Ad Astra : avant la projection de l'épopée avec Brad Pitt, le réalisateur s'inquiète de l'avenir du cinéma

La Rédaction | 29 août 2019 - MAJ : 09/03/2021 15:58
La Rédaction | 29 août 2019 - MAJ : 09/03/2021 15:58

James Gray réalisateur d’Ad Astra, compte parmi les auteurs les plus singuliers du cinéma américain, mais il s’inquiète beaucoup pour son avenir.

Etrange destin que celui de James Gray, dont les œuvres sont souvent acclamées par le public et la critique… bien après leurs sorties. Le metteur en scène de The Yards, La Nuit nous appartient, ou The Lost City of Z n’a que rarement connu le succès ou la reconnaissance, en dépit d’une filmographie à la fois très riche, accessible, et portée vers de multiples genres, du drame au polar, en passant par le cinéma d’aventure.

À quelques heures de présenter Ad Astra, que le cinéaste décrit lui-même comme une variation de son crû autour des thématiques d’Apocalypse Now, dans l’espace et avec Brad Pitt, le metteur en scène s’est exprimé dans une interview accordée à Deadline. Il s’y inquiète de la bonne santé, ou plutôt de l’accessibilité du cinéma.

À ses yeux, tout un pan de la production, potentiellement grand public, devient de plus en plus difficile à produire, et à montrer aux spectateurs.

 

Photo Brad PittBrad Pitt

 

« Eh bien, ce que je vois m’alarme. Pour moi, le cinéma, au moins le cinéma commercial grand public, est dans une situation de péril imminent. C’est vraiment effrayant. »

Pour James Gray, c’est bien la visibilité des films et les mécanismes présidant à leur fabrication, qui posent question.

« Si je vivais à Tucson, en Arizona, je n’aurais aucune chance de pouvoir regarder un film réalisé par Elia Suleiman. Je veux dire, peut-être que, 5 ans après sa sortie, un musée ou un festival le projetterait, à Phoenix, mais ce n’est pas franchement une alternative…

On lit de temps en temps, des gens formidablement éloquents, expliquer, du haut de leur autorité, que le cinéma n’est pas mort, qu’il est plus vivant que jamais, parce que toutes ces nouvelles voix émergent, et c’est vrai. Mais on ne peut pas nier que la plupart des gens n’y ont pas accès. »

Blockbuster de SF désireux de porter un grand spectacle, incarné par Brad Pitt, Ruth Negga, ou encore Tommy Lee Jones, Ad Astra est pourtant une œuvre « à risques », comme l’explique son créateur.

 

PhotoFighting on the moon

 

« Le vrai sujet, c’est l’opposition entre des œuvres qui relèvent purement de la stratégie commerciale, par rapport à celles qui cherchent aussi à inclure une dimension artistique. Il y a là une grosse différence. Je crois que le public a besoin de films qui tentent des choses. Déterminer si Ad Astra est une réussite artistique, c’est votre affaire [ndlr : aux journalistes].

Mais c’est certainement un film qui entend proposer du divertissement d’une manière intéressante, et nous avons envisagé le modèle économique du film dans cette optique. Avec des combats en apesanteur, de l’escalade sur des fusées, et des voyages à travers des anneaux stellaires. On trouve tout ça dans le film, et c’est génial.

Mais Ad Astra ne constitue pas une marque immédiatement déclinable vous voyez ? ça en fait un produit à risque aujourd’hui. Et c’est regrettable. »

Ad Astra sera sur les écrans français le 18 septembre prochain.

 

Affiche française

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commentaires
T-Rex
30/08/2019 à 01:06

"Si je vivais à Tucson, en Arizona, je n’aurais aucune chance de pouvoir regarder un film réalisé par Elia Suleiman. Je veux dire, peut-être que, 5 ans après sa sortie, un musée ou un festival le projetterait, à Phoenix, mais ce n’est pas franchement une alternative…"

C'est faux, le film ne sortirait pas au cinéma certes mais qu'est-ce qui empêcherait un cinéphile de le commander en dvd/blu-ray sur amazon puis de le regarder chez lui sur un grand écran ?!
Bref...

Le Waw
29/08/2019 à 22:12

Ça semble pas mal en tout cas...

jeudredi
29/08/2019 à 18:52

Merci.

Simon Riaux
29/08/2019 à 18:35

@jeudredi

Tirée du film, lors d'une séquence avec pas mal de mouvements.
Le scénario ne se déroule pas à notre époque.

Autant d'éléments qui expliquent et le look et l'aspect "lissé".

jeudredi
29/08/2019 à 18:22

La petite vignette avec les véhicules est elle tirée du film?
Ça fait un peu peur, on a l'impression que ça été fait avec un logiciel 3D des années 90.
Je me questionne aussi sur les roues des rovers, je crois que la nasa et autres tablent plus sur des roues rigides et creuses pour les prochaines missions spatiales. Là, ça fait très LowTech.

Declan
29/08/2019 à 17:58

Faut dire que ad astra est a l origine un film fox je crois ! Disney ayant racheter fox je comprends le désarroi de James Gray.

prometheus
29/08/2019 à 17:45

En regardant le dernier Avengers, je me suis dit que les ados de 15 ans qui l'ont vu vont halluciner dans 40 ans quand leur mode de vie souffrira concrètement des pbs écologiques et démographiques.
Tant de fric pour pondre des bds filmées, au lieu de faire quelque chose pour nos civilisations....
Oui je sais c'est démago.
Bref James Gray a raison, Hollywood va droit dans le mur qualitativement, le public est gavé à l'excès de crétineries tout juste divertissantes qui font oublier une bonne partie de la réalité. Triste...

Mempak4
29/08/2019 à 17:34

Encore un aigri. Perso, très impatient que Disney rachète Coca-Cola et Pizza Hut pour en faire des films...

Zanta
29/08/2019 à 16:52

mince, encore un qui a mal digéré le dernier D23...