Le mal-aimé : Sucker Punch, le plus gros flop de Zack Snyder

Geoffrey Crété | 18 février 2023 - MAJ : 15/03/2023 19:03
Geoffrey Crété | 18 février 2023 - MAJ : 15/03/2023 19:03

Qu'est-ce qu'un "mal-aimé ? C'est un film oublié et mésestimé, amoché par la critique, le public, ou les deux à sa sortie. Un exemple parfait et sujet à débat : Sucker Punch, écrit et réalisé par Zack Snyder (Man of Steel, Watchmen, 300).

 

 

Sucker Punch : Affiche française

 

"Un film dérisoire" (Positif)

"Bruyant et fatigant" (L'Express) 

"Son histoire de go-go danseuses qui s'évadent pour oublier leur chienne de vie dans un monde virtuel apocalyptique et paramilitaire, est aussi abracadabrante qu'épuisante." (Télérama)

"Ce qui arrive quand un studio donne carte blanche à un réalisateur qui n'a absolument rien d'original ou même cohérent à dire" (New York Post)

 

 

 

LE RÉSUMÉ EXPRESS de sucker punch

Envoyée dans un asule par son méchant beau-père, Babydoll n'a que quelques jours avant d'être lobotomisée. Elle va donc s'évader, avec l'aide de Sweet Pea, Rocket, Blondie et Amber.

Pour affronter l'horreur, Babydoll use de son imagination. L'asile devient un cabaret-maison close, et chaque étape du plan se transforme en aventure dans un monde plein de dragons, de robots et de pirouettes absurdes.

Mais l'opération tourne mal : Rocket est tuée, le méchant Blue découvre ce qui se trame, et il abat Blondie et Amber. Babydoll parvient à s'enfuir avec Sweet Pea, mais accepte de se sacrifier pour lui permettre de s'échapper.

Babydoll est lobotomisée, Blue est arrêté, et Sweet Pea parvient à s'enfuir.

FIN

 

photo, Emily Browning, Abbie Cornish, Jamie Chung, Jena Malone, Vanessa Hudgens Bande de filles

 

"alice au pays des merveilles avec des mitraillettes"

Sucker Punch a une place particulière dans la filmographie de Zack Snyder : c'était son premier film original. Depuis, il y a Army of the Dead et Rebel Moon (sur Netflix en 2023), tous deux partis d'une idée à lui, mais Sucker Punch reste la première anomalie de sa filmographie, largement composée d'adaptations de comics ou livres.

L'Armée des morts était le remake du film de George A. Romero. 300 était une adaptation du roman graphique de Frank Miller et Lynn Varley ; Watchmen, d'Alan Moore, et Le Royaume de Ga'Hoole, des livres de Kathryne Lasky. Et bien sûr, Man of SteelBatman v Superman : L'Aube de la justice et Justice League (puis le fameux Snyder Cut) sont tous tirés des comics.

Sucker Punch est même plus que ça : c'est l'une des premières pulsions et envies de cinéma que Snyder a eues, et qu'il décrivait comme "Alice au pays des merveilles avec des mitraillettes". Des années avant que le film ne sorte, en 2011, le projet était développé et teasé. Et donc, attendu par une partie de la presse et du public.

 

photo, Emily BrowningAlice au pays des emmerdes

 

Il expliquait le cheminement à Moviesonline en 2007 : "J'avais écrit un scénario il y a longtemps, avant que je fasse le moindre film, et il y avait dedans une scène où cette fille est forcée à danser par les méchants. Elle ne veut pas mais ils la tueront si elle refuse, et donc elle s'invente cette fantaisie, où elle est ailleurs pendant que ça se passe - comme une aventure dans son esprit. Je trouvais ça cool. J'ai relu le scénario il y a 8 ou 10 ans, et j'ai trouvé que c'était naze, mais cette partie me plaisait encore. Puis j'ai revu mon pote Steve Shibuya avec qui j'ai fait mes études. Je lui ai demandé ce qu'il en pensait, on a commencé à en discuter et très vite, j'ai su qu'on avait trouvé une idée d'histoire. Mais on n'a rien écrit dans la foulée, on en a beaucoup parlé sans rien mettre à l'écrit. Et puis, quand Watchmen était terminé, juste à la fin du tournage, on a commencé à écrire. Ça a été assez rapide vu qu'on en avait beaucoup parlé."

