Halloween : le meilleur, le pire et le moyen du retour de Michael Myers

La Rédaction | 26 octobre 2018 - MAJ : 09/03/2021 15:58
La Rédaction | 26 octobre 2018 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Revenons sur Halloween, le nouvel épisode de la saga culte.

40 ans, 11 films : la saga Halloween, lancée en 1979 par John Carpenter dans Halloween, la nuit des masques, est l'une des plus emblématiques du cinéma de genre. Malgré des hauts et des bas, elle est tout aussi increvable que Michael Myers lui-même.

Le Halloween 2018 de David Gordon Green, qui remet en scène Laurie Strode/Jamie Lee Curtis pour créer la suite directe du premier film et zapper tous les autres, est donc un cas particulièrement intéressant.

Alors que le film est en salles, retour sur les réussites et échecs de cet épisode.

ATTENTION SPOILERS !

 

 

 

LE MEILLEUR

 

L'INTRO

Venu du cinéma indépendant, rompu au drame naturaliste (Joe), aussi bien qu’à la comédie qui tâche (Délire express), David Gordon Green sait se mettre au service d’un récit, de son genre et de ses codes. Et c’est donc avec immensément de malice qu’il se plaît à brouiller les pistes.

D’une part, dès les premiers plans, il mélange images éclatées de patients faisant la queue, soignants dispensant leurs médicaments, et journalistes perdus au milieu de l’établissement. Plans de coupe, détails, portes grillagées… Difficile de définir qui est enfermé, sain d’esprit, et conscient. Dès le début, nous comprenons ce que nous dit Green avec malice.

La saga est malade. Enfermée, folle, abrutie par des traitements de chocs successifs, et il lui faudra justement la venue de deux demeurés, sorte d’ultimes incarnations des personnages imbéciles de jadis, pour se reprendre en main. Voilà une entrée en matière plastiquement maîtrisée, à la fois clin d’œil et début sur les chapeaux de roue, elle nous promet le meilleur.

 

photo"Petit, petit..."

 

JAMIE LEE CURTIS

Jamie Lee Curtis est le cœur palpitant de la franchise, et peut-être un des éléments les plus bouleversants du film. Pour la première fois depuis le chef d’œuvre matriciel de John Carpenter, la comédienne a droit à un rôle digne de ce nom.

Écrite à la manière d’une polytraumatisée qui a tenté durant 40 longues années de vivre avec le souvenir de Michael massacrant ses proches, elle fait office d’appui émotionnel durant tout le film. Il faut dire que Danny McBride et David Gordon Green ont eu la belle idée de jouer simultanément les cartes de la vulnérabilité et de la force.

Oui, Laurie est brisée par sa tragédie personnelle, obsédée à l’idée de tuer Myers, mais elle est également une forte personnalité, qui a sciemment pris son destin en main. Elle symbolise à la fois la contamination de la violence de The Shape, la marque apposée sur elle, mais aussi l’incroyable vitalité d’une saga, toujours capable de se relever.

 

photo, Jamie Lee CurtisJamie Lee Curtis is back 

 

LES MISES À MORT

Qui dit slasher, dit viande sur les murs. Et ce nouvel Halloween a longuement réfléchi à la technique à adopter en matière de mise à mort, car mine de rien, l’équilibre qui sous-tend ce sous-genre est des plus délicats. En effet, le slasher est un genre par essence fun, qui doit provoquer de plaisantes montées d’adrénaline, mais également distiller un malaise, propre au sujet qu’il traite, lequel ne saurait se transformer en parodie.

Et justement Halloween 2018 se débrouille parfaitement pour ménager ces deux ingrédients, en réfléchissant toujours aux questions de champ, et de hors-champ. Toujours attentif au détail, David Gordon Green sait ainsi qu’un bruitage est parfois aussi fort qu’une gerbe de sang et se rappelle toujours comment nous surprendre avec une outrance gore.

Les meurtres deviennent ainsi saisissants, mais surtout imprévisibles, le spectateur se demandant qui sera ou non dépecé face caméra.

 

photo"Ça va monsieur ? - Arggghhh"

 

LA MISE EN SCÈNE

C’est bien simple, aucun épisode de la saga n’avait été filmé avec autant d’élégance depuis le premier chapitre de John Carpenter. On note d’ailleurs avec gourmandise que cette version 2018 est celle qui s’offre le plus de jeux de textures et de couleurs.

Ainsi, une séquence rougeoyante et nocturne, au cours de laquelle Michael se libère symboliquement de la pression de son plus grand fan, devrait rester comme une des très belles propositions de ce chapitre.

