The Raid a-t-il redéfini le cinéma d'action des années 2010 ?

Antoine Desrues | 18 janvier 2022
Antoine Desrues | 18 janvier 2022

Dans le genre du cinéma d'action, on a difficilement fait plus fort que The Raid dans les années 2010. Mais comment définir l’impact du film de Gareth Evans ?

Véritable surprise au festival de Toronto de 2011, The Raid est rapidement devenu un phénomène qui a titillé les fans de castagne sur grand écran. Face à un cinéma américain de plus en plus engoncé dans un surdécoupage illisible de l'action, le long-métrage de Gareth Evans s'est imposé comme un vent de fraîcheur, en plus de mettre en valeur comme peu de films avant lui le Penkat-Silat, art martial indonésien particulièrement cinégénique.

Aujourd'hui considéré comme l'un des classiques du film d'action des années 2010, The Raid a eu le mérite de sortir de nulle part, sans pour autant avoir trop de difficultés à s'extirper de la médiocrité ambiante dont a souffert le genre à l'époque. Mais la question se pose : quel est réellement son impact ?

 

The Raid : photo, Joe Taslim"J'ai Taken 3 en ligne de mire"

 

Die (Very) Hard

Quand on pense à The Raid, ce n'est pas foncièrement pour l'originalité de son concept : la mafia de Jakarta possède pour QG un immeuble réputé imprenable, dans lequel tente d'intervenir une poignée de policiers d'élite. Bien évidemment, la troupe se fait piéger dans le bâtiment, point de départ d'un huis clos teinté d'une dimension de survival, à la manière d'Assaut de John Carpenter ou de Piège de cristal de John McTiernan.

Pourtant, ces deux figures tutélaires n'empêchent pas Gareth Evans de se démarquer. Le réalisateur gallois, qui a déjà réalisé un documentaire en Indonésie, a fait ses armes dans le genre de l'épouvante, notamment en réalisant un segment de V/H/S/2. Fort de ce passif, The Raid assume une vision ouvertement horrifique.

La cage d'escalier de l'immeuble est plongée dans l'obscurité, tandis que certains couloirs aux couleurs délavées et aux lumières clignotantes semblent tout droit sortis d'un film post-apocalyptique. Avec un sens de la tension habile, Evans organise sa scénographie pour que la menace puisse surgir de n'importe quel bord de l'écran : marée de dealers, tueurs et mêmes simples habitants de la bâtisse dépeints comme une horde de zombies...

 

The Raid : photo, Iko UwaisEn attendant Valérie Damidot, voilà comment on redécore une pièce

 

Mine de rien, les nombreuses scènes d'action prennent corps grâce à cette sensation de danger permanent, magnifiée par la sécheresse globale d'une approche ultra-épurée, se privant au maximum des dialogues pour privilégier la rythmique des râles et des souffles courts. Le cinéaste a l'intelligence de mettre en exergue cette note d'intention dès sa scène d'introduction, entraînement au petit matin de son héros Rama (Iko Uwais) qu'il résume au travers de raccords rugueux sur un mouvement ou une respiration. The Raid est à l'image de ce jeu sur la coupe : brutal et direct.

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commentaires
MoiLeVrai
19/01/2022 à 09:51

Pareil que GarlickJr.

On ne peut pas nier l'originalité des films de HK des années 80/90, et l'impact qu'ont eu les John Woo sur le cinema d'action mondial (moins le cas des tsui hark quand même dont le "style" ne s'est pas réellement exporté).

Comme pour moi, on ne peut pas nier l'impact de the raid. D'autant plus que the raid sort d'un marché du cinéma mine de rien assez confidentiel.

Negan707
18/01/2022 à 21:07

Ce qui est fou avec The Raid c'est bien la pression horrifique de la chasse à l'homme (avec des antagonistes assez originales, pas tout les jours qu'on voit ce genre de personnage malgré le peu de scénar et de mise en scène qu'on a avec eux, et c'est ce qui fait sa force) et ces scènes d'action elle aussi original voir réaliste parfois, cette ambiance huit-clos rend le film immersif et on en prend plein la tronche, enfin voilà j'aurais trop de chose à dire concernant The Raid qui selon moi est le meilleur film d'action qu'on a pu avoir, j' espère que le remake sera à la hauteur !

GarlickJr
18/01/2022 à 21:03

Un peu étonné des commentaires pour en avoir bouffé des HK en terme de chorégraphie ça n’a rien à voir. Ça faisait longtemps que j’ai pu regarder un film de baston sans avoir cet air de « déjà vu » (peut-être Ip Man pour le style mais la réalisation et le scénario sont on ne peut plus classique de ce qui se fait déjà). La baston final à 2 contre un est exceptionnelle. Il-ya une vidéo sur youtube de la répétition de Rama vs Mad Dog, un travail d’orfèvre.

Kherv
18/01/2022 à 20:43

J'ai bien aimé mais sans plus, comme quelques autres ici, je trouve que c'est une remise au gout du jour du cinéma HK des années 80/90.

Geoffrey Crété - Rédaction
18/01/2022 à 19:38

@Zarbiland

Même qu'on en parlait ici !
https://www.ecranlarge.com/saisons/critique/1175598-gangs-of-london-saison-1-que-vaut-la-serie-ultra-violente-du-realisateur-de-the-raid

Zarbiland
18/01/2022 à 19:17

A voir d'urgence pour ceux qui ne l'auraient pas fait la série Gangs Of London du même Gareth Evans..

Marvelleux
18/01/2022 à 16:01

Ong bak, The Raid, deux excellents films.

saiyuk
18/01/2022 à 15:18

pour faire la synthése de ce que j'ai lu ci-dessous et qui est de plus mon avis : revolution non, car en terme de choregraphie ou de realisation, ou même de violence, HK avait deja révolutionné la chose 30 ans avant, par contre The raid a peut etre durablement réinstallé l'idée qu'un bon film de tatane dans la gueule devait etre lisible, impactant, bien chorégraphié et sans câble. Ong Bak avait deja essayé, mais en terme de violence ou de choregraphie c'etait en dessous de The raid, Ong Bak c'est autant des cacades que du combat, The raid c'est 100% savate dans la tronche. Et puis j'aime bien Tony Jaa mais il c'est un peu perdu en route le garçon, la ou Iko Uwai a fait 22 miles, the night come for us et même la série Wu assassins.

Pouf
18/01/2022 à 15:08

Euuuuuuh .... non.

Lord Sinclair
18/01/2022 à 14:31

Oui sur le coté chorégraphique, le montage et le découpage.
Non sur l'approche du genre.
C'est juste une mise à jour des canons du genre établi par le ciné de HK des années 80, qui avait pour lui d'avoir aussi (parfois) des scénarios béton et des acteurs de qualité.
Ceux qui ont découvert les Woo et les In The Line of Duty dans les 80's peuvent dire que oui, là il y avait révolution. Depuis, c'est de l'upgrading...

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