A Comingsoon, le cinéaste expliquait la même année l'ambition visuelle de Sucker Punch : "Comment est-ce que je peux faire un film avec des scènes d'action qui ne sont pas limitées par les réalités physiques des gens normaux, mais a quand même une histoire qui fait sens pour ne pas être, sans être méchant, une connerie comme Ultraviolet ou du genre ? J'ai aussi été inspiré par les univers de films comme Moulin Rouge !, qui est moderne tout en étant hors du temps".

 

photo, Zack SnyderZack Snyder lit une revue de presse de Sucker Punch

 

Début 2009, Warner Bros. s'engageait officiellement sur Sucker Punch, avec un budget de 82 millions, et malgré l'échec de Watchmen en salles (environ 185 millions dans le monde, pour un budget officiel de 130). Le réalisateur affirmait chez Entertainment Weekly à l'époque : "Tout ce que le studio m'a dit, c'est "On est fier de Watchmen, on trouve ça super, et on le soutient'. Ils ne m'ont jamais dit que c'était trop long, trop violent, et c'est super cool. Je leur lance un nouveau défi avec Sucker Punch".

Amanda Seyfried était le premier choix pour Babydoll, mais elle a finalement dû se retirer du projet pour tenir ses engagements sur la série HBO Big Love. Autre actrices annoncées mais finalement pas castées : Evan Rachel Wood et Emma Stone. Finalement, c'est Emily Browning qui a été choisie pour incarner Babydoll, aux côtés de Vanessa Hudgens, Jena Malone, Jamie Chung et Abbie Cornish.

Au départ, Sucker Punch était censé être Rated R (interdit aux moins de 17 ans non accompagnés). Emily Browning expliquait chez Collider en 2011 : "Quand j'ai signé, le film était Rated R. Il y avait une scène où je devais être presque entièrement nue". Snyder a revu sa copie avant le tournage, puis pendant le montage, pour un simple PG-13 au cinéma. 

 

photo, Zack Snyder"Là, vise la critique stp"

 

LE bide de sucker punch au box-office

Sucker Punch, c'est un budget de 82 millions (qui ne comprend pas le marketing), et environ 89,7 millions au box-office mondial, dont seulement 36,3 au box-office domestique. C'est un échec en bonne et due forme. 

Le box-office 2011 a été dominé par Harry Potter et les Reliques de la mort - 2ème partieTransformers 3 : La Face cachée de la LunePirates des Caraïbes 4 : La Fontaine de jouvenceTwilight - chapitre 4 : Révélation (1ère partie) ou encore Mission : Impossible - Protocole Fantôme, mais Sucker Punch a été écrasé par tout le monde (notamment Source Code, Insidious et Scream 4).

Après Watchmen (budget de 130 millions, box-office de 185 millions) et Le Royaume de Ga'Hoole (budget de 80 millions, box-office de 140 millions), c'était un vrai échec cuisant pour Zack Snyder. Surtout après les succès de L'Armée des morts (budget de 26 millions, box-office de 102 millions) et surtout 300 (budget de 60 millions, box-office de 456 millions).

En d'autres termes : Sucker Punch est le plus gros échec commercial de la carrière de Zack Snyder.

 

Sucker Punch : photo, Emily BrowningWeek-end de la sortie

LE MEILLEUR de sucker punch

Il y a deux façons de voir et apprécier Sucker Punch. La première, et la plus évidente, est celle du méga-divertissement décomplexé, où une bande de filles en mini-jupes affronte dragons, robots et soldats zombies avec mitraillettes et autres pirouettes. Chaque fois que Babydoll s'évade, le spectateur est propulsé dans un univers de jeu vidéo,  sous forme de best geek-CGI.

Call of Duty, Gears of War, Final Fantasy, Le Seigneur des anneaux... Zack Snyder n'a jamais caché ses inspirations, et expliquait qu'il lançait une partie de Black Ops entre deux sessions d'écriture ou storyboard. Le film est donc un pot-pourri de pop culture, et un véritable festival qui balaye les jeux vidéo, les mangas, les comics pour offrir un petit best of. Tout ça pour réduire l'action à la plus simple nécessité : une mission à remplir, un spectacle à assurer. Les reprises de tubes sont là pour confirmer qu'il s'agit de remixer, remâcher et réorchestrer des choses familières, comme dans un gigantesque mash-up.

