Big Fish : le bouleversant testament de Tim Burton

Simon Riaux | 4 juin 2020 - MAJ : 18/05/2022 16:30
Simon Riaux | 4 juin 2020 - MAJ : 18/05/2022 16:30

Dix-sept ans après sa sortie, Big Fish demeure un film de Tim Burton unique au sein de la très riche carrière de son auteur. Retour sur une aventure hors du temps et embuée de larmes. 

Un homme et son père réunis par la maladie. Des années de silence, nouées par autant de récits invraisemblables, imaginés par  un paternel se rêvant toujours au centre de l'histoire. Et si Edward Bloom n'avait jamais menti à son fils, mais tenté de lui transmettre les secrets chatoyants d'une vie trop remplie ?

C'est ainsi que démarre une des oeuvres les plus personnelles de Tim Burton, sans doute pas la plus représentative de sa carrière, mais un long-métrage qui demeure un des plus émouvants des années 2000, une ode à l'imaginaire et à la création qui reste comme une des plus fortes propositions de son auteur.

 

photo, Ewan McGregorPris dans les toiles du souvenir

 

PAIRE DE PÈRES 

En 1998, Daniel Wallace écrit le roman Big Fish : a Novel of Mythic proportions. Comme il est de tradition, les représentants de son éditeur tentent de vendre les droits d’adaptation avant-même la sortie de l’ouvrage, et grâce à l’entremise du scénariste John August, c’est la Columbia qui mord à l’hameçon. Au sein du studio, Bruce Cohen et Dan Jinks pensent que ce matériau, qui met en avant l’imaginaire et la filiation, possède tous les atouts pour séduire Steven Spielberg. Ils visent juste, et le réalisateur compte s’atteler à l’adaptation juste après Minority Report, et faire monter à bord Jack Nicholson

Mais le développement est compliqué, et Arrête-moi si tu peux sera bientôt en mesure d’être tourné. Spielberg fait son choix, et la Columbia doit trouver un autre metteur en scène. Le cinéaste et le producteur qui vont s’emparer du projet ne pourraient être plus indiqués. Le roman traite des rapports complexes entre un père et son fils, narrateur invétéré de récits absurdes, qui ont progressivement creusé un gouffre entre eux. 

 

Photo Ewan McGregorEtrange Edward Bloom, insupportable et adoré

 

Le réalisateur Tim Burton n’était pas proche de ses parents, mais il vient de perdre son père, puis sa mère à deux ans d’intervalle, alors que lui-même découvre les joies de la paternité. Autant dire que son univers est brusquement chamboulé et que la rébellion parfois un peu puérile de ses héros ne l’attire plus autant que jadis. La lecture du script d’August est un choc. 

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ?

Accèder à tous les
contenus en illimité

Sauvez Soutenez une rédaction indépendante
(et sympa)

Profiter d'un confort
de navigation amélioré

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
Vous aimerez aussi
commentaires
Pat Rick
06/10/2020 à 12:15

Pour moi c'est un gros ratage, le plus mauvais film de Burton.
Dans un genre similaire Tideland de Gilliam est bien meilleur.

Parasite
07/06/2020 à 00:39

Heureuse de vous rejoindre sur ce sujet.
J'adore ce film et prends grand plaisir à le revoir régulièrement. Pour moi, c'est une invitation au rêve et à la fantaisie. A l'originalité, à la profonde et intense sensation de vivre en dehors de nos petites vies. Sans parler du casting extraordinaire ! Un chef d'oeuvre !

M1pats
05/06/2020 à 23:21

Une pure merveille ultra souscoté

Padak
05/06/2020 à 11:44

Sympa, touchant mais trop "Disneyifié" pour moi. Je place au sommet les deux Edward. Edward aux Mains d'Argent et Ed Wood. La mélancolie et l'expressionnisme gothique s'y expriment avec moins de clichés et plus de profondeur

Numberz
04/06/2020 à 21:20

Big Fish. Mon Burton préféré. Peut être le plus hybride de Burton. A la fois encore fou, merveilleux et étrange, comme on aime chez Burton. Et pourtant déjà si commercial, si marketing, si "coloré". Il y a énormément de parallèle entre le personnage principal et Tim Burton lui-même. Il est très intéressant à décortiquer. Ce qui en fait pour moi l'un de ces plus personnel, beau et touchant. C'est pour moi son Testament.