Les scènes qui ont traumatisé Ecran Large

Laurent Pécha | 31 octobre 2007
Laurent Pécha | 31 octobre 2007

A l'occasion d'Halloween nous sommes courageusement descendus dans la cave d'Ecran Large pour y retrouver notre dossier du jour, composés de nos souvenirs les plus effrayants. La question posée à chaque rédacteur fut ainsi simple : «  raconte nous la scène qui t'a le plus fait flipper au cinéma (ou devant la TV pour certains) ?

Voici leurs réponses accompagnées de l'extrait du film en question :

 

 

 

 

 

Didier Verdurand : L'Exorciste de William Friedkin (1973)

 

La moitié de L'Exorciste de Friedkin. Je ne peux pas décrire une scène en particulier puisque je n'arrive pas à les regarder !

 

 

Laurent Pécha : Terreur sur la ligne de Fred Walton (1979)

 

« Êtes-vous allée voir les enfants ? »Cette phrase, encore aujourd'hui, me donne des frissons dans le dos. Découvert à 17 ans dans des conditions toutes sauf idylliques (minuscule télé pourrie, en plein jour, avec des gosses qui jouaient à côté), le tétanisant dénouement de l'éprouvante séquence d'ouverture du film de Fred Walton (une baby-sitter reçoit d'incessants coups de téléphone d'une voix calme lui demandant si elle est allée voir les enfants) m'ont glacé le sang comme jamais. Et mon rapport avec la sonnerie du téléphone n'a plus été la même depuis.

 

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Thomas Messias : Shining de Stanley Kubrick (1980)

 

Un ascenseur. Une porte qui s'ouvre. Un gigantesque flot de sang menaçant d'emporter quiconque se trouve à proximité. Il a suffi d'un planà Stanley Kubrick pour troubler mon sommeil pendant une dizaine d'années. Ce n'était sans doute pas une très bonne idée de voir Shining à l'âge de dix ans.Aujourd'hui encore, arpenter un couloir vide et entrer dans un ascenseur est une véritable épreuve. Tout comme revoir le chef d'œuvre de mister K (ce dont je ne parviens pas à me priver).

 

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Lucile Bellan : Massacre au camp d'été de Robert Hiltzik (1983)

 

Mon coup de flippe le plus mémorable, c'est définitivement la scène finale de Sleepaway Camp. Slasher de base des années 80, ce film n'est reconnu aujourd'hui que par son twist déviant, malsain et incohérent devenu culte. La première fois que je l'ai vue, j'ai dû me boucher les oreilles tellement le râle du meurtrier m'était insupportable. Tout ne tient que par un visage (un rictus) et ce bruit, et pourtant j'en ai fait dans ma culotte... En tout cas, tous ceux qui l'ont vue s'en souviennent encore...

 


 

 

 

 

Vincent Julé : Ju-on : the curse de TakashiShimizu (2000)

 

S’il est vrai que les histoires de fantômes chinois, japonais ou coréens ne font plus peur à personne, à part peut-être aux Amerlocsqui continuent à en faire des remakes, il faut tout de même rendre à Takashi Shimizu ce qui appartient à Hideo Nakata. Je m’explique. S’il était possible pour les Français de flipper en 2001 devant un puits ou une télé comme les Japonais en 1998, il n’était pas impossible entre-temps pour les petits curieux de tomber sur une mystérieuse cassette vidéo. Non pas celle de Ring mais le DTV Ju-On tourné en 2000 par Takashi Shimizu. La découverte de la maison et le grain de la DV instaurent un climat de malaise et de paranoïa, et il n’a alors plus qu’à nous cueillir comme lorsqu’en arrière-plan, le gamin se met à miauler ou qu’une écolière se retourne sans prévenir et pour le coup sans mâchoire. On l’excuserait presque d’avoir refait le même film six fois !


 

 

 

 

Jean-Noël Nicolau : Candyman de Bernard Rose (1992)

 

La première apparition du Candyman face à Helen dans le parking souterrain, un instant merveilleux de peur cotonneuse. La performance hypersensible de Virginia Madsen, le charisme hautain de Tony Todd, la musique lyrique de Philip Glass et un sens du montage tout en finesse. Alors monte la voix du Candyman : "Be my victim...". On est hypnotisé, fasciné, tout comme Helen. Et on se retrouve aussi terrifiée qu'elle quand débute la séquence suivante. Rarement l'équilibre entre suggestion et gore aura trouvé une telle justesse.

 

Mise à jour : si on me reposait la question en avril 2008, je choisirais la scène final de REC. En 5 minutes, la meilleure adaptation de Resident Evil au cinéma et un magnifique hommage au travail de Chris Cunningham pour Aphex Twin. La créature peut longtemps hanter les recoins obscures de votre appartement...

 

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Thomas Douineau : Tarantula de Jack Arnold (1955)

 

"Une femme tente de s'échapper de sa maison en pleine nuit alors qu'une araignée géante menace d'écraser la bâtisse perdue au milieu de nulle part. Alors qu'elle passe dans sa fuite devant une fenêtre, deux yeux monstrueux, brillants et globuleux s'illuminent soudain. La tête de l'araignée fracasse la fenêtre sous les hurlements de la femme". Un soir, j'avais 4 ans, et par un malencontreux hasard, je suis tombé sur Tarantula de Jack Arnold diffusé à la télévision... Depuis, je n'aime pas les araignées !!! 

