La sélection des locations DVD de décembre
Parce qu'il existe un certain écart en DVD entre les sorties
locatives (sortant souvent bien avant) et les sorties ventes sur bon
nombre de titres, cette rubrique est là pour venir en aide à ceux qui
cherchent avant tout à se louer un petit DVD pour passer une bonne
soirée. Une fois par mois donc, nous dressons la liste des principales
sorties locatives disponibles (le plus souvent) dans les vidéos club
près de chez vous accompagnée pour chacune d'un court avis critique
histoire de vous aider dans votre choix. Bonne lecture et surtout bonne
location !
1er DÉCEMBRE 2005
Sin City de Robert Rodriguez et Frank Miller (USA, 2005, 123min, Action)
Avec Bruce Willis, Mickey Rourke, Jessica Alba, Benicio Del Toro
Résumé : Sin City est une ville infestée de criminels,
de flics ripoux et de femmes fatales
Hartigan s'est juré de protéger
Nancy, une strip-teaseuse qui l'a fait craquer. Marv, un marginal
brutal mais philosophe, part en mission pour venger la mort de son
unique véritable amour, Goldie. Dwight est l'amant secret de Shellie.
Il passe ses nuits à protéger Gail et les filles des bas quartiers de
Jackie Boy, un flic pourri, violent et incontrôlable. Certains ont soif
de vengeance, d'autres recherchent leur salut. Bienvenue à Sin City, la
ville du vice et du péché.
Avis : Adaptation du comic book d'un des plus grands auteurs/dessinateurs de sa génération, Sin City livre
une transposition graphique à tomber par terre, entre un noir et blanc
classieux et un casting habité par ses personnages. Rodriguez réussit
ici le plus ardu : donner vie à de purs fantasmes de cinéma avec ces
hommes victimes et bourreaux, et ces femmes téméraires et fragiles. La
compréhension qu'il donne de l'univers de Miller alliée à l'efficacité
redoutable de sa mise en scène offrent à Sin City une richesse narrative et une force visuelle des plus réjouissantes. (8/10)
Papa de Maurice Barthélémy (France, 2005, 80min, comédie dramatique)
Avec Alain Chabat, Martin Combes, Yaël Abecassis
Résumé : Louis a un drôle de Papa : toujours souriant,
blagueur, rieur. Pourtant, Louis n'a pas très envie de rire. Sur la
route qui les ramène chez eux, le père et son fils vont se retrouver.
Au bout de leur voyage, il y aura la lumière. La vie.
Avis : Introspection d'enfant, conte d'adulte, Papa
fait preuve d'une fausse maturité : celle des enfants qui se prennent
pour des adultes et inversement. Le réalisateur donne corps à ses
démons de futur père, l'humour d'une douceur infinie devenant le
meilleur rempart contre la mort. Au gré de ce road-movie, on découvre
un Alain Chabat émouvant en clown triste. Sans un mot de travers, ni un
plan de trop, la vérité va lentement se dessiner pour éclairer cette
oeuvre aussi charmante que bouleversante. (8/10)
6 DÉCEMBRE 2005
Crazy Kung-fu de Stephen Chow (Chine, 2005, 100min, Kung-fu)
Avec Stephen Chow, Tsang Kan Cheong, Lola Huo
Résumé : Aspirant faire parti du célèbre Gang de
l'Axe, Sing (Stephen Chow) tente d'extorquer de l'argent dans le seul
quartier de la ville qui ne soit pas encore sous leur emprise histoire
de prouver sa valeur. Mais sa tentative ne fait qu'attirer la curiosité
du gang sur ce petit coin tranquille où les habitants vont devoir
lutter pour préserver leurs biens
Avis :Stephen Chow reprend tous les ingrédients de son précédent succès (Shaolin Soccer)
et le transpose dans l'univers des gangs. La narration, les personnages
et les situations sont en fait un prétexte à la surenchère visuelle et
à un melting pot cinématographique surprenant. Usant de références
extrêmement variées (cartoons, heroic-fantasy, Matrix
)
le film a malgré tout un goût de déjà-vu. Les scènes, hilarantes ou
fulgurantes, ne sont en effet pas aussi mémorables que celles
découvertes par le grand public dans Shaolin Soccer. (7/10)
Frères de sang de Kang Je-Gyu (Corée du Sud, 2004, 147min, Guerre)
Avec Jang Dong-gun, Won Bin
Résumé : Séoul, Corée du Sud, au début des années 50.
