Shane Black (Kiss kiss, bang bang)

Stéphane Argentin | 14 septembre 2005
Stéphane Argentin | 14 septembre 2005

Qu'on en commun L'arme fatale, Le dernier samaritain, Last action hero, Au revoir à jamais et Kiss kiss, bang bang ? Ils sont tous issus de l'imaginaire d'un seul et même homme : Shane Black, à la différence près que le dernier cité marque également les débuts du scénariste à la mise en scène. Une belle occasion pour revenir sur cette première expérience ainsi que sur « l'univers Shane Black ».

Kiss kiss, bang bang est votre premier film en tant que réalisateur. Êtes-vous nerveux ? Ressentez-vous une certaine pression ?
J'ai effectivement traversé ce stade de l'anxiété et de la nervosité, notamment au moment de monter le projet en 2002 / 2003. Et lorsque Joel Silver et la Warner ont accepté de financer les 15 millions de dollars de budget, je n'en revenais pas. Par la suite, je me suis totalement investi dans ce premier film qui me satisfait pleinement car j'ai pu y injecter tout ce que je souhaitais. À présent, le film va sortir sur les écrans, et que les spectateurs l'apprécient ou non n'est plus de mon ressort.

Puisque vous avez mis tant de choses dans ce premier film, qu'allez-vous faire à présent ? Avez-vous d'autres projets en attente ? Une suite peut-être ?
Certainement pas une suite. Je voudrais faire un film d'horreur, quelque chose d'original, mais surtout pas un slasher. Je déteste ce genre de films saignant où un tueur massacre à tout va à grands coups de couteaux. Je m'intéresse beaucoup plus aux frissons que procurent les films asiatiques – hongkongais, japonais, coréens – et qui sont bien plus effrayants que les productions américaines car ils s'inscrivent dans un quotidien qu'ils « déforment » progressivement pour susciter la peur.

Vous semblez particulièrement friand de films de genre. Dans quelle catégorie pourrait-on classer Kiss kiss, bang bang ?
Kiss kiss, bang bang est très clairement un film de genre car il mélange tellement de registres différents. Vous avez d'un côté une comédie romantique avec le couple Robert Downey Jr. – Michelle Monaghan mais également une comédie policière avec le tandem Robert Downey Jr. – Val Kilmer qui sont deux génies en la matière. Et en même temps, à tout moment, un cadavre peut surgir dans la salle de bains et faire basculer aussitôt le récit dans un registre beaucoup plus noir. J'aime cette idée que le spectateur ne puisse jamais se reposer bien tranquillement, qu'il ne sache jamais à quoi s'attendre car le film bascule s'en cesse d'un genre à un autre. C'est pour cette raison que j'ai combiné l'univers de mon mentor, James L. Brooks, à celui beaucoup plus « pop culture » des productions de Joel Silver.

Avec un tel mélange, à quel type de public peut bien s'adresser un film comme Kiss kiss, bang bang ?
J'espère qu'il s'adressera à un public à la recherche d'un film plus sophistiqué car bien que ce ne soit plus la mode en ce moment, j'ai cherché à renouer avec le degré d'intelligence des longs-métrages des années 70 tels que Chinatown ou Bullit. On pourrait d'ailleurs presque qualifier Kiss kiss, bang bang de film expérimental tellement j'ai voulu y mettre d'ingrédients, dont beaucoup que j'ai d'ailleurs dû laisser de côté. Je suis pleinement conscient que ce mélange ne sera pas du goût de tous mais j'espère toutefois que la plupart des gens prendront leur pied devant un tel éclectisme.

Propos recueillis en press junket.
Traduction et retranscription : Stéphane Argentin.

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