 

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Julien Foussereau : The Descent de Neil Marshall (2005)

 
Une des six spéléologues en herbe se voit contraint de regarder à travers sa caméra infrarouge son amie se faire boulotter par une créature des cavernes. Le moment charnière d'un des meilleurs films de trouille de ces dernières années. Dans cette scène, Neil Marshall joue remarquablement avec mes nerfs en surfant entre la force suggestive et le dégoût de la tripaille. Car, plongé dans l'obscurité la plus totale, il faut bien se repérer, même si la vision est insoutenable ; même si mes accoudoirs demandent grâce. Robert Wise et Ridley Scott m'avaient démontré que la terreur ne se développe jamais aussi bien que dans les ténèbres. Marshall me l'a rappelé ô combien brillamment.

 

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Stéphane Argentin : L'Exorciste de William Friedkin (1973)

 

Regan malmenée tel un pantin sur le lit de sa chambre à coucher. Première manifestation prégnante du Malin en action sur Linda Blair, la séquence, bien plus encore que la célébrissime scène de la tête à 360 degré, m'a marqué à jamais. À tel point qu'aujourd'hui encore, le simple fait de l'évoquer me file la chair de poule.

 

 

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Bruno Laurent : Aliens, le retour de James Cameron (1986)

 

La scène où bitch, la reine, planquée dans le vaisseau, décide d'en découdre avec Ripley en découpant d'abord ce pauvre Bishop. L'effet de surprise a été tel que j'ai eu des hauts-le-cœur en le voyant vomir son liquide laiteux.

 

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Nicolas Thys : Psychose d'Alfred Hitchcock (1960)

 

La scène la plus effrayante que j'ai pu voir remonte à mes 11 ans. Psychose d'Alfred Hitchcock : maître du suspense plus que de l'horreur mais tout de même. Tout commence par une longue avancée vers une chambre d'hôtel. Rien de bien spécial mais la descente aux enfers qui suit me trouble jusqu'à cette image : non pas celle de la douche mais celle de la tête de la mère empaillée apparaissant de manière brutale, presque subliminale, comme un coup  de massue et qui s'ancre définitivement en moi ; la superposition finale des deux visages venant conclure le cauchemar. La véritable peur se joue sur la durée et dans l'abrupt choc de la démence.

 

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Flavien Bellevue : L'Antre de la folie de John Carpenter (1995)

 

Parmi les films qui m'effraient le plus, L'Antre de la folie de John Carpenter est dans le peloton de tête du classement. Avec une simplicité d'effets (lumières et habiles montage et travail du son), la séquence où JohnTrent (Sam Neil) et Linda Styles (Julie Carmen) voyage vers Hobb's End est une séquence immensément inquiétante et qui fonctionne toujours. Quelques grammes d'angoisse qui précèdent d'autres grands de peur.

 

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Ilan Ferry : Les Griffes de la nuit de Wes Craven (1984)

 

Le deuxième cauchemar de Tina marque la première véritable apparition de Freddy Krueger. Nimbée dans une ambiance poisseuse, cette séquence montre le célèbre boogeyman déployer les grands moyens pour effrayer sa victime avant une mise à mort gore à souhait. Un premier fait d'armes du célèbre griffu, terrifiant et proprement traumatisante qui m'a donné plus d'une sueur froide !

 

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Sandy Gillet : Alien, le huitième passager de Ridley Scott (1979)

 

Dans le top 5 perso des films qui m'ont le plus foutus la trouille il y a indéniablement le film de Scott et son Alien venu d'outre espace avec en climax bien entendu l'accouchement / indigestion de John Hurt qui restera à jamais dans les annales du cinéma. Découvert sur une petite télé en VO uniquement sur la chaîne HBO et à une heure indue alors que l'auteur de ces lignes commençait tout juste à avoir de l'acné (et à emballer aussi mais ça c'est une autre histoire), Alien reste à ce jour mon souvenir de nuit blanche le plus mémorable perdue quelque part sur une route de Californie dans un Motel un peu miteux.

 

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Vanessa Aubert : Wolf creek de Greg McLean (2004)

 

L'Australie, ça donne envie mais ce soir là dans une salle de Cannes, bien à l'ombre des paillettes, je me résolus à ne jamais y foutre les pieds. Devant moi, des ados partaient à l'aventure sous un soleil idyllique et moi de croire alors que le film était une colo filmée. Bien vite, mon cœur a palpité, mes yeux se sont fermés, mon visage s'est crispé parce qu'un paysan se transformait devant moi en assassin d'une cruauté incompréhensible. Je revois cet ado enchaînée, dégoulinante de sang, dans l'attente de sa mort alors qu'à quelques mètres ses copains essayaient de la sauver et mourraient un à un. Plus que ce qui est montré, c'est ce qui est suggéré et tout le film qui se fait dans ma tête qui est le comble de l'horreur pour moi. Wolf creek m'a prise tellement au dépourvu que même maintenant la simple évocation des kangourous me fait flipper !

 

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