Netflix s'offre un nouveau réalisateur Palme d'or pour réaliser des films et séries

Raphaël Iggui | 10 novembre 2021
Raphaël Iggui | 10 novembre 2021

Netflix repart prospecter du côté de l'Asie pour lancer une série et un film avec un réalisateur Palme d'Or.

En France, on a aussi un N majuscule qui rêvait de conquérir le monde et d'y apposer sa marque. Bon, il était un peu plus nabot et il a fini par casser sa pipe sur une île après avoir pris une vie d'heures de colle par les Anglais, mais l'ambition est un peu la même. Comme notre ami Napoléon le bien logé, Netflix a à coeur de conquérir le marché mondial en s'enracinant dans le contexte de chacun des 190 pays où la plateforme se trouve. 

Ainsi, le N cramoisi multiplie les productions locales de tous les calibres et pour tous les publics, n'hésitant pas à piocher dans les oeuvres et les folklores nationaux. Rien qu'en France, la plateforme est déjà derrière des productions cinémas (Balle perdueEn passant pécho), des séries (Braqueurs, la Série, Marianne, Caïd), et même des télé-réalités avec Nouvelle école, la compétition Rap qui devrait arriver courant 2022. 

 

photo, Sami BouajilaNetflix à l'entrée du CNC

 

Et alors que les séries sud-coréennes déferlent dans nos contrées (Squid GamesMy Name et bientôt Hellbound), c'est vers le Japon que les regards se tournent désormais. Au cours d'un événement de deux jours organisé par Netflix, la plateforme a annoncé qu'elle allait produire une cinquantaine de projets nippons, dont un film et une série avec Hirokazu Kore-eda, réalisateur acclamé et Palme d'or au festival de Cannes 2018 pour Affaire de famille.

Netflix s'offre donc les services d'un nouveau récipiendaire de la Palme d'or après avoir réussi à convaincre Jane Campion, Steven Soderbergh, Martin Scorsese, les frères Coen et Bong Joon-ho (avant qu'il soit couronné pour Parasite cela dit). Et le réalisateur japonais a d'ailleurs présenté cette collaboration comme une rupture avec ses précédents travaux :

"Netflix et moi collaborons pour créer un drama et un film à gros budget qui seront très éloignés de mes travaux précédents. Vous allez devoir attendre encore un peu avant qu'ils soient achevés et rendus visibles. J'y ai incorporé des éléments différents de mes films sortis en salles, et essayé de créer quelque chose d'excitant."

 

photoKore-eda prêt à plonger dans la piscine d'argent Netflixienne

 

Si Kore-eda a révélé que la série serait un drama et qu'il en serait le showrunner, il n'en réalisera que quelques épisodes, voulant laisser la part belle aux réalisateurs japonais débutants qui éprouvent des difficultés à trouver des opportunités au Japon. Le réalisateur a d'ailleurs remercié Netflix de faire exister ses projets qui ne verraient jamais le jour dans un Japon encore enfermé dans la contemplation de son patrimoine cinématographique d'antan (à juste titre).

En attendant, vous pourrez retrouver Kore-eda en 2022 avec Baby, Box, Broker son premier film au casting sud-coréen : Song Kang-Ho (Parasite, Memories of Murder), Doona Bae (Cloud Atlas), Dong-won Gang (Peninsula).

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commentaires
MystereK
11/11/2021 à 06:34

SANCHEZ : Une sortie sur Netflix, c'est comme une sortie en salle, on en parle sur le moment, puis on passe à autre chose.... Mais cela ne veut pas dire que les films sont oubliés ni qu'ils ont été peu vu. Comme dans une commerce où l'on trouve encore des supports physique, les films sont dispo dans le catalogue pour tous les curieux, pour les nouveaux clients, pour la nouvelle génération, pour les retardataires.... Je ne voit vraiment pas où vous allez cherche l'info que les films que vous citez sont oubliés ? Parce qu'on en parle plus en première page ? Et bien, c'est comme tous les autres films sortis à la même époque en salle ou ailleurs.

Vous faire un procès à la plateforme sur la base de vos préjugés.

