Après The Pale Blue Eye sur Netflix, les cinq films à voir absolument

Judith Beauvallet | 16 janvier 2023 - MAJ : 16/01/2023 14:33
Judith Beauvallet | 16 janvier 2023 - MAJ : 16/01/2023 14:33

The Pale Blue Eye est le dernier film gothico-policier de Netflix. Pour prolonger le plaisir, voici cinq films du même genre à voir absolument.

Sorti sur la plateforme le 6 janvier 2023, le nouveau film de Scott Cooper est un thriller macabre dans lequel un enquêteur campé par Christian Bale est chargé de résoudre un meurtre sordide. Une tâche dans laquelle il sera épaulé par un jeune Edgar A. Poe, futur écrivain célèbre.

Avec son atmosphère sombre, The Pale Blue Eye fascine et son petit plus ne laisse pas indifférent. Car faire intervenir une figure légendaire de la littérature gothique comme Edgar A. Poe, ça fait son petit effet. Si vous raffolez d'enquêtes aux décors pleins de brume et de mystère, ça tombe bien, la rédaction est là pour vous conseiller cinq autres films du même genre à voir absolument pour frissonner en beauté.

 

The Pale Blue Eye : photoBale au centre

 

L'OMBRE DU MAL

Sortie : 2012 - Durée : 1h51

 

L'Ombre du mal : photo, John CusackJohn Cul-de-sac

 

Harry Melling en inspecteur Poe débutant vous a donné envie de voir ce qu’il pourrait faire avec un peu plus d’expérience ? James McTeigue a prévu le coup et exaucé ce souhait en 2012 en réalisant L'Ombre du mal. Ce thriller dans lequel John Cusack interprète un Edgar Poe sur la pente descendante raconte la manière dont il va être amené à enquêter sur des meurtres inspirés de ses écrits.

Certes, il s’agit là d’une version glamourisée de Poe : John Cusack nous offre un Edgar aux larges épaules et au charme un peu trop évident, et l’univers littéraire de l’auteur est terriblement simplifié et édulcoré pour rentrer dans le moule d’une histoire conventionnelle.

Pourtant, le scénario bien ficelé accroche, le casting fait joliment son office et le macabre esthétisant est au rendez-vous. Le film ne boude pas ses accents tragiques tout en empaquetant son enquête dans un joli papier de romantisme fleur bleue (mais surtout noire), et finit par séduire beaucoup plus que prévu. Une adaptation très libre et sans prétention de la vie et de l’œuvre de Poe qui convainc par sa sincérité et son efficacité

 

TWIXT

Sortie : 2012 - Durée : 1h29

 

Twixt : photo, Val Kilmer, Ben Chaplin, , Francis Ford CoppolaVal à l'âme

 

Le dernier film en date du maître Coppola remonte à 2012 et, à l’inverse des grandes fresques cultes du réalisateur d'Apocalypse Now et du Parrain, il s’agit d’une petite pépite injustement méconnue et désaimée de sa filmographie.

Pourtant, Twixt offre largement de quoi ravir les lecteurs de Poe ou toute personne s’intéressant de près ou de loin à son univers beau et cruel. Tout comme dans The Pale Blue Eye, Twixt fait intervenir Edgar Poe lui-même en tant que personnage, mais c’est Ben Chaplin qui lui prête ici ses traits. En rêve, il accompagne le héros, un écrivain de romans fantastiques de notre époque incarné par Val Kilmer. Celui-ci cherche dans son sommeil l’histoire de son prochain livre et la résolution d’un meurtre par la même occasion. Qui de mieux, pour lui montrer la voie, que son maître à penser et auteur favori ?

En racontant de manière à peine détournée un épisode tragique de sa propre vie, Coppola livre ici un film profondément mélancolique, mais aussi drôle et étonnant. Très esthétisant, Twixt prend au pied de la lettre la consigne de Poe qui estimait que le but premier de l’art était avant tout d'être beau. Dans ce poème en images, les niveaux de lecture se multiplient avec beaucoup plus d’intelligence qu’il n’y paraît, et Elle Fanning brille en petit fantôme pas si triste.

 

LE CYCLE POE DE ROGER CORMAN

Sortie : entre 1960 et 1964 - Durée : de 1h19 à 1h29

 

La Chambre Des Tortures : photo, Vincent PriceVincent à tout price

 

Difficile de parler des inspirations que Poe a insufflées au cinéma sans citer le cycle de huit films (huit !) que Roger Corman a consacré à l’adaptation des œuvres de l’auteur dans les années 60, en seulement quatre ans (quatre !). La plupart de ces longs-métrages mettent en scène Vincent Price, acteur fétiche du réalisateur et emblème du cinéma bis de l’époque, qui brille par sa capacité à effrayer autant qu’à faire rire en jouant du sourcil et de sa voix addictive. 

