Les muses du cinéma indien

Marjolaine Gout | 25 juillet 2006
Marjolaine Gout | 25 juillet 2006

En l'honneur de la sortie sur les écrans : Shakti, la rédaction d'Ecran Large a pensé à vous, messieurs. Par cet été accablant, nous vous avons concocté une galerie de photos rafraîchissante des actrices du cinéma hindi ayant le vent en poupe. Tenez-vous prêts à amarrer, nous vous débarquons sur une terre peuplée de créatures célestes. Le cinéma hindi a érigé un panthéon de déesses depuis ses balbutiements. Cette magie des images animées qui a subtilisé le cœur de chaque indien, ravive peu à peu la flamme des occidentaux qui redécouvrent ainsi les joies d'un art complet née d'un mélange savant du théâtre, de la musique, de la danse, de la peinture et de la littérature. Découvrir ce cinéma, nous ramène à l'époque de l'âge d'or d'Hollywood avec son faste et sa cour de divas. Industrie du divertissement et du rêve par excellence, le cinéma indien est à présent submergé d'un arsenal d'interprètes et de soupirants. Ainsi, nous nous cantonnerons seulement aux leaders ou jeunes espoirs de ce cinéma au lieu de s'évertuer à compulser une pléiade d'artistes.

Six muses du cinéma indien


Bien loin de l'époque de Devika Rani, sacrée première dame du cinéma hindi, dans les années 30 où les stars féminines régnaient, une nouvelle relève d'actrices submerge les longs-métrages emportant le cinéma indien vers d'autres rivages (Aishwarya à la conquête de l'occident), ou recréant même un engouement démesuré (Kajol avec son dernier film : Fanaa).

RANI MUKHERJEE

Source des flots artistiques, le Bengale est un état prolifique où naît dans le vaste Delta du Gange, la genèse des grandes familles du cinéma. D'une de ces lignées marquant depuis plusieurs générations les pellicules des longs-métrages hindi, émerge une actrice désignée comme la nouvelle régente de cet art : Rani Mukherjee. Avec un prénom aussi évocateur (Rani signifie Reine), elle était destinée à rejoindre le statut des actrices déifiées. Une voix cassée, des pupilles claires, sont la griffe de ce caméléon qui ne cesse de transcender les variantes de couleurs de son jeu. A 28 ans, Rani s'est imposée comme une valeur sûre avec sa consécration dans Black où sa transformation est ahurissante. Hey ram (Un film tamoul), Saathiya, Yuva, Veer-Zaara, Bunty aur Babli, Paheli, The Rising : ballad of Mangal Pandey sont quelques-uns de ces films qui reflètent son talent et sa capacité à passer de la comédie au drame. Encensée par la profession, son statut de Reine semble inébranlable. Ses futurs projets attestent déjà la continuité de son règne avec Kabhi alvida naa kehna, Baabul, Sanwariya, Sholay, London dreams.

KAJOL

2006, marque le retour d'une des actrices les plus populaires en Inde.
S'évaporant du circuit cinématographique après avoir signé son plus grand succès avec Kabhi khushi kabhie gham, elle ne réapparaît sur la pellicule qu'en un bref spectre dans Kal ho naa ho. Mariée à l'acteur prolifique Ajay Devgan, elle se retire de l'industrie pour fonder une famille. Kajol, dans les années 90, se révéla auprès de Shah Rukh Khan et ils devinrent le couple le plus apprécié. Ils partagèrent ainsi l'affiche de nombreux films : Baazigar, Karan Arjun… et surtout de longs-métrages statués au rang de classiques comme Kuch kuch hota hai et Khabi khushi kabhie gham et de culte avec Dilwale dulhania le jahenge. À son départ, Kajol laisse un vide indéniable et sa cousine, Rani Mukherjee, reprend dès lors le flambeau. Mais avec Fanaa qui marque son retour inespéré, elle est de nouveau propulsée. Film tant attendu par une population, avide de retrouver enfin une des actrices les plus adulées, Fanaa est une véritable tornade et dépoussière des records d'entrées dans de nombreux états indiens et se classe à sa sortie aux Etats-Unis dans le peloton de tête du box office. Les exploitants de salles en Inde profitent ainsi de la déferlante Fanaa et augmentent le tarif des billets. Alors que de nombreux studios s'évertuent à multiplier un casting de super stars, ici, le retour d'une icône, Kajol suffit à faire salle comble. Mais pour l'instant aucune nouvelle de futur projet pour cette perle, il faudra se contenter d'une prochaine brève apparition dans Kabhi alvida naa kehna avant que celle-ci ne déniche un scénario à sa pointure.

