Venise 2009 : Jour 2

Laurent Pécha | 3 septembre 2009
Laurent Pécha | 3 septembre 2009

Reccccccccccccc ! Après avoir attendu toute la journée, c'est en compagnie de Jaume et Paco que j'ai pu voir Rec 2 lors de la présentation officielle et nocturne (23h). Pour faire dans la phrase facile, je dirai que cela valait le coup d'attendre. D'autant plus que l'attente s'est faite en découvrant The Road, premier gros choc du festival et accessoirement l'un des plus beaux films de l'année. Mais on en reparle plus bas. Car là, il est temps de crier tout son amour pour la suite de Rec. Pour la tagline, rien de plus évident : Rec 2 c'est le Evil Dead 2 de Rec. Comme ce compte-rendu est écrit à la bourre (le temps de rentrer dans notre appartement au cœur de Venise, il était 2 heures du mat avec un réveil programmé à  7h), on ne va pas s'attarder sur les qualités énormes de Rec 2 (le Aliens du film de zombies, le film que l'on a envie de revoir instantanément,...) puisque la critique arrive dans quelques minutes (allez une heure au max : parole tenue, elle est ). On est d'autant plus aux anges que tout à l'heure à 17h, on a rendez-vous avec les deux réalisateurs (si vous avez des questions, faites passer) et qu'on a qu'une hâte : leur dire que ce sont des génies et surtout pourquoi on n'a pas les mêmes en France ?

 

 

 

Avec un telle fin de journée, on en oublie tous les aléas du festival (se battre pour avoir une place pour bosser, trouver un endroit pour manger autre chose qu'un sandwich aussi pourri que cher, trouver ses repères dans une Mostra en totale reconstruction - mais il est où mon casier ? -). Il faut dire que juste avant Rec 2, j'ai pu donc voir The Road, le deuxième film de la compétition (n'ayant pas vu Baaria, le film de Giuseppe Tornatore, s'il remporte le Lion d'Or, cela continuera à entretenir la légende du mec qui voit à Venise tous les films sauf le vainqueur à l'exception de l'an dernier où The Wrestler, j'avais vu juste, merci pour moi).

 

 

 

Très, très attendue, l'adaptation du best-seller de Cormac McCarthy ne déçoit pas. Pour son deuxième film, John Hillcoat (The Proposition, western détonant et toujours scandaleusement inédit) nous amène loin dans l'émotion. D'une sobriété magnifique, porté par une direction artistique sublime et des acteurs habités (Viggo est énorme), The Road touche plus d'une fois au sublime de par sa capacité à nous rappeler que l'amour est tout et que la vie est tragiquement éphémère. A la sortie, on avait envie de sauter dans les bras de ses voisins et leur dire qu'on les aime. Pas de bol, j'étais seul dans ma rangée. Donc je vous le dis là maintenant, amis-lecteurs d'Ecran Large, je vous aime. Et une spéciale dédicace à Alexis P. au vu de cette histoire d'un père et d'un fils traversant une Amérique ravagée et tentant tout simplement de  survivre (oui, l'histoire de The Road, c'est ça pour les incultes comme moi qui n'ont pas lu le roman). La critique en ligne pour ce soir.

 

 

 

C'est donc avec une banane énorme que je suis rentré à la casa, réveillé le père Nico (ah ces photographes, passé minuit, y a plus personne) qui avait tellement bien planqué la clé dans le pot de fleurs que j'ai mis autant de temps à la trouver que de faire la queue à Rec 2. Mais, bon, il en aurait fallu bien plus pour enlever le sourire que j'avais sur mes lèvres. Un sourire renforcé par tous ces textos d'amour de mes amis : « je te hais, t'es une grosse salope »  (ajout depuis la publication de cet article, Melle S. et son très distingué " t'es un gros enculé") après leur avoir écrit un petit compte-rendu de ma journée au paradis du cinéma.

 

Et avant-première, le début de ma deuxième journée.  Un réveil extrêmement difficile, ça promet pour la suite du festival. Mais quel plaisir de se retrouver au petit matin avec les névrosés, pervers, freaks sortis de l'imaginaire de Todd Solondz. Troisième film de la compétition, Life during wartime n'est pas aussi jubilatoire que Happiness mais après 5 ans d'absence, ça fait un bien fou de revoir le politiquement incorrect Solondz gratter l'envers du décor et nous montrer le vrai visage de son Amérique. On en reparle...j'ai de la critique sur le feu, une interview à préparer et un viking danois qui m'attend (Valhalla rising). A suivre...

 

 

 

Jeudi 3 septembre 15h 45

Déconcerté mais assuré d'avoir un OFNI, je sors de Valhalla rising en cherchant à reprendre ses esprits.On le savait depuis quelques temps déjà, le nouveau film de Nicolas Winding Refn n'allait pas être le furieux film de vikings allant chercher son inspiration du côté de Conan le barbare ou du 13ème guerrier. Ce qu'on ne savait pas, c'est qu'on allait avoir en face de nous un auteur qui rappelle les fantômes de Bresson et Bergman  (l'austérité est ici de mise) tout en faisant corps avec la nature (paysages magnifiques) comme un certain Malick. Avec un tel mélange et son nombre de dialogues réduit à sa portion congrue (à côté, les Leone, c'est Benigni sous amphétamine), Valhalla rising possède tous les éléments pour désarçonner ses spectateurs. Reste que Refn est sacrement malin et surtout il ose et reste fidèle tout du long à son récit initiatique (si on peut l'appeler comme ça). Les rares moments de violence agissent ainsi comme un douloureux électro-choc (dommage pour le sang en CGI). Et Mads Mikkelsen, sans prononcer le moindre mot, impose une présence peu commune.

On va laisser ça mijoter la soirée pour revenir dessus demain. Direction maintenant, l'hôtel Excelsior où les deux auteurs de la bombe Rec 2 m'attendent si tout va bien. 

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