Cette manière d'appréhender le genre est palpable dès l'intro du film, sorte de gigantesque clip sur une reprise de Sweet Dreams (Are Made of This), qui raconte, montre et surdramatise les bases de l'intrigue. Pour toute personne ayant vu 300 et Watchmen sans faire un AVC, le plaisir est instantané, puisque Snyder y va à fond. Et il peut compter sur le talent des actrices, notamment Emily Browning, Jena Malone et Abbie Cornish, qui ont les rôles les plus intéressants.

 

photo, Emily Browning Babydoll and the guns

 

L'autre manière de voir et aimer Sucker Punch, c'est de s'interroger sur ce qu'a voulu réellement raconter Snyder avec cette histoire de femmes maltraitées et emprisonnées, qui sont réduites à l'esclavage pour le plaisir des hommes. Les héroïnes sont éduquées et habillées pour la satisfaction de ce public, et enfermées dans un spectacle sans fin où seul leur corps est pris en considération. Pas besoin de cherche midi à 14h : le réalisateur vise le sexisme de la culture geek (largement masculine), et son rapport *légèrement* malsain aux corps féminins.

C'est même encore plus intéressant d'aller plus loin. Zack Snyder essaie de retourner les armes du sexisme geek (une imagerie de soft porn dans les costumes, le choix des actrices, la promo entière du film) pour tendre le piège parfait à ce public, mais peut-il réellement y échapper lui-même ? C'est la même chose pour ses héroïnes, qui trimballent les pires clichés dans leurs esprits, où elles sont habillées, coiffées et maquillées comme des poupées. Comme si même leur imagination était enfermée et étouffée, et qu'il n'y avait aucune échappatoire.

 

Sucker Punch : photo, Emily BrowningLa liberté guidant le peuple

 

Ce gros fantasme geek qui dégouline passe par le regard de Zack Snyder sur cette culture, et le rapport entre celui qui consomme et celui qui est consommé (ou plutôt : celle). Derrière le spectacle gratuit et régressif, il y a donc une autre lecture : une réflexion étonnamment ambigüe et noire sur la liberté, le pouvoir, l'émancipation, et les chaînes qu'on s'impose soi-même. Soit un discours encore plus vif et pertinent aujourd'hui, que ce soit avec MeToo ou avec le statut de superstar geek du cinéaste depuis l'affaire Justice League.

Zack Snyder n'a pas peur d'y aller sans gants, comme le prouvent la mise à mort d'Amber et Blondie, puis la conclusion sinistre du film. Et il apporte même un malin côté meta dès le début lorsque Sweet Pea, sur scène, sort de son rôle pour critiquer le sinistre de la situation. "On peut pas faire quelque chose de plus commercial ?". Difficile de ne pas voir un parallèle avec Zack Snyder, essayant de camoufler son discours dans un spectacle bourrin.

 

photo, Abbie Cornish, Jena Malone, Vanessa HudgensLa diversion ultime

 

Le réalisateur n'est pas un as de la subtilité, et il était le premier à ne pas comprendre l'incompréhension. En promo, il racontait :"C'est marrant parce que quelqu'un m'a demandé pourquoi j'avais habillé ces filles comme ça, et j'ai répondu, 'Est-ce que vous ne voyez pas la métaphore là ? Les filles sont dans un bordel où elles font un show pour les hommes dans le noir. Dans les scènes de fantaisie, les hommes dans le noir, c'est nous. Les hommes dans le noir, en gros c'est moi : des gosses ringards fans de SF."

Sucker Punch a été considéré comme un film sexiste par mal de gens, et Snyder ne l'a pas digéré. En 2019, chez CinemaDebate, il en remettait une couche : "Je suis toujours choqué de voir que le film a été à ce point incompris. J'ai toujours dit que c'était un commentaire sur le sexisme et la culture geek. Quand on me demandait, 'Pourquoi t'as filmé comme ça les filles ?', je répondais, 'C'est toi qui as fait ça !'. Sucker Punch est un doigt d'honneur à beaucoup de gens qui vont aller le voir".