AISHWARYA RAI

Porte drapeau de l'Inde en Occident, Aishwarya Rai fait figure de Marianne. Incontournable, ce joyau est une véritable industrie à elle seule. Du tournage de publicités aux plateaux de cinéma, en passant par les promotions presses, aux actions caritatives, Aishwarya est sur tous les fronts. Elle nous rappelle même les actrices américaines se rendant en Europe durant la seconde guerre mondiale, pour divertir les soldats. Car Miss Rai va soutenir à ses heures perdues le moral des troupes indiennes, nichées au cœur des montagnes enneigées. Avec des atouts de taille, Aishwarya Rai, sort tout droit d'un tableau de Botticelli fusionnant avec malice et une intelligence aiguisée qui font mouche dans ses choix et directions professionnelles. Depuis, Aishwarya est partie à la conquête du monde. Ayant débuté dans les cinémas régionaux, avec notamment un réalisateur de taille : Mani Ratnam dans Iruvar, elle joue dans des divertissements puis est remarquée la même année dans Taal et Hum dil de chuke sanam. Elle va enchaîner ensuite divers films (Hamara dil aapke paas hai, Mohabbatein, Devdas, Kuch naa kaho, Khakee, Shabd…) et tenter de nouvelles expériences avec des réalisateurs indépendants comme Rituparno Gosh dans Chokher bali et Raincoat. Alors qu'elle a pris le large pour se tourner vers d'autres horizons avec Bride & Prejudice, elle fut applaudie pour son apparition enivrante dans Bunty aur Babli. Avec un florilège de films à venir dont des productions occidentales : Mistress of spices, Provoked, The last legion…et les très attendus Umrao Jaan, Guru et Jodha-Akbar, Aishwarya inondera en 2007 les salles obscures.

PREITY ZINTA

Electron libre du cinéma indien, Preity Zinta est le reflet de ce cinéma en pleine mutation. Elle navigue d'un film à l'autre en changeant de cap au gré des courants cinématographiques où elle jette l'ancre. Franche, sans complexe, ni tabou, ce bout de femme à l'esprit vif crée des vagues. Elle entre par la grande porte en jouant un second rôle dans l'un des chefs d'œuvres de Mani Ratnam : Dil sé. Preity séduit ensuite rapidement le public indien avec ses fossettes et diversifie ses rôles : présentatrice télé dans Mission Kashmir, prostituée dans Chori chori chupke chupke…elle s'avère être une des muses les plus courtisées et continue son périple avec Dil chahta hai, Koi…mil gaya, Kal ho naa ho, Veer-Zaara et Salaam Namaste.
On l'attend cet été dans le dernier film de Karan Johar, Kabhi alvida naa kehna où elle fera certainement des étincelles.

PRIYANKA CHOPRA

Tapissant il y a peu les films, elle est en train de s'affirmer dans la cour des grands. Incarnant souvent une femme fatale, ou un personnage double et complexe dans Aitraaz ou Yakeen, elle multiplie dernièrement les rôles dans les films d'actions comme Bluff master ou Krrish. Priyanka vient de signer pour 11 films et sera d'ici quelques temps à l'affiche d'un remake : Don aux côtés de Shah Rukh Khan. L'avenir semble radieux pour Priyanka, qui en plus de ses nombreux projets, est en lisse pour jouer Wonder woman que réalisera Joss Wedon. Aux dernières nouvelles, Morena Baccarin serait en passe de lui subtiliser le rôle. Mais ce qui est certain c'est que Priyanka n'a pas fini de faire parler d'elle.
VIDYA BALAN

Fraîchement débarquée dans l'arène de Film city, cette tamoule du Kerala, a en un film déchaîné un engouement massif. Parineeta, construit à l'image d'un astucieux miroir du Devdas de Sanjay Leela Bhansali, a fait la renommée de Vidya Balan. Elle doit à présent confirmer ses talents d'actrice. On la retrouvera bientôt dans la suite de la comédie à succès de Munna Bhai MBBS. (La 20th Century Fox vient d'acheter les droits pour en faire un remake avec Chris Tucker et Mira Nair à la réalisation.)

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