Red State : politique, sexe et religion dans le cocktail Molotov de Kevin Smith

Déborah Lechner | 3 juillet 2022
Déborah Lechner | 3 juillet 2022

Des catholiques extrémistes qui tuent des homosexuels, des puceaux qui veulent faire une partouze et des flics transformés en tueurs à gages... Il faut absolument qu’on reparle de Red State.

Kevin Smith a fait une entrée remarquée dans le cinéma indépendant au milieu des années 90 avec son premier long-métrage, Clerks, les employés modèles, puis s’est vite imposé comme une référence culturelle et populaire avec la construction du View Askewniverse, dont fait notamment partie son personnage Silent Bob.

Ses comédies potaches et métafictionnelles ont permis au cinéaste de se hisser parmi les plus grands geeks d'Hollywood, mais c'est paradoxalement avec un film a priori très éloigné de son style de prédilection que le réalisateur a livré son oeuvre la plus maitrisée et percutante : Red State, qui raconte comment trois adolescents se font piéger par une secte religieuse après avoir répondu à une annonce pour coucher avec une femme mature.

Ce dixième long-métrage a été présenté en 2011 au festival du film de Sundance où il a été plutôt bien accueilli, mais a fait les frais de l'autodistribution de Kevin Smith avec quelques projections en salles lors d'une tournée, suivie d'une exploitation en VOD et d'un atterrissage dans les bacs de DTV. Le film est donc passé plutôt inaperçu au moment de sa sortie jusqu’à injustement tomber dans l’oubli.  

  

Red State : photo"C'est pas ce que disait l'annonce"

 

LA VIE EN ROUGE

Si le point de départ de Red State laisse présager une comédie crue et graveleuse comme celles qui ont fait la réputation de Kevin Smith (Les glandeurs, Les Clerks II, Jay & Bob contre-attaquent), on a quand même du mal à deviner sa présence derrière la caméra. Après s'être façonné tout un univers fictionnel et avoir entretenu son image d'éternel nerd et fanboy très second degré, le cinéaste s'est lancé dans un premier thriller - bien que vendu comme un film d'horreur - sans blague burlesque ou référence à ses précédents travaux.

Le film ne fait pas non plus de clins d'oeil appuyés ou de mentions à la culture populaire et ses ambassadeurs Marvel, DC ou Star Wars (quoique le pasteur Abin Cooper et Dark Vador ont bien quelques points communs), l'imposant ainsi logiquement comme l'ovni de sa filmographie. Pourtant, même si Red State se débarrasse effectivement de l'imagerie bouffonne du View Askewniverse, le film respecte les composantes du cinéma de Kevin Smith, mais en poussant les curseurs à fond.

 

Red State : photoOn note les néons qui forment une croix dans l'armurerie

 

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commentaires
The Moon
05/07/2022 à 23:15

@ john spartan

J'ai jamais fini Clerks (oui je sais...)
J'ai vu Tusk...il y a de bon personnages mais voila...
J'ai fais l'effort de me déplacer poir Top Cop uniquement pour remercier Kevin Smith qui est un piller du ciné indépendant.
Je suis passé à côté de tout ses autres films...Tusk a achevé ma curiosité...
J'ai pensé...il est surcôté...
J'ai eu le même problème avec le real de Kill List...
Et pourtant...il a l'air doué

Ambroise
03/07/2022 à 23:03

Des "catholiques extrêmistes" ? Euh non, des protestants, inspirés de la Wastboro Batist Chrurch, une micro église protestante américaine.

Vos critiques sont supers, mais prière de vous renseigner avant de taper sur les catholiques sans savoir.

John Spartan
03/07/2022 à 11:00

Je suis un inconditionnel de Kevin Smith, son univer est tellement barré, j'ai adoré presque tout ses films, sauf Top Cop et Yoga Hoser.

J'attends avec imptience Clerks 3.