Jin-tae est un cireur de chaussures qui consacre ses modestes
ressources à l'éducation de son frère cadet, Jin-suk, et espère envoyer
prochainement celui-ci à l'Université. Leur mère, veuve et handicapée,
tient une échoppe avec l'aide de la fiancée de Jin-tae, Young-shin,
qu'elle a recueillie quelques années plus tôt. Tous les espoirs de
cette famille s'effondrent brutalement le 25 juin 1950, lorsque la
guerre éclate. Jin-suk est recruté de force et envoyé sur le front.
Jin-tae tente vainement d'intercéder, et subit le même sort. Les deux
frères rejoignent cette armée du Sud, mal équipée, mal nourrie, mal
organisée, harcelée jour et nuit par un ennemi supérieur en nombre et
en force...
Avis : Frères de sang n'est pas sans rappeler Il faut sauver le soldat Ryan,
à la différence près que le conflit est ici purement coréen. De fait,
malgré des images d'affrontements puissantes, on se sent moins touché
que devant un film sur la seconde guerre mondiale. Une fois plongé au
cur du sujet, l'histoire tourne en rond jusqu'à une fin au paroxysme
exacerbé. Mais malgré ces quelques reproches, Frères de sang n'en demeure pas moins une pierre de plus à apposer au sommet de l'édifice des films sur l'horreur de la guerre. (7/10)
7 DÉCEMBRE 2005
Sahara de Breck Eisner (USA, 2005, 124min, Action)
Avec Matthew McConaughey, Penélope Cruz, Steve Zahn, Lambert Wilson
Résumé : Le grand explorateur Dirk Pitt (Matthew
McConaughey) est à la recherche d'un fabuleux trésor qui serait enfoui
quelque part en Afrique de l'ouest, au cur du « vaisseau de la Mort ».
En arrivant au Sahara, il vient en aide à une certaine Eva Rojas,
médecin d'une organisation humanitaire qui cherche à enrailler une
mystérieuse épidémie qui décime tout sur son passage. Ils réalisent
bientôt que l'épidémie et le « vaisseau » en question pourraient bien
être liés
Avis : Largement inspiré de la saga Indiana Jones, Sahara est
pourtant loin d'en avoir la classe. La mise en scène confuse et
paresseuse peine à rendre passionnant un récit simpliste qui se résume
à une succession de péripéties mêlant action et humour. Seule
l'alchimie qui lie le trio d'acteurs (Matthew McConaughey, Penélope
Cruz et Steve Zahn) parvient à insuffler une dynamique à ce film au
cours des scènes comiques qui parsèment le film et donne à Sahara ses galons de divertissement estival regardable mais pas forcément recommandable. (5/10)
Travaux on sait quand ça commence... de Brigitte Rouan (France, 2003, 95min, Comédie)
Avec Carole Bouquet, Jean-Pierre Castaldi, Aldo Maccione
Résumé : Chantal Letellier est avocate et gagne
toujours. Mais dans sa vie privée c'est une chèvre. Divorcée et
flanquée de deux ados « très bien mal élevés », c'est le désert côté
amour. Comme il faut bien que le corps exulte, elle cède aux avances
d'un client. Sauf que l'homme tombe éperdument amoureux et s'incruste.
Pour s'en débarrasser elle entreprend des travaux pour rendre sa maison
impraticable...
Avis : Chantal est dépassée par une vie un brin
complexe à laquelle viennent se greffer les soucis d'un chantier. Avec
ce personnage proche d'une Bridget Jones « vingt ans après »,
Carole Bouquet surprend en révélant un talent comique jusqu'ici
inexploité, et mis en valeur par des personnages secondaires tout aussi
surprenants, tels Jean Pierre Castaldi, Aldo Maccione ou Bernard Menez.
