James Wan est fier de son Malignant, même s’il sait que le public risque d’être divisé, et on aurait du mal à lui donner tort.
En près d’une vingtaine d’années, James Wan s’est imposé comme un des papes du cinéma d’horreur et d’épouvante moderne. Réalisateur et producteur prolifique, il a sans doute lancé autant de franchises qu’il a indirectement engendré de clones : Saw, Insidious, Conjuring : Les Dossiers Warren…
Même ses incursions dans le domaine du blockbuster ont été couronnées de succès et de lauriers en dollars bien verts. Fast & Furious 7 est le volet le plus performant de la saga avec 1,5 milliard de dollars et Aquaman a mis la pâtée à ses collègues DC comics (extra)terrestres, avec près de 1,148 milliard dans les poches. Autant dire qu’on sirotait un joli cocktail de curiosité et d’excitation quand on a su que Wan allait revenir à son domaine de prédilection pour un film original, après avoir passé 8 ans entre mastodontes de studio et suites.
« James, reviens, je t’en supplie, ils font n’importe quoi avec tes franchises »
Initialement prévu pour août 2020 aux États-Unis, le film sortira finalement là-bas le 10 septembre 2021, après une promo discrète, mais déroutante, Malignant ne ressemblant à rien de connu au premier coup d’oeil. Un fait dont James Wan s’est beaucoup amusé lors d’une séance de questions-réponses avec plusieurs médias, dont ScreenRant, qui a rapporté les propos suivants :
« D’une manière très étrange, quand j’ai fait le premier Saw, on a commencé à nous catégoriser avec l’appellation torture porn. D’un coup, je suis devenu le gourou du sang, du gore, de la torture, et de ce genre de choses en général. À l’époque, j’avais trouvé ça très injuste, parce qu’à mes yeux, Saw n’était pas aussi hardcore que tout le monde le pensait. Pour en venir à Malignant, je pense qu’il s’agit clairement de mon film le plus violent et le plus gore, donc je sais que certains de ses aspects risquent de repousser les gens : ceux qui aiment mes films Insidious et Conjuring, en particulier le public et la critique plus mainstream, qui préfèrent les films d’horreur plus dans la retenue à ceux qui sont en mode dans-ta-face »
Le public « mainstream » et sa huitième insomnie après avoir vu Malignant
« […] Mais ce n’était pas le film que je voulais faire avec Malignant. J’ai fait ce modèle ; j’ai fait Conjuring, j’ai fait Insidious, et je ne voulais pas me répéter, je ne voulais pas me reposer sur des jump-scare, mais plutôt provoquer un choc viscéral. Et vraiment, l’entièreté du film n’est construite que pour déboucher sur l’énorme révélation de fin. Ce n’est pas juste « cette personne« , c’est plutôt comment j’amène cette révélation. Donc les gens pourront soit accepter à quel point c’est délirant, soit rejeter en bloc. C’est comme ça que je le ressens en tout cas. »
James Wan ne croit pas si bien dire, car si ce n’est pas l’aspect gore du film qui nous a laissés de marbre, son scénario déployant des trésors de grand n’importe quoi achève d’en faire un nanar cosmique. Que vous soyez du public « mainstream » ou pas, vous pouvez toujours aller feuilleter notre critique très Con-juring de Malignant, en salles depuis le premier septembre 2021.