Ce qui fait de la mise en scène de David Gordon Green une réussite, au-delà de ses séquences choc, c’est aussi sa volonté perpétuelle de questionner le spectateur et d’établir avec ses souvenirs un dialogue. En témoigne le long plan aperçu dans les bandes-annonces, où le tueur se promène au sein de Haddonfield durant Halloween. Il y sera question de recréer littéralement Michael Myers, qui va ainsi, le temps d’un plan séquence (comme dans l’ouverture du premier Halloween) retrouver son unité visuelle (et sortir des multiples cadres qui composent l’image), retrouver son accessoire distinctif, et enfin nous laisser voir son masque.

 

 

photo

 

LA FIGURE DE MICHAEL MYERS

Ainsi, Michael Myers est, comme Laurie Strode, au cœur de ce nouveau film. Et ce principe est d’autant plus intéressant que le slasher est tombé en désuétude, notamment après le délire parodique de ScreamWes Craven a réussi une saga jubilatoire, laquelle malheureusement désacralisa tellement les poncifs du genre qu’il paraissait lui-même lessivé.

La bonne idée du scénario est donc de reprendre le principe originel (le Mal Absolu descend en ville pour tuer de jeunes fautifs) en déplaçant la représentation du péché (c’est désormais une certaine forme de masculinité toxique qui semble catalyser la violence), ou comment respecter le canon, tout en le modifiant très légèrement.

En ressort un Michael Myers toujours plus menaçant, toujours plus adaptable, toujours plus apte à dénicher nos failles et nos faiblesses, à grand coup de coutelas.

 

photo

 

LE MOYEN

 

LA MUSIQUE

La musique de John Carpenter est indissociable de la saga et du personnage fantômatique de Michael Myers. Impossible donc de s'en passer, surtout pour un film qui veut se rattacher directement au premier opus. Le retour de John Carpenter, qui n'a pas composé de bande originale depuis de Ghosts of Mars en 2001 (il a même laissé un autre s'en charger sur The Ward), était donc très attendu. Il n'avait pas travaillé sur la musique de la saga depuis Halloween III : Le sang du sorcier.

Et le résultat est en demi-teinte. Il y a certes le plaisir de réentendre la mélodie fantastique et pure des origines, et le réalisateur culte a retravaillé le thème pour quelques variations. Mais celles-ci restent finalement sans grand impact et n'engendrent aucune nouvelle émotion ni frisson, la mélodie restant à peu près parfaite depuis 40 ans.

Ensuite, l'utilisation même de la musique dans le film laisse une impression très tiède. Le thème n'est pas gardé pour donner de la puissance à quelques scènes, et n'est pas non plus utilisé comme un métronome de l'angoisse, omniprésente et enivrante comme dans Halloween, la nuit des masques. Il n'y a donc aucun souvenir tenace, qui fonctionnerait sur la mémoire du cinéphile ou l'impact d'une séquence. Côté musique, le film manque donc d'audace.

 

photo Tant de moments qui auraient pu être plus forts

 

LE CLIMAX

Sur le papier, c'est idéal : Laurie se retranche chez elle avec sa fille Karen, puis sa petite fille Allyson, pour qu'enfin Michael arrive dans le piège qu'elle a tendu. L'héroïne incarnée par Jamie Lee Curtis affronte ainsi son ennemi, frontalement ou dans un petit jeu du chat et la souris, avant de le piéger et le détruire dans une explosion.

Sauf qu'à peu près aucune de ces étapes n'est satisfaisante. Tout semble survolé, expédié et traité en accéléré. Laurie attrapée par Myers à travers une pauvre fenêtre alors qu'elle a passé des années à construire un fort, sa fouille des pièces où elle se laisse surprendre, sa décision de tirer à travers le plancher pour révéler sa position, les rideaux de fer qui cloisonnent l'espace... David Gordon Green ne semble pas à l'aise dans le genre du home invasion.

La tension n'est pas tenue, la dramaturgie est faiblarde (Karen n'a même pas un vrai moment pour gérer la mort de son mari, Allyson erre dans les bois et retrouve la maison sans que cela fasse sens avec les projecteurs par exemple), et toute cette dernière partie ressemble à divers morceaux assemblés sans finesse. Même l'espèce de panic room sous le plancher ressemble à un joker mal utilisé. Et le petit twist du piège tendu, avec Karen qui révèle le subterfuge, est traité si vite qu'il n'a même pas le temps d'avoir un impact. 

 

photo Halloween Qui aurait cru que cette fenêtre méritait quelques barreaux ?

 

LA QUESTION DU FÉMININ 

Recentrer la mythologie Halloween sur Laurie Strode, évacuer le twist de Michael Myers qui serait son frère (arrivé dans Halloween II, et ici adressé dans un dialogue humoristique), et amener une fille et une petite fille étaient des indicateurs clairs que le film voulait décrire l'affrontement entre le féminin et le monstre. Et c'est cette ligne que le scénario tente de suivre, avec une Laurie qui a ruiné l'enfance de sa fille, laquelle a décidé de s'en éloigner, et a désormais sa propre progéniture à protéger.

