Aure Atika (Comme t'y es belle)
Aure Atika, à l'affiche de Comme t'y es belle est actuellement en tournage à l'autre bout de la France ; c'est donc, hélas, par téléphone que se déroula cette interview avec la chaleureuse « Léa ». Allô, Aure ?
Parlez-nous de Léa, votre personnage
C'est une fille qui est à un tournant de sa vie. Elle n'a pas fait le
deuil de sa relation avec le père de sa fille. Elle se cherche. Elle
est perdue elle fait un peu n'importe quoi. Au cours du film on peut
voir son parcours jusqu'à ce qu'elle se réconcilie avec sa fille et
avec elle-même. Je pense que beaucoup de femmes célibataires vont se
reconnaître en elle. Moi-même j'ai vécu une période un peu similaire.
J'ai l'impression d'être passée par là. Une période difficile où d'un
côté on a besoin de sortir, où l'on se doute que ce n'est pas en
rentrant tous les soirs à huit heures à la maison que l'on va avancer,
mais d'un autre côté l'enfant ne comprend pas toujours. J'aime le côté
émouvant de ce personnage qui est enfermé dans son apparence. Je
voulais montrer le revers de la médaille, moi qui possède une image «
sexy ».
On dit que Comme t'y es belle est un Vérité si je mens version femmes. Qu'en pensez-vous ?
J'espère qu'il fera le même nombre de spectateurs ! Pour moi, c'est plus Sex and the city dans le sentier.
Je pense que la communauté juive sert juste de départ au parcours de 4
femmes d'aujourd'hui. C'est une culture qui permet de parler de tout ce
qui concerne les femmes avec plus de force. Car cette communauté est
très expansive et fait preuve de beaucoup d'humour. Chez les
protestants, forcément, ce serait moins rigolo. Mais le film dépasse
largement le côté communautaire. Toutes les femmes peuvent se
reconnaître dans ces 4 personnages.
Vous pensez que le film peut aussi séduire le public masculin ?
J'ai pu constater lors de projections que les hommes se posent beaucoup
de questions après avoir vu le film. Ils rentrent chez eux inquiets et
demandent à leur compagne : « est-ce que tu m'aimes encore ? ». Ils
découvrent ce que vivent les femmes réellement, c'est comme s'ils
regardaient par le petit oeilleton et ils sont souvent surpris mais ils
apprécient. Bien sûr, les maris ont un peu le mauvais rôle dans le
film, mais on verra comment seront les amants dix ans après !
D'ailleurs le casting masculin est particulièrement bien réussi
Oui, Lisa s'est fait plaisir ! Valérie Benguigui était très bien servie
! Pour une fois que c'est dans ce sens ! J'ai rencontré un acteur qui
avait refusé l'un des rôles de ce film car il ne voulait pas jouer les
« faire-valoir ». Il était vexé qu'on lui propose ce type de
personnage, un second rôle quoi. Je lui ai répondu que maintenant il
devait comprendre ce que nous les actrices ressentons régulièrement !!
Dans ce film de « bande », les 4 filles sont très soudées est-ce que vous avez reproduit la même chose sur le tournage ?
Il y avait une très bonne ambiance, même si nous avons toutes des âges
différents. Tout ça c'est grâce à Lisa, grâce à son énergie ! Sur le
plateau, et encore aujourd'hui en promotion c'est « Girl Power ». On
raconte des blagues salaces, ça choque un peu les hommes et les
intervieweurs car quand on est toutes les quatre ensemble, c'est très
chaud ! J'ai d'autant plus apprécié que pour moi c'est nouveau de faire
partie d'une bande. C'est un peu un fantasme, en bande on est plus
fort, plus solidaire.
Vous enchaînez les grosses productions comme OSS 117 et les films à petits budgets, c'est un choix ?
Oui tout à fait, j'aimerais pouvoir continuer à alterner les deux.
C'est un vrai plaisir de rencontrer le public et un vrai plaisir de
jouer dans des films d'auteur. L'idéal serait que les films d'auteur
permettent aussi de rencontrer le public ! Ne faire que des comédies
serait assez difficile pour moi. Ne faire que des films d'auteur me
dérangerait moins. Mais j'ai été connue grâce à La Vérité si je mens,
ce qui m'a engagé dans une branche plus populaire. En ce moment, je
tourne un polar avec Jonathan Zacaï, j'incarne une gérante de
restaurant dans une histoire de casse. Là on est très éloignés de la
comédie et c'est un vrai bonheur
(à découvrir en 2007).
Propos recueillis par Magali Cirillo.