Nos comédies romantiques préférées

Jean-Noël Nicolau | 29 septembre 2010
Jean-Noël Nicolau | 29 septembre 2010

Genre faussement mineur et extrêmement populaire, la comédie romantique est devenu un des secteurs les plus rentables du 7e art. Il ne passe pas une semaine sans que l'un des représentants du film de "coeur" ne débarque dans nos salles obscures. Et il ne faut pas croire que tout ceci se réserve aux dames ou aux midinettes. Ainsi, à l'occasion de la réussite Trop loin pour toi, la rédaction d'Ecran Large a sélectionné quelques noms pour vous : Woody Allen, Frank Capra, Billy Wilder, P.T. Anderson...

 

La Garçonnière de Billy Wilder

Toujours habile quant à mélanger la simple comédie romantique avec la pure tragi-comédie, Billy Wilder nous brosse le portrait de deux laissers pour compte que l'adversité (et une tentative de suicide) va obliger à se rapprocher puis à s'aimer. Peinture réaliste du monde du travail moderne et de son abrutissement, préfigurant Brazil entre autre, La Garçonnière ne serait qu'une peinture féroce où dominent le sexe, l'ambition et l'argent s'il n'y avait le jeu pétillant de Jack Lemmon et de Shirley McLaine qui délivrent ici leurs meilleures performances, bien plus complexes et subtiles qu'il n'y a parait. Et la fameuse "Wilder Touch" fait peu à peu son oeuvre, déroulant son imparable logique comique et sentimental jusqu'au climax, qui est à la fois un des plus tragiques et comiques du cinéma.  

 

 

Quand Harry rencontre Sally de Rob Reiner

Alors qu'on ne se souvient surtout que d'une scène d'orgasme simulée par la petite fille chérie de l'Amérique dans un dinner d'autoroute, Quand Harry rencontre Sally est bien sûr beaucoup plus que ça. Comédie romantique de haut vol entre phrases cultes et coups du destin jouissifs, cette histoire d'amour et d'amitié est aussi géniale que culte.

 

 

L'impossible Monsieur Bébé d'Howard Hawks

Dans une veine cinéphile et pour ne pas oublier le cinéma d'Howard Hawks, la comédie romantique L'impossible Monsieur Bébé réunit après Sylvia Scarlett de George Cukor, Katherine Hepburn et Cary Grant dans une des « screwball comedy » les plus délirantes des années 1930. Quiproquos et situations burlesques s'enchaînent à un rythme maitrisé d'où évidement naîtra l'amour. Á voir et à revoir.

 


 

4 mariages et un enterrement de Mike Newell

LE film qui a intronisé les britanniques comme maîtres ès comédies romantiques, révélant au passage un certain Hugh Grant.  Fruit d'une mécanique parfaitement huilée (eh oui déjà !) Quatre mariages& un enterrement allie brillamment romantisme exacerbé mais fin et humour so british. La vie, l'amour, la mort autant de sujets que le film de Mike Newell visite avec brio soutenu par un casting glam et hétéroclite parmi lequel on distinguera Rowan Atkinson, futur Mr Bean, hilarant en prêtre farfelu. Un must !

 



Diamants sur canapé de Blake Edwards

Avec Elle et lui, probablement ma comédie romantique préférée. Peut-être parce que, justement, elle est une des matrices pures et intemporelles qu'Hollywood n'a eu de cesse de décalquer les décennies suivantes. Sachant parfaitement doser burlesque (Blake Edwards oblige) et délicatesse infinie. Et puis, comment ne pas mentionner Audrey Hepburn la mutine dont la classe folle est une plus-value au superbe Technicolor. Puis, sa voix sur Moonriver à la gratte sèche est tellement magnifique.

 

 

Punch Drunk Love de P.T. Anderson

Instantanément devenu un classique, le film signé Paul Thomas Anderson réunit tous les défauts (tics de mise en scène, pathos...) d'une filmo encore jeune pour en faire des atouts indéniables qu'il vautre dans une épure de style et de sens qui aujourd'hui encore marque les rétines et la mémoire. Vrai-fausse comédie romantique mais vraie déclaration d'amour au cinéma... 

 

 

Elle et lui de Leo McCarey

Le film étalon de la comédie romantique. Maintes fois copié, jamais égalé... et finalement peu connu, ou vu, du grand public si ce n'est avec le remake officieux qu'en a fait Nuits blanches à Seattle. Il existe deux versions réalisées par Leo McCarey, l'une en noir et blanc de 1939 et l'une en couleur de 1957 avec Cary Grant et Deborah Kerr. Cette dernière reste incontournable et  indétrônable grâce à son duo d'acteurs, qui démultiplie l'émotion de chaque situation, de chaque scène et de ce qui est devenu aujourd'hui des clichés du genre.

 

 

Rencontres à Elizabethtown de Cameron Crowe


On a déjà fait romance plus pure que celle-ci, c'est certain. Mais Elizabethtown montre à quel point le romantisme moderne peut aussi avoir son charme. Passer sa nuit au téléphone pour mieux se retrouver à l'aube. Graver des disques à celui qu'on aime (?) pour rendre sa route plus passionnante. Tout cela après l'avoir rencontré dans un avion de nuit quasi vide. Dans le film mal-aimé de Cameron Crowe, le romantisme est partout, même au fin fond d'un bled paumé ou d'un mariage de beaufs. Même quand les deux êtres ne se donnent plus de nouvelles. Même quand ils prennent des routes opposées à la fin, agrémentant les instants passés d'une beauté éphémère. 

 

 

Annie Hall de Woody Allen

Peut-être le meilleur film de Woody Allen, certainement le plus représentatif de son talent, Annie Hall est aussi un monument de la comédie romantique par son mélange d'humour brillant et de mélancolie lucide. La richesse de l'oeuvre, l'interprétation formidable, la justesse bouleversante de l'ensemble en font l'un des sommets du cinéma américain et l'un des plus beaux films jamais écrits sur l'amour (et la vie en général). Allen trouvait ici le style et les thèmes qu'il ne quitta presque plus par la suite et fut récompensé par une pluie d'Oscars plus que mérités.

 "Revoir Annie était génial. J'ai réalisé que c'était une personne fabuleuse et que j'avais de la chance de la connaître."

 

New York-Miami de Frank Capra

Honneur à la pierre angulaire du genre. En 1934, New York-Miami récolte les 5 Oscars majeurs (Film, réalisateur, acteur, actrice et scénario) et pose les bases de ce que sera la comédie romantique par excellence durant les décennies à venir. Un couple qui n'a rien à faire ensemble à première vue, qui se cherche des poux pour finir par tomber éperdument amoureux l'un de l'autre. Ca a donné un nombre incalculable de films mièvres et insupportables depuis mais là bizarrement avec Capra à la barre et Clark Gable et Claudette Colbert en vedettes, ça marche sacrement bien. Ah oui, il paraît que ça s'appelle aussi le talent et la classe ! 

 

 

La Cage aux folles d'Edouard Molinaro

Souvent, dans les comédies romantiques, on privilégie l'Amouuuur et ses petits tracas neuneux pour attirer le public féminin : on se rencontre et on se plaît, on couche ensemble, on s'aime, on se sépare, on pleure et finalement on se marie. Ou alors on se déplaît au départ, on couche à droite à gauche mais finalement, on se rend compte qu'on s'aime et on se marie. Résultat le comique est souvent mis de côté et c'est pourquoi j'ai choisi La Cage aux folles. La love story entre Albin et Renato est la plus hilarante du cinéma et peut se voir facilement une centaine de fois dans une vie. Serrault nous manque, c'était peut-être le meilleur parmi les meilleurs...

 

 
 
Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
Vous aimerez aussi
commentaires
Aucun commentaire.