James Bond est meilleur grâce à Jason Bourne, selon son réalisateur

Mathias Penguilly | 10 juin 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Mathias Penguilly | 10 juin 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Paul Greengrass attribue les changements du personnage de 007 à l'ère Daniel Craig au succès de sa propre saga.

Le réalisateur britannique de Bloody Sunday et Capitaine Phillips a travaillé sur trois des cinq films de la franchise Jason Bourne : La Mort dans la peau en 2004, La Vengeance dans la peau en 2007, et enfin le bien-nommé Jason Bourne, dernier épisode en date, sorti en 2016. Et après le premier épisode de Doug Liman, Paul Greengrass a imposé un style de mise en scène très différent, plus brut et nerveux, où la caméra suit les mouvements des acteurs, au lieu de les dicter - et les figer.

La comparaison avec 007 était logique dès le départ : en 2002, Meurs un autre jour et La Mémoire dans la peau sont sortis à quelques mois d'intervalle. Bourne, un agent d'élite amnésique en quête de vérité, est un modèle de sérieux et de brutalité efficace. Il apparaît aussi beaucoup plus vulnérable et empathique que la machine James Bond, et plus moderne bien sûr : plus facile de s'identifier au personnage qu'à l'agent secret au flegme si british et aux gadgets stéroïdés.

Lorsque Pierce Brosnan quitte la série au début des années 2000 après le petit désastre Meurs un autre jour, le choix de Daniel Craig pour lui succéder n'est pas évident pour de nombreux fans de Bond. Déjà sur le plan physique, la chevelure blonde et la stature trapue de l'acteur tranchent radicalement avec ses ténébreux prédécesseurs. La tonalité des films change aussi : Craig amène une touche plus sombre, plus taciturne dès son passage dans Casino Royale. Certains verraient un peu de Bourne dans ce dernier James Bond, et ce n'est pas Paul Greengrass qui va les contredire.

 

photo, Paul Greengrass"Je t'assure Matt, Daniel il t'espionne là-bas"

 

Interrogé il y a des années sur ce qu'il pensait du personnage de James Bond, il l'avait alors décrit comme un "un enfoiré impérialiste de droite", un jugement bien sévère sur lequel il revient aujourd'hui. Interrogé par le magazine Empire dans le cadre de leur numéro spécial "Super-héros", il temporise ainsi :

"J'ai vraiment dit ça ? J'étais visiblement très jeune et insolent à cette époque. Pour être clair, peu importe les sentiments que j'ai exprimés à l'égard du personnage, ils n'étaient pas à l'égard de la franchise. C'est intéressant, lorsque Jason Bourne est arrivé, j'ai l'impression que ça a fait comme un électrochoc pour James Bond. Mais ma parole, ils ont vraiment bien réagi depuis. Félicitations à eux, ils ont réussi à me faire ravaler ma salive !"

 

Jason Bourne 5La moto de Jason

 

Dans le petit monde des héros plus ou moins fantasmés, tous les prétextes semblent donc bons pour comparer. Alors que Matt Damon disait il y a quelques mois que son personnage serait capable de botter le derrière de Batman, voilà maintenant que le réalisateur de Jason Bourne pense qu'il a inspiré le dernier virage majeur de la franchise rivale. Mais difficile de ne pas voir dans l'évolution de 007 et le succès de Jason Bourne, un signe des temps, où le premier degré et le spectaculaire dramatique, l'emportent sur le kitsch décomplexé d'hier - au hasard, Moonraker, ou le surf sur l'iceberg de Meurs un autre jour.

Repoussé à cause de la pandémie de Covid-19, Mourir peut attendre, le dernier James Bond avec Daniel Craig, devrait finalement sortir dans les salles obscures le 11 novembre prochain. Cela nous laisse bien assez de temps pour nous faire une idée de quel J.B. a le plus inspiré l'autre... une idée ?

 

Affiche imaxLa moto de James

Tout savoir sur Mourir peut attendre

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
Vous aimerez aussi
commentaires
Klang
14/06/2020 à 14:50

Et la franchise Mission Impossible notamment avec les derniers opus semble être une synthèse des deux

Pat Rick
11/06/2020 à 19:21

@ Sboing

Il y en a qui ne me déplaisent pas mais je ne suis pas fan de l'ère Craig.

MickeymousE
11/06/2020 à 13:59

Jason Bourne a simplement ringardisé la saga James Bond mais bon seul les deux premiers Bourne sont excellent, les suivants sont juste le recyclage d'une recette qui avait visé juste.

James Bond a été un héros manichéen d'une vieille époque. la mise à jour façon Bourne qui a suivi a été salvatrice pour James Bond mais je pense que Bond n'a plus l'aura d'antan.

Kay1
11/06/2020 à 07:22

@sboing Dire que Spectre est pas mal pour oser par la suite dire Quantum of Solace est pas bon , c’est du foutage de gueule ????

Non sérieux Spectre est bien plus mauvais que QoS . Le gros défaut du Quantum of Solace était certainement la mise en scène et le scénario. Mais c’est un film qui se laisse regarder car on sent qu’il y avait de l’ambition dans ce film , de vouloir continuer à proposer quelque chose.

Spectre n’a aucune ambition , un scénario copié sur Austin Powers 3 et est tout bêtement un James Bond kitsch digne de Roger Moore .

Sboing
10/06/2020 à 21:54

@ Pat Rick
N'imp! Les James version Craig sont super même spectre mais pas quantum of solace

Pat Rick
10/06/2020 à 21:49

Moi j'aurais dis le contraire c'est-à-dire moins bon à cause de Jason Bourne.

Kyle Reese
10/06/2020 à 21:26

A la vision de Casino Royale c’était évident que les producteurs avaient eu le feu aux fesses avec l’arrivée du premier Bourne qui a remis les pendules à l’heure au sein des films d’action/espionnage, et ce juste après l’un des pires 007 niveau réalisme même si plutôt fun au demeurant. (Sans oubliez la concurrence direct avec les Mission Impossible déjà a un autre niveau de mise en scène que les dernier Bond de l’époque) Et c’est tant mieux, tout le monde y a gagné, Casino Royal a une très belle mise en scène, mélangeant brutalité et ampleur, montage sec mais lisible. Le second Bourne, que je préfère, à enfoncé le clou avec sa mise en scène extrême sur la corde raide du lisible qui m’a scotché sur place (un vrai choc pour moi tellement c’est filmé et monté intelligemment j’étais en lévitation) et ensuite c’est Bond qui s’est planté en essayant de faire pareil avec une première poursuite dans Quantum of Solace vraiment coupé/monté trop court et qui en devient illisible et non jouissive. (L’inverse de l’effet escompté).

Bref, les équipes des Bournes ont fait un bien fou à 007 et mais pas seulement.
Si on a des John Wick aujourd’hui c’est un peu aussi grâce à Bourne The Raid étant venu qq années après.