Chronicle : le film qui ferait presque passer The Boys pour des bisounours
Et si derrière le faux film de super-héros de Josh Trank se trouvait un grand récit sur l'angoisse adolescente ?
Si les origines du found footage sont initialement relatives à un savant mélange d'art expérimental et d'impératifs financiers, c'est au bien nommé Cannibal Holocaust de Ruggero Deodato que l'on doit principalement l'application de la technique à l'exercice d'une fiction aux images perpétuellement ambiguës. C'est néanmoins par le prisme du documentaire factice de Daniel Myrick et Eduardo Sánchez, l'audacieux Projet Blair Witch, que la méthode accèdera à une popularité grand public.
Elle est devenue depuis l'apanage du genre horrifique, association notamment pérennisée par les sagas [REC] et Paranormal Activity. Il est néanmoins important de souligner que le found footage – soit la récupération d'images – implique moins un genre en soi qu'une esthétique applicable à n'importe quelle construction dramaturgique.
Aussi, lorsqu'il entreprend de traiter la figure épique du super-héros, plus souvent associée aux ultra-grosses productions calibrées à l'extrême, en usant du found footage, Chronicle a beau surprendre le spectateur, il ne semble pas non plus soumettre une proposition révolutionnaire. Toutefois, Josh Trank ne se contente pas de sciemment user à contremploi un dispositif cinématographique pour mettre son sujet en scène ; il s'en réapproprie les codes et, du haut de ses vingt-sept printemps, en renouvelle malicieusement la formule.
« À partir de maintenant, j’ai décidé de tout filmer »
Généralement prisé des jeunes cinéastes pour les avantages économiques qu'il présente, le found footage n'en demeure pas moins un exercice périlleux auquel il s'agit de s'atteler avec intelligence et ingéniosité. Si Chronicle est le premier long-métrage de Trank, celui-ci a néanmoins déjà eu l'occasion de s'initier à la technique à travers son court-métrage parodique, Stabbing at Leias 22nd Birthday. L'expérience a alors permis au jeune réalisateur de développer une conscience aiguë de ses conventions, et le désir subséquent de s'en émanciper.
Dans un entretien promotionnel accordé à Entertainment Weekly en janvier 2012, Josh Trank a ainsi souhaité réaliser "un film qui serait relatif aux technicités propres au found footage sans toutefois être un film de found footage, puisque le récit s'applique à respecter une structure en trois actes".
Le cinéaste a par la suite exprimé son envie de s'éloigner du genre en vue d'épargner son oeuvre de toute stigmatisation potentielle : "Une part de ce que les spectateurs reprochent à ces films, c'est qu'ils simulent trop, qu'ils sont trop amateurs et trop difficiles à regarder. Avec Chronicle toutefois, l'audience a le loisir de regarder le film et d'oublier qu'il s'agit d'une prise de vue subjective.[ ... ] Et puis on aussi voulu s'amuser avec les codes ".
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16/11/2022 à 18:21
Faut vraiment pas avoir vu the boys pour sortir un titre comme ça
16/11/2022 à 11:01
Faut arrêter de forcer avec ce film, c'est vraiment tout sauf un chef d'œuvre.
12/11/2022 à 20:12
Un bel hommage à Akira...
12/11/2022 à 09:13
Où est le rapport avec The Boys?
10/11/2022 à 16:18
Une bonne surprise ce film. A l'époque ou les films de super avaient quelques choses à raconter.
10/11/2022 à 14:57
Revu il y a quelques temps, quel film ! Dommage que la carrière de Josh Trank n'est pas été à la hauteur de son talent ici.