À cette comédie réussie, Brigitte Rouan ajoute un message de tolérance
certes convenu, mais loin d'être désagréable. (7/10)
8 DÉCEMBRE 2005
Bay-Sittor de Adam Shankman (USA, 2005, 91min, Comédie)
Avec Vin Diesel, Lauren Graham, Faith Ford
Résumé : Membre des Navy SEAL, Shane Wolfe (Vin
Diesel) se voit confier pour mission la protection d'une famille de
cinq enfants dont le père scientifique, qui travaillait sur des projets
gouvernementaux ultraconfidentiels, vient d'être assassiné. Shane va
vite s'apercevoir que le plus difficile ne sera par forcément de la
protéger mais de survivre au sein de cette famille
.
Avis : Voir cette boule de muscles qu'est Vin Diesel
personnifiant ici de plus l'as des navy seal, tenter vainement (dans un
premier temps bien évidemment) de s'adapter à un monde qui le dépasse
totalement, possède son charme. D'autant que l'acteur se montre, de
manière assez surprenante, très convaincant dans son interprétation.
Bien sûr, l'heure n'est pas à la franche rigolade mais l'on peut
reconnaître à ce Baby-sittor le mérite d'être ce
divertissement éminemment familial et respectueux d'un cahier des
charges certes convenu mais pas désagréable. (5/10)
L'Interprète de Sidney Pollack (USA, 2005, 120min, Thriller)
Avec Nicole Kidman, Sean Penn, Catherine Keener
Résumé : Interprète à l'ONU, Silvia Broome surprend
par hasard une conversation révélant un complot visant à assassiner un
chef d'État africain. Traquée par des tueurs, elle est placée sous la
protection de l'agent fédéral Tobin Keller. Mais plus Keller découvre
le passé de la jeune femme, plus il la croit elle-même impliquée dans
la conspiration...
Avis : Ancré dans une actualité crédible et
douloureuse, le film est une approche géopolitiquement plausible, dont
les fondements reposent sur une intrigue humainement dramatique. Les
deux personnages (l'agent du FBI et l'interprète) ont chacun vécu des
drames familiaux qui vont les rapprocher, sans sombrer dans le roman à
l'eau de rose. Nicole Kidman et Sean Penn endossent leur rôle avec une
conviction déconcertante. Malgré quelques longueurs et un paroxysme
prématuré, L'interprète permet à Sidney Pollack de renouer avec le lustre de ses grands films des années 70 (Les Trois jours du Condor). (7/10)
Les Experts : Jusqu'au dernier souffle de Quentin Tarantino (USA, 2000, 80min, Série TV)
Avec William L. Petersen, Marg Helgenberger, Gary Dourdan
Résumé : Les experts suit le quotidien
exceptionnel de la brigade scientifique de Las Vegas. En moins de deux
saisons, ceux que l'on appelle "les Sherlock Holmes du nouveau
millénaire" ont pris position au sommet des audiences. À coups de
recherches d'indices, de déductions savantes, de références
scientifiques et d'effets spéciaux coups de poing, la série intrigue et
passionne.
Avis : Le premier constat que l'on peut faire sur ce
double épisode réside tout d'abord dans son aspect purement «
tarantinesque », donc ultra référentiel. Oeuvre protéiforme par
excellence, jusqu'au dernier souffle dépasse ce que son postulat de
départ assez basique laissait entendre, et gagne le pari de renouveler
une série qui présentait des signes d'essoufflements malgré une
excellente cinquième saison que ce double épisode clôt avec brio. Plus
qu'un coup de pub c'est une véritable réappropriation de la série par
un fan. (8/10)
Lemming de Dominik Moll (France, 2005, 129min, Drame)
Avec Laurent Lucas, Charlotte Gainsbourg, Charlotte Rampling, André Dussollier
Résumé : Alain Getty, jeune et brillant ingénieur en
domotique, et sa femme Bénédicte récemment installés reçoivent à dîner
le patron d' Alain, Richard Pollock et son épouse. Cette rencontre ne
sera pas sans conséquences sur l'harmonie du jeune couple. La
découverte du cadavre d' un mystérieux rongeur dans l'évacuation
bouchée de leur évier n'arrange pas les choses et annonce l'irruption
de l' irrationnel dans ce qui était jusqu' alors une vie bien rangée.