Sauf que le film traite ces idées très fortes par dessus la jambe. Le personnage de Karen, interprété par la pourtant excellente Judy Greer, est particulièrement délaissé, et n'a à peu près rien à faire. Elle n'a finalement qu'une réplique pour exister, et même ce moment manque d'envergure. Le climax ne cache pas ce vif désir d'unir trois générations face à Myers, et de puiser dans cette trinité une belle puissance et vengeance. Sauf que le film laisse si peu de place et d'oxygène à ses personnages, que ça ne fonctionne pas. Que Karen et Allyson n'aient finalement qu'un mini-affrontement de Myers, en dit long sur le rendez-vous manqué entre les Strode et leur cauchemar.

Halloween est alors réduit à placer, ça et là, des motifs autour de cette thématique (Allyson déguisée en Clyde et son copain en Bonnie, puis lourdement draguée par un ami), sans véritablement avoir le temps ou l'envie de les développer.

 

photo, Andi Matichak Bonnie + Clyde

 

LE SCÉNARIO

La force tétanisante de Halloween, la nuit des masques reposait en grande partie sur sa mécanique simple et pure. Il était impossible depuis de la réutiliser, mais Halloween 2018 souffre d'un trop-plein d'éléments et semblants d'idées. Le film met en scène un duo de journalistes qui amène le spectateur à Laurie, mais sans réelle conséquence ou nécessité. Le docteur Sartain reprend bêtement le rôle de Loomis, mais un twist le transforme en antagoniste, sauf que ça ne sera qu'une scène et au revoir. Le lien complexe qui unit et désunit Laurie, Karen et Allyson semble être au centre de l'intrigue, et n'a pourtant pas beaucoup de scènes dédiées...

Même Halloween, censé se dérouler en arrière-plan, n'existe quasi pas à l'écran. Et de manière générale, l'espace est étrangement géré, et le quartier qui était si clair dans le premier film semble ici confus, à la fois peuplé et déserté, très grand et minuscule. D'où une impression de flottement dans les péripéties et étapes du cauchemar.

Le film manque d'une ligne claire et forte, s'éparpille avec trop de seconds rôles purement accessoires, et bien évidemment au détriment des personnages principaux qui auraient bénéficié de plus d'espace.

 

photoCoucou je suis le scénariste fantôme


LE PIRE

 

LES JOURNALISTES

Ils méritaient bien une partie dédiée tant le duo interprété par Rhian Rees et Jefferson Hall est une curiosité. Dana et Aaron ouvrent le film, sont les premiers visages du film, et ce sont eux qui amènent le film (et le spectateur) vers Laurie, cachée au fond des bois. La logique voudrait donc que ces personnages jouent un vrai rôle, qu'il soit central tout au long de l'intrigue, ou spectaculaire en terme de spectacle sanglant et d'impact - à la Drew Barrymore dans Scream.

Ici, ils flottent quelque part entre les deux. Leur enquête n'est rien de plus qu'une petite ficelle pour amorcer l'histoire. Après leur entrevue avec Laurie, si courte et inutile qu'elle est vite oubliée, les deux reporters se retrouvent trucidés dans les chiottes d'une station service. Leurs morts sont amusantes, mais parfaitement ordinaires au sein des victimes. Ce ne sont ni les premières, ni les plus folles du film. Et si Michael Myers récupère son masque grâce à eux, c'est un enjeu simple et expédié. Bref, Dana et Aaron sont soit trop présents, soit pas assez importants, et dans tous les cas leur rôle est trop vague et mal assumé.

 

photo,  Rhian Rees Meurs et tais-toi

 

JUDY GREER ENCORE SOUS-EXPLOITÉE

ENCORE. Après Jurassic WorldAnt-Man, A la poursuite de demain (où elle a simplement été coupée du montage) et dans une certaine mesure La Planète des singesJudy Greer décroche encore un rôle dans un film majeur, pour mieux s'y retrouver à faire tapisserie. Karen a le plus souvent la tâche ingrate d'être la pseudo voix de la raison, avant de vriller en panique d'un coup dans le troisième acte. Elle perd son mari, mais n'a même pas le temps d'une réaction digne et logique. Elle passe la majorité du climax assise au fond d'une cave. Et lorsqu'enfin, elle a une belle réplique, qui donne tout son sens au personnage, la mise en scène lui donne si peu d'espace que l'effet est amoindri.