Francis Bacon
10/11/2021 à 22:25

@Sanchez
Je suis loin d'avoir oublié Marriage Story ou encore la superbe allégorie de Bong Joon Ho sur la cause animale (j'ai plus le nom par contre). Il est trop tôt pour dire que de tels films sont tombés dans les limbes de l'histoire du cinéma.
Étant donné le nbre d abonnés, une sortie sur Netflix permet une audience à l'échelle mondiale qui fait forcément rêver tous les cinéastes.
On peut reprocher pleins de choses aux plateformes, pas l'audience de leur film "d'auteur", dans les salles aussi, n'importe quel Marvel massacre au box-office les films + arty.

Je serai content de voir les projets sur Netflix de Kore-eda, très grand réal, mon préféré c'est Tel père tel fils, + ou - une version drama de La vie est un long fleuve tranquille. En particulier le personnage du père de la famille aisée qui est formidablement bien écrit, tout en tension mais avec délicatesse. A des années lumière en terme de profondeur des concepts de masculinité toxique ou de beaufitude partiarcale qu'emploient de + en + massivement le ciné US ou européen pour ce type de personnage. Je sais plus qui disait que Kore-eda avait un don pour filmer les enfants, il en a aussi un pour mettre en scène les pères de famille.
Ça donne envie aussi de voir son film sud-coréen, Song Kang-ho est l'un des acteurs les + charismatiques d'aujourd'hui, tous pays confondu.
Je me demandais aussi si après La vérité, Kore-eda n'allait pas continuer à faire des films français, visiblement non.

GTB
10/11/2021 à 22:18

@Sanchez> Beaucoup d'affirmations qui sortent de nul part tout ça; au doigt mouillé, enrobées soit de naïveté soit de mauvaise foi; ou un peu des deux peut-être.

Il vous convient bien de parler de Nolan et Villeneuve, soit deux des réal les plus en vogue à Hollywood, pour parler de l'importance de la salle dans la vie d'un film. Qu'en est-il des autres? De ces réal signant des films qui meurent en salles avant même d'avoir existé (et ils sont légions). Et qu'imaginez-vous de la vie des films sortis en salles? Combien sont dans les limbes à votre avis? Quelle place occupe chaque film, selon vous, dans l'offre pléthoriques depuis plusieurs années (plus de 700-800 films/an en France, c'est une infime partie de la production mondiale)?

Concernant la visibilité des films en question. Lorsque Julia Ducourneau signe Grave, est encensé par la critique, reçoit 11 prix pour une vingtaine de nominations...elle fait 65.000 entrées en France et 3.1 millions au box-office mondial (pour 3.5 millions de budget). Balle Perdue de Pierret sorti sans mise en avant particulière sur Netflix fait plus de 35 millions de vues son premier mois. Jamais il aurait espéré en faire le dixième en salle. Bronx de Marchal caresse les 80 millions de vues, quand Carbone son film précédent a fait 711.000 entrées en salles et 5.7 millions de recettes au box office mondial.
Marriage Story est -de loin- le plus gros succès de Noah Baumbach (habitué aux box-office mondial sous les 10 millions). D'où sortez-vous qu'il serait plus oublié que les autres? Prrrr.

Bref, aussi attaché à la salle qu'on soit, il serait temps de comprendre que des inégalités y existent depuis bien longtemps, qu'elle a ses défauts, qu'elle n'est plus le lieu le plus approprié pour tous les films, tous les auteurs...en gros qu'elle n'a rien de l'eldorado du cinéma. Que quand des réal chevronnés vont bosser avec les plateformes ce n'est peut-être pas par bêtises ou inconscience. Et de manière générale il serait temps d'arrêter de considérer que SvoD/VOD et la salle sont ennemis.

Sanchez
10/11/2021 à 19:33

Bien ouej
Tes projets resteront 2 semaines en vitrine sur Netflix puis disparaîtront dans les limbes de la plateforme en passant inaperçu , comme les magnifiques mariages story et irish man que tout le monde a oublié ou encore mank que tout le monde a oublié mais aussi que pas grand monde a vu,
Mes respects a messieurs Nolan et Villeneuve qui ont compris l’importance des salles obscures dand la vie d’un film.

galetas
10/11/2021 à 19:31

C'est assez excitant de voir KORE-EDA tenter de nouvelles orientations.