Calmos : on déshabille le film le plus scandaleux, gourmand et lubrique de Bertrand Blier
La filmographie de Bertrand Blier est régulièrement citée parmi les plus inspirantes, riches et créatives de leur époque. On ne compte plus les œuvres célébrées, de Buffet froid à Tenue de soirée, de Préparez vos mouchoirs aux Acteurs. Au sein de cette brochette de travaux iconoclastes et poétiques, demeure une énigme, une bizarrerie dérangeante, encore nimbée d’une aura de scandale et d’insuccès.
Calmos a beau être depuis quelques années (enfin) auréolé d’une petite réputation de culte, le film demeure difficile à voir, et n’est guère défendu que par les amateurs du cinéaste ou les cinéphiles en quête de pépites inclassables. Il est donc urgent de le réhabiliter, le revoir et comme ses héros, de s’y perdre.
SE CALMER ET BOIRE FRAIS
De prime abord, Calmos a des airs de comédie paillarde, voire égrillarde, au programme légèrement revu et rehaussé par Bertrand Blier, certes étrange, mais tout à fait accessible à qui souhaite rire entre deux tartines de pâté.
Paul est un gynécologue reconnu, que sa condition – professionnelle comme conjugale – a aigri. Au détour d’une rue, il s’emporte contre une femme qui a le malheur de lui demander un renseignement. À cette occasion, il rencontre Albert, quidam également lassé des frasques féminines, et le duo fraîchement formé prend une décision radicale. Ils vont faire sécession de la gent féminine, du monde moderne, pour se consacrer à la seule chose qui compte véritablement, la bonne chère.
Dialogues truculents, dont la moindre pause, la plus infime inflexion, apparaît ciselée avec une précision chirurgicale, comédiens rabelaisiens et fantaisie volontiers grivoise... l’ouverture de Calmos laisse à penser que le réalisateur, après le succès générationnel de Les Valseuses, n’est pas en quête de renouveler l’exploit, préférant un rire de carabin, plus classique, que seule sa langue invraisemblablement gourmande, toujours aux portes de l’absurde, permet de distinguer du tout-venant. Si on n’y prête pas attention, le petit village où officie le curé joué par Bernard Blier pourrait être peuplé d’autant de Jean Lefebvre et de Michel Galabru.
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27/09/2022 à 09:46
En roue libre ,plus de frein
24/10/2020 à 14:01
Ce film est juste un énorme wtf légendaire. Les années 70 quoi. Et quel final d’anthologie totalement surréaliste. Déjà que le reste du film est plutôt bien frappé. Mais là, c'est le pompom ^^
22/10/2020 à 18:50
Il faut arrêter le Chiroubles, mon ptit bonhomme!
22/10/2020 à 10:24
Quand Blier tentait de créer un film qui se rapproche plus de Fellini et de Bunuel que de son précédent "les valseuses" qui lui empruntait à "Orange Mécanique", ça donne ce résultat proche du baroque sexuel...
L'aspect visionnaire du film (notre société devenant une gynécocratie adepte de la déconstruction masculine et encore l'époque va plus loin avec des personnes qui appellent à éliminer les hommes !) est agrémenté de gauloiseries généreuses et autres scène champêtre de boustifaille.
Marielle et Rochefort au top dans leur rôle de gynécologue et de maquereau écoeurés par l'attachement qu'ont les femmes pour eux, et qui vont servir d'esclaves fournisseurs de semence (le monde rêvé pour certaines misandres !)
22/10/2020 à 05:19
Chef d'oeuvre très en avance sur son temps.
22/10/2020 à 02:00
Si je vous dis maquis, qu'est ce que vous me répondez ?
Rochefort Marielle et un petit Piéplu qui se ballade. Une pépite que ce film.
21/10/2020 à 23:03
@ Simon Riaux.
Désolé je ne suis pas abonné à l'article.
Je suis une pince je sais.
21/10/2020 à 20:29
j'ai dû interrompre la vision de ce film de Blier quand le gyneco était là a bouffer son sandwich ..avec la gonzesse sur la table d'examen,
d'autant plus qu'elle était touffu, genre année 70 !
j'en eu la nausée et arrêté cette "introduction" du film....
21/10/2020 à 19:51
Bonjour.
Il faut écrire "faire bonne chère" et non "faire bonne chair".
Faites attention à l'orthographe... sinon ça fait amateur.
Et ce serait dommage, vu la qualité globale du site !
;-)
21/10/2020 à 18:54
@Mouais Bof...
On en cause justement ;-)