Avis : Avec Lemming, Dominik Moll nous renvoie au fantôme de Lynch et notamment Lost Highway par
son personnage confronté à la paranoïa, la schizophrénie qui emmène se
perdre le spectateur dans un cauchemar troublant. Nous sommes ici ni
dans le fantastique, ni dans le thriller, mais dans le bizarre clinique
mais jamais malsain. Et ce qui fait la force du jeune cinéma de Moll,
c'est sa capacité à faire grandir une angoisse tout au long du film
sans que jamais celle-ci n'explose. (7/10)
13 DÉCEMBRE 2005
En bonne compagnie de Paul Weitz (USA, 2004, 109min, Comédie)
Avec Dennis Quaid, Topher Grace, Scarlett Johansson
Résumé : Directeur de ventes publicitaires, Dan se
retrouve avec un nouveau patron, Carter Duryea, qui a la moitié de son
âge. Entre les deux hommes, le courant ne passe pas. Dan n'accepte pas
qu'un novice puisse lui expliquer quoi faire dans une équipe qu'il mène
depuis des années, et Carter se méfie des dinosaures. Les deux hommes
doivent pourtant collaborer étroitement et sont obligés de se
fréquenter.
Avis : À travers deux clichés opposés, Paul Weitz (American Pie, Pour un garçon)
signe une comédie douce-amère, balayant une par une les valeurs de ses
personnages. Le tout pour prouver que leurs décisions personnelles et
professionnelles sont étroitement liées. Loin d'être une réflexion
ennuyeuse, En bonne compagnie impose surtout un récit à
l'humour léger, où les personnages alternent situations sérieuses et
cocasses avec naturel. On ressort avec le sentiment d'avoir passé un
très agréable moment, à la fois drôle et intelligent. (8/10)
15 DÉCEMBRE 2005
Les Poupées russes de Cédric Klapisch (France, 2005, 125min, Comédie)
Avec Romain Duris, Audrey Tautou, Cécile de France, Kelly Reilly
Résumé : À trente ans, Xavier a réalisé son rêve
d'enfance : devenir écrivain. Mais il semble quand même un peu perdu.
Il a quelques problèmes avec sa banquière et enchaîne les aventures
amoureuses sans parvenir à se fixer avec une fille. Il est contraint de
continuer son travail à Londres, puis à Saint-Pétersbourg. Ces nouveaux
voyages lui permettront peut-être de réconcilier le travail, l'amour et
l'écriture.
Avis : Les poupées russes est une suite,
certes, mais Klapisch est assez malin pour ne pas refaire le même film
mais devenir le témoin privilégié de son personnage fétiche et central
en pleine crise d'« adulescence ». Entouré d'un merveilleux casting
féminin (Kelly Reilly, Audrey Tautou, Cécile de France..., poupées mais
pas potiches !), Romain Duris irradie dans cette comédie romantique et
mélancolique qui apparaît tout simplement comme l'un des meilleurs
films français de l'année. (8/10)
22 DÉCEMBRE 2005
Madagascar de Eric Darnell et Tom McGrath (USA, 2005, 80min, Animation)
Résumé : Un lion, un zèbre, une girafe, un hippopotame
et une poignée de pingouins psychotiques fuient leur zoo new-yorkais
pour secourir l'un des leurs et se retrouvent alors sur l'île de
Madagascar
Avis : Bien que loin d'être aussi réussi que Shrek,
la nouvelle création des studios Dreamworks possède toutes les qualités
du succès. On regrette cependant que l'on revienne toujours à la même
recette : accumuler des situations drôles et frénétiques pour n'en
faire qu'un divertissement au premier degré. Les doubleurs ont
d'ailleurs pu se lâcher côté dialogues et les animateurs enchaînent les
références cinématographiques. Il est toutefois temps pour le studio de
se renouveler et de passer à la vitesse supérieure. (7/10)
Pour ceux qui auraient pris du retard dans les locations, vous
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notre sélection des mois d'octobre et de novembre.