 

Sucker Punch : photo, Abbie CornishUne actrice qui n'a pas eu assez de beaux rôles à Hollywood

 

LE PIRE de sucker punch

Babydoll quitte l'horrible monde réel de l'asile psychiatrique pour se réfugier dans une imagerie de maison close, dont elle s'échappe également en dansant pour affronter des dragons, robots et autres machins. Le délire à multiple niveaux est légèrement lourd, et il suffit d'une seconde de réflexion pour le trouver incroyablement grotesque et artificiel, en plus d'être tristement répétitif.

Le rythme est un des gros points faibles de Sucker Punch, ce qui est plus que gênant pour un film tant orienté vers l'action. D'autant que le pot-pourri pop se révèle vite étrangement plat et peu inspiré lorsque les héroïnes combattent des monstres et soldats, la faute à une direction artistique sans une once d'imagination, et une mise en scène qui flirte avec le pire du mauvais goût post-Matrix. Snyder a bien du mal à dynamiser ce motif de la danse magique, et encore plus à construire une évolution satisfaisante au gré des missions. Chaque nouvelle bataille obéit ainsi au même schéma simpliste, et le degré de fantaisie-rêverie empêche le moindre enjeu à l'écran.

 

Sucker Punch : photoSucker Moche

 

Tout le monde est surpuissant, tout le monde enchaîne les pirouettes, tout le monde encaisse les coups, et personne ne tremble. Ces parenthèses se transforment donc vite en promenades de santé, et pire encore : elles apparaissent comme les morceaux les plus faibles et vides du film. Il faudra attendre le coup sec de la mort de Rocket, mais surtout Amber et Blondie, pour casser cette trajectoire trop simple. Là, le film revient sur les rails du réel (pour les personnages et le spectateur). Mais à ce stade, Sucker Punch a dépensé beaucoup de temps et énergie pour y parvenir. Il reste 15 minutes, et c'est trop peu comparé au reste.

Autre sujet à débat : le fait que Zack Snyder mobilise absolument tous les clichés geeks pour critiquer la culture geek, tout en étant lui-même un vecteur de cette imagerie à travers sa filmographie. Si Sucker Punch mérite mieux qu'un sexiste vs pas sexiste, il semble être autant un symptôme qu'une réponse.

 

photoGodess of War

 

LA VERSION LONGUE de sucker punch

Version cinéma, Sucker Punch dure 1h50. En version longue, c'est 2h07. Et ces 17 minutes inédites donnent une autre couleur au film, avec encore plus de questions sur le discours et les ficelles de Snyder.

Au-delà des plans ajoutés par-ci par-là dans les scènes d'action (notamment la partie dans les tranchées et le château du dragon), il y a deux grands changements : un numéro musical, et une fin rallongée.

Le numéro musical Love is the Drug intervient au début du film, lorsque Babydoll arrive dans l'asile. C'est une parenthèse musicale de quatre minutes, menée par Oscar Isaac et Carla Gugino. Zack Snyder s'amuse avec une quantité de décors et costumes et chorégraphies, pour montrer un peu plus le quotidien de ce petit cirque (les tâches ménagères de Babydoll, les règlements de compte des gangsters). Snyder a décidé de couper la scène à cause de toutes les autres coupes, qui avaient déjà atténué la noirceur du film ; le numéro musical rendait le décor trop festif et presque joyeux. A noter que ce morceau musical a été recyclé en générique de fin de la version cinéma.

 

 

Mais le vrai point d'intérêt de la version longue arrive à la fin, lorsque Babydoll est face au High Roller interprété par Jon Hamm. Dans la version cinéma, l'acteur de Mad Men n'a droit qu'à une courte apparition : il lobotomise l'héroïne, permet à Gorski de découvrir que Blue imite sa signature, et semble presque normal dans ce cauchemar. Dans la version longue, c'est une autre histoire, avec une scène où il séduit Babydoll pour la violer dans une chambre de la maison close.

L'héroïne lui a été livrée sur un lit, a été déshabillée par d'autres esclaves, et le High Roller lui annonce d'emblée qu'il va la violer. Sauf qu'il veut qu'elle en ait envie : il veut qu'elle se donne "librement" à lui, qu'elle l'accepte, qu'elle ouvre les yeux. