James Bond, le film abandonné : le réalisateur Danny Boyle parle de son plus gros regret

Danny Boyle devait réaliser Mourir peut attendre, le dernier James Bond avec Daniel Craig, avant de claquer la porte. Et ça l’a vacciné à jamais de 007.

En soixante ans et vingt-cinq films, la saga James Bond est évidemment pleine de « Et si…? ». Et si Alfred Hitchcock avait réalisé un épisode comme Ian Fleming le souhaitait ? Et si George Lazenby avait rempilé après Au service secret de Sa Majesté ? Et si les producteurs avaient engagé Steven Spielberg lorsqu’il s’est proposé dans les années 70 ? Et si le troisième film avec Timothy Dalton n’avait pas été stoppé par des histoires de business ? Et si Halle Berry avait eu droit à son spin-off après Meurs un autre jour ?

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Mais il y a une question encore plus récente et précise : et si Danny Boyle n’avait pas claqué la porte (ou été mis à la porte) de Mourir peut attendre ? Le réalisateur de Sunshine et Trainpotting devait superviser le dernier James Bond avec Daniel Craig, et c’était d’autant plus logique qu’il avait mis en scène la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Londres en 2012, où l’acteur reprenait son rôle de 007 aux côtés de la Reine d’Angleterre. Sauf qu’après deux ans de travail avec son scénariste John Hodge, Danny Boyle est parti en 2018 pour cause de fameux « différends créatifs ».

Sept ans après ces embrouilles, le cinéaste est revenu sur ce film avorté durant la promo de 28 ans plus tard. Et inutile d’espérer un miracle : il n’a aucune intention de revenir chez 007.

LE JAMES BOND PERDU

Le départ inopiné de Danny Boyle en 2018 aurait presque été oublié vu le bordel autour de Mourir peut attendre. Récupéré par le réalisateur Cary Joji Fukunaga et tourné en 2019, le blockbuster a été repoussé plusieurs fois pendant la pandémie pour finalement sortir en salles en 2021. Autant dire qu’à ce stade, les problèmes en coulisses avec le réalisateur de 28 jours plus tard semblaient très loin.

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De l’eau a coulé sous les ponts depuis, d’autant que James Bond a changé de maître. En février 2025, Amazon MGM Studios a récupéré la franchise et éjecté les producteurs historiques Barbara Broccoli et Michael G. Wilson, annonçant une nouvelle ère inédite pour 007. Et alors que la rumeur dit que les nouveaux producteurs vont aller chercher un cinéaste poids lourd pour relancer la saga, Danny Boyle a déclaré chez Business Insider qu’il avait perdu toute envie de se frotter à l’espion. Inutile de l’appeler, il est passé à autre chose :

« C’est derrière moi. La chose que je regrette là-dedans c’est que le scénario était vraiment bon. John Hodge est un excellent scénariste. Je ne pense pas que les producteurs aient réalisé à quel point le scénario était bon, et à cause de ça, on est passé à autre chose, et c’est comme ça. Peu importe ce qui se passe avec Bond à l’avenir, c’est comme ça. »

BOND BAISERS DE RUSSIE

Dans cette version abandonnée de Mourir peut attendre, James Bond serait parti en Russie. L’histoire devait revenir sur les origines du personnage et sur le fantôme de la Guerre froide.

Deux idées fortes ont néanmoins été conservées dans le film réalisé par Cary Joji Fukunaga : James Bond a un enfant, et James Bond meurt. La disparition du héros était d’ailleurs une demande de l’acteur, comme l’expliquait Danny Boyle à Radio Times en 2022 :

« La réalité, c’est que Daniel Craig avait négocié avec eux dans le cadre de son contrat qu’il pouvait mourir, ce qui est une perspective surréaliste. C’était intégré. C’était une porte de sortie compréhensible pour Daniel, et on a absolument saisi cette occasion. On avait un plan pour lui… mais le chemin pour y arriver était bien sûr très différent de ce qu’ils avaient en tête. »

Avec plus de 774 millions au box-office mondial, Mourir peut attendre a permis à l’ère Daniel Craig de se terminer honorablement. C’était certes loin du carton historique de Skyfall (1,1 milliard) et même en dessous de Spectre (880 millions), mais c’était mieux que Quantum of Solace (590 millions) et Casino Royale (616 millions). Même si le budget qui a évidemment gonflé permet de largement relativiser le succès de cet épisode, puisqu’il aurait coûté entre 250 millions et 300 millions, hors promo.

Ne reste plus qu’à voir ce que le studio Amazon MGM compte faire de James Bond. Qui vont-ils choisir pour incarner le prochain 007 ? Qui aura la lourde tâche de réaliser le premier épisode de cette nouvelle ère ? Va-t-on avoir droit à davantage de films qui s’enchaînent, voire des séries pour un univers étendu ? Vont-ils faire comme Disney qui a réussi à essorer Star Wars au cinéma en quelques années chaotiques ? Dans tous les cas, nul doute qu’on va entendre parler de 007 pendant encore des années, d’une manière ou d’une autre.