C'est encore une fois un beau gâchis tant Judy Greer est une excellente actrice, vue dans quantité de films, depuis Jawbreaker jusqu'à Le 15h17 pour Paris, en passant par Arrested DevelopmentCarrie, la vengeanceThe DescendantsJeff, Who Lives at Home, jusqu'à la série Kidding actuellement diffusée. Surtout connue pour ses talents comiques irrésistibles, elle avait ici l'occasion de montrer une nouvelle facette au grand public. Mais Halloween lui donne si peu à faire, et l'empêche tellement de prendre un vrai rôle, et d'avoir de vraies belles scènes avec Jamie Lee Curtis et le monstre Myers, qu'elle est encore une fois reléguée au second plan.

 

photo, Judy Greer, Jamie Lee Curtis  Protège-moi de ce scénario bidon maman

 

LA FIN

Quand Halloween filme Laurie quitter les lieux sitôt la maison en feu, à l'arrière d'un véhicule comme Massacre à la tronçonneuse, il y a le sentiment d'un gros problème de payoff. Pourquoi ne pas la laisser savourer cet instant de destruction et reconstruction, de mort et de renaissance ? Pourquoi ne regarde t-elle pas cette maison brûler et consommer la source de ses cauchemars ? Comment ce personnage obsédé pourrait-il fuir au lieu de vérifier que ce foutu Myers est bien parti en fumée, et ne ressortira pas des flammes comme un monstre ?

D'un point de vue dramaturgique et même cinématographique, ce final semble passer à côté de l'important. Il ne profite ni du décor enflammé, ni de la satisfaction vitale d'une Laurie qui aura attendu des décennies ce moment. Jamie Lee Curtis aurait trouvé là une occasion d'interpréter une émotion folle sur le visage de cette héroïne. A la place, la conclusion est parfaitement simplette, et empêche le film de se terminer sur une belle et grande note.

 

photo, Jamie Lee Curtis

Affiche française

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commentaires
Myers
28/10/2018 à 11:11

Dîtes moi la rédaction, si la maison de Laurie est en fait un piège destiné à faire cramer Michael dans la panic room, n'est-il pas logique de laisser une faille permettant au monstre d'entrer ? OK, elle a failli y passer, mais il aurait été encore plus con de créer un bunker autour duquel Michael tournerait sans fin en se faisant cribler de balles qui ne lui feraient rien... Même tirer à travers le plancher (ce qui surprend d'abord) devient logique car elle veut qu'il descende dans le piège. Moi j'ai pris mon pied en regardant ce film, si ce n'est que j'ai eu envie de massacrer à coups de couteaux la population d'ados plus occupés à discuter, mater leurs téléphones et se prendre en photo (véridique). Rien que pour ça, je vais de moins en moins au cinéma, à cause du public. J'en ai recadré 3 derrière moi mais il aurait fallu après s'attaquer à la salle entière...

Sam
28/10/2018 à 09:39

Je suis à peu près d'accord avec tout ce qui est dit dans l'article. Je trouve cependant que pour un Halloween, la limite d'âge de 12 ans c'est limite. Le film manque quand même d'actes un peu plus sanglants même si le montage des meurtres ici est impeccable. Et la grosse déception : l'affrontement de Laurie et du meurtrier. 40 années attendues et même pas un plan "iconique" du face à face. Après il y a beaucoup d'incohérences et d'écritures de scènes plutôt maladroites, surtout durant le troisième acte. Mais globalement, le film n'est pas mauvais du tout. Pour ma part, cet Halloween fait à l'ancienne m'a fait plaisir.

Polo62
28/10/2018 à 09:21

Sess
Bien au contraire
Malgré quelques scène une étrange au niveau du scénario
Ce film est très bon
M.Y est très imposant je trouve
La tension est la.
La scène du début et lintro qui suit est génial.
Quelques petit bémol tout de même
Qui a vraiment fait accidenté le bus ?
Mickael ?
Le médecin ?
Bizarre le seul survivant qui a échapper à Mickael et qui refuser de laisser son patient aller ailleurs.
Ou Laurie ?
Elle arrive en larme et dit à sa famille qu'elle était juste à côté de Mickael et qu'elle n'a pss eu le courage de la tuer
Aurait elle fait accidenté le bus ?

Comment Mickael retrouve il les deux journalistes ?

Pourquoi Mickael tue bien sur l'ami de la petite fille de Laurie.

La voiture qui arrive à a peine 200 m de la maison de Laurie avec Mickael réveillé au même moment.

Laurie est sous exploiter et on ne la comprend pas toujours

Les positifs

Lintro puis le générique
Le transfers de M. Y
Avec le gros plan sur son œil crever et la musique est superbe
Avoir un M. Y vieillissant
Est superbe
La scène où il récupère son masque
La scène sans coupure de plan à Haddonfield qui dure au loin 4 min est superbement filmé
Le gamin a qui M. Y brise la nuque

Puis surtout ta énormément de peine pour Mickael quand celui ci se fait tiré à coup de fusi et perd 2 doigts ????????

Sess
27/10/2018 à 23:57

Tout le film pue... Et c'est un "fan" de Myers qui parle...