Chaque film fait office d’adaptation plus ou moins fidèle d’une nouvelle de Poe, et suit un schéma assez précis : des décors en carton-pâte, un homme mystérieux et solitaire, le souvenir un peu trop présent de sa femme morte trop jeune, un château lugubre qui finit par brûler... et aussi de la brume. Beaucoup de brume. 

Bref, une certaine quintessence du gothique kitsch, avec un ton qui varie de la parodie à la tragédie sans jamais trahir l’esprit de Poe qui aimait autant la mélancolie que le grotesque. Difficile de ne pas céder au charme terrible de ces films fondateurs dans lesquels Tim Burton aura largement puisé son inspiration dans la première moitié de sa carrière, et qui sont les ancêtres révérés d’œuvres comme The Pale Blue Eye

 

SLEEPY HOLLOW, La Légende du cavalier sans tête

Sortie : 1999 - Durée : 1h45

 

Sleepy Hollow, La Légende du cavalier sans tête : photoLe cavalier sans-gêne

 

Si les décors de The Pale Blue Eye vous ont séduit, il vous faudra découvrir ou redécouvrir ceux de Sleepy Hollow, La Légende du cavalier sans tête, film d’épouvante que Tim Burton réalisa en 1999. L’histoire se déroule dans la même campagne de l’état de New York et à la même époque, alors on y retrouve avec plaisir ces forêts des bords de l’Hudson et ces champs recouverts de brouillard.

Mais dans ces champs ont lieu des meurtres aussi étranges que brutaux. Commis par qui ? Tout porte à croire que c’est le fantôme d’un cavalier décapité qui fauche la tête des malheureux promeneurs, à dos de son canasson ténébreux. Ici, on change d’auteur, mais Sleepy Hollow n’en demeure pas moins l’adaptation d’une nouvelle fantastique : celle de la très célèbre Légende de Sleepy Hollow, écrite par Washington Irving en 1820 et qui raconte l’histoire d’Ichabod Crane, un enseignant malheureux en amour qui se retrouve confronté (le croit-il) au cavalier légendaire.

Maintes fois adaptée, c’est dans le film de Tim Burton que l'histoire trouve sa forme la plus franchement gothique, mais aussi la plus palpitante, puisque le personnage d’Ichabod Crane y devient un enquêteur peu conventionnel dont le rationalisme va être mis à rude épreuve par les choses étranges qui se passent dans ce hameau dépressif. Plein de meurtres spectaculaires et d’images merveilleusement lugubres, le film est sommet de la carrière de son réalisateur.

 

LE SECRET DE LA PYRAMIDE

Sortie : 1985 -  Durée : 1h49

 

Le secret de la pyramide : photo, Nicholas RoweCe cher Lock

 

Si vous avez aimé l’idée d’inventer une jeunesse et une première enquête fondatrice à un pilier de la littérature, l’expérience est à renouveler avec Le secret de la pyramide, réalisé par Barry Levinson en 1985. Ici, il ne s’agit pas de transformer un auteur en protagoniste, mais d’offrir la relecture d’un personnage culte. Et pour cause, puisque le film raconte la rencontre entre un jeune John Watson et son nouveau camarade de classe, un certain Sherlock Holmes, dont l’esprit de déduction fait des merveilles.

Sur un modèle semblable à The Pale Blue Eye, mais avec un ton plus léger, Le Secret de la Pyramide place tout au long de son histoire les jalons de la future évolution de Holmes tel qu’on le connaît chez Conan Doyle. On y rencontre même pour la première fois son ennemi juré, le fameux professeur Moriarty, qui n’est autre que l’enseignant de Holmes à la Brompton Academy où se déroule l’histoire.

L’architecture gothique de l’école, les flocons de neige virevoltants, les professeurs mystérieux... Le film nous fait mettre les pieds à Poudlard avant l’heure, sans les baguettes magiques, mais avec une sombre histoire de secte meurtrière en plus.

Tout savoir sur The Pale Blue Eye

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commentaires
Obi
16/01/2023 à 15:42

Twixt est vraiment un très bon film sous-estimé.

Kinothon
16/01/2023 à 15:03

Je rajouterai aussi The Limehouse Golem