Patrick Wilson (Hard Candy)

Ilan Ferry | 27 septembre 2006
Ilan Ferry | 27 septembre 2006

Révélé par la récente version du Fantôme de l'Opéra réalisée par Joël Schumacher, l'acteur Patrick Wilson était doublement à l'honneur lors du dernier festival de Deauville puisqu'il y présentait deux films aux antipodes l'un de l'autre : le terrifiant Hard Candy et le mélancolique Les enfants de chœur. Rencontre avec un acteur au goût prononcé pour l'éclectisme.

 

Qu'avez-vous retenu de votre expérience sur Hard Candy ?
Cela a tout d'abord été une longue aventure puisque nous avons tourné il y a deux ans et demie pendant dix huit jours. Je suis très content du résultat car c'est un film qui soulève plus de questions qu'il ne donne de réponses. David Slade est un réalisateur talentueux et je suis très fier du résultat.

 

Quelle a été votre première réaction à la lecture du scénario ?
Je me suis tout d'abord demandé ce qui avait bien pu traumatiser le scénariste pour qu'il écrive une histoire pareille ! (Rires). J'ai aimé le fait qu'on puisse ressentir de l'empathie pour les personnages à différents moments et voir nos sentiments changer au fur et à mesure. Ma femme m'a poussé à accepter en me faisant remarquer que tous les personnages que j'interprétais jusque là avaient leur heure de gloire, ce qui n'est pas le cas de Jeff dans ce film. C'était donc pour moi l'occasion d'interpréter un rôle différent.

 


 

Votre relation avec Hayley (Ellen Paige) est extrêmement tendue, comment cela s'est il passé ?
Ellen est une actrice très talentueuse qui a apporté beaucoup de sa force de caractère au personnage. Le tournage fut très intense et nous nous sentions comme deux boxeurs qui se battent sur un ring et se séparent à la fin du round.

 

Que pouvez vous nous dire sur Jeff ? (Attention spoilers !)
C'est un homme très solitaire qui s'est mis dans une situation dans laquelle il n'aurait pas du s'impliquer. Ce dont on l'accuse et ce qu'il admet être en fin de compte sont deux choses radicalement différentes. A la lecture du scénario, je n'avais pas de réelle opinion sur lui et prenais ce qu'il disait pour argent comptant, même à la fin. Ce n'est pas quelqu'un que je juge ou que j'excuse, loin de là, il est comme il est. Toutefois, je pense que c'est avant tout au public de tirer ses propres conclusions sur lui.

 


 

Le film a-t-il créé la polémique aux Etats-Unis ?
Pas vraiment, car peu de gens sont allés le voir, le film étant sorti dans un petit circuit de salles. Hard Candy a beaucoup mieux marché en Europe et j'espère qu'il marchera en France. Le film ne se limite cependant pas au sujet épineux de la pédophilie et soulève des questions autrement plus pertinentes, comme ce que signifie faire face à nos responsabilités ou encore la différence entre vengeance et justice.

 

Vous ne choisissez jamais de rôles faciles, je pense notamment à Angels in America ou encore Little Children.
La facilité ne m'intéresse pas, Le Fantôme de l'opéra, par exemple, était un projet difficile. J'ai toujours essayé d'interpréter des personnages qui ont un peu de relief et préfère jouer le méchant plutôt que le héros. Dans Little Children, j'ai aimé le fait que mon personnage ne soit pas si sympathique que ça. L'important pour moi, ce n'est pas que le public aime ou pas le personnage que j'interprète, mais qu'il s'y intéresse.

 

 

Propos recueillis par Ilan Ferry.
Autoportrait de Patrick Wilson.

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