Robert Downey Jr., l'homme dans la machine

Jean-Noël Nicolau | 5 mai 2008
Jean-Noël Nicolau | 5 mai 2008

C’est en 1970, à l’âge de 5 ans, que le petit Robert Downey Jr. débute devant les caméras. Tout du moins celle de son père, producteur de films indépendants. Selon les dires de l’acteur, c’est le même paternel qui l’initiera à la marijuana, 3 ans plus tard… Prédisposé au métier depuis toujours, Robert Downey Jr. profite du milieu artistique de Los Angeles pour faire ses débuts. Sur les sentiers de la gloire, il croise Sarah Jessica Parker, toute aussi novice, dont il va squatter quelque temps l’appartement.  

 

 

 

 

Tentant sa chance à tous les niveaux, l’acteur s’imagine plutôt bien en comique et il participe à la saison 1985-1986 du Saturday Night Live. Il fait un passage inoubliable dans le très culte Weird science, mais c’est son rôle dramatique (prémonitoire ?) de toxicomane dans Neige sur Beverly Hills qui lui vaut la reconnaissance de la profession. Il enchaîne les apparitions aux côtés des stars du moment (James Woods, Mel Gibson, Kevin Kline). Et c’est en 1992 qu’il atteint le premier sommet de sa carrière, avec une nomination à l’Oscar pour son interprétation de Charlie Chaplin dans le biopic signé Richard Attenborough. Point charnière pour Robert qui s’adonne alors aux pires excès, dont nous ne ferons pas le détail ici.

 

 


 

 

Après sa contribution aux Short cuts de Robert Altman, Robert Downey Jr. participe à l’ultra nanar d’Oliver Stone, Tueurs nés. Le film est un rendez-vous pour les habitués des frasques d’Hollywood (Woody Harrelson, Juliette Lewis, Tom Sizemore…) et c’est aussi le début de la (première) fin. Robert navigue alors entre les rôles alimentaires et les cures de désintoxication. Devenu ingérable, il se voit mis à l’écart par un milieu qui ne donne plus très cher de sa carrière (voire de sa peau).

 

 


 

 

C’est sa participation à la très populaire (à l’époque) série Ally McBeal qui va remettre doucement l’acteur en selle. Il sera tout de même évincé des bureaux d’Ally à cause de son alcoolisme chronique, mais c’est le début d’un long pardon. Les seconds rôles s’enchaînent (US marshals, Bowfinger, Wonder boys, Gothika…) comme un chemin de croix soigneusement suivi et subi. Robert profite alors de deux opportunités qui viennent redorer son statut de comédien culte. Le Kiss kiss bang bang de Shane Black, tout d’abord, aux côtés de l’autre paria Val Kilmer, qui le montre très à l’aise dans un univers tarantinesque. Puis dans le formidable A scanner darkly, où son abattage, même filtré par l’animation, convient idéalement à l’univers de K. Dick.

 

 


 

 

Même si le film n’est pas un grand succès public, sa présence dans Zodiac de David Fincher inscrit dans sa filmographie le chef-d’œuvre dont elle avait grandement besoin. Robert Downey Jr. est (re)devenu respectable ; regagnant, au seuil de la quarantaine, une crédibilité artistique et financière. Jon Favreau devra évidemment se battre pour l’imposer en Tony Stark d’Iron Man. Même s’il était évident, dès l’annonce de son engagement, qu’il était né pour ce rôle, le comédien fait toujours un peu peur. Son assurance, sa verve, ses travers de séducteur hédoniste ne sont pas forcément rassurant pour les grands studios. Néanmoins, et le succès d’Iron Man le prouve, Robert Downey Jr. a éliminé le pire pour ne garder que le meilleur. Avec la naissance d’une franchise à succès, l’acteur devient la star planétaire qu’il rêvait d’être.

 

 



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