président MacGyver.

Bref : dans les années 90, Wolfgang Petersen est incontournable, et aligne quelques films cultes qui ont marqué les esprits, que ce soit au cinéma ou en rediffusion sur TF1 le dimanche soir.

Air Force One

Cette valse avec le pur cinéma hollywoodien continue avec les années 2000. Dans En pleine tempête, il orchestre un pur film catastrophe dans la grande tradition du genre, où George Clooney et Mark Wahlberg redonnent vie à la terrible histoire vraie d'une catastrophe maritime. Dans Troie, il s'attaque à l'Iliade, avec Brad Pitt en Achille, et un budget pharaonique de 180 millions. Brad Pitt considère Troie comme l'un des faux pas de sa carrière, mais là encore, peu importe : c'est un immense succès, avec près de 500 millions de dollars au box-office. 

Avec Brad Pitt sur le tournage de Troie

Le dernier film hollywoodien de Wolfgang Petersen sera aussi l'un de ses moins réussis. Il replonge pour Poséidon, remake du film culte L'Aventure du Poséidon, où Kurt Russell mène un groupe de survivants dans un paquebot retourné par une vague. Le plaisir est plus que possible, puisque le réalisateur maîtrise l'exercice, mais le coeur n'y est plus. Ce sera justement un gros échec, avec environ 180 millions au box-office pour un budget d'environ 160.

En pleine tempête, mieux que Poséidon

Depuis Poséidon en 2006, Wolfgang Petersen n'avait réalisé qu'un film : Braquage à l'allemande, en 2016. Un film plus modeste, qui avait marqué son retour en Allemagne, plus de 35 ans après Le Bateau qui l'avait mené à s'envoler de l'autre côté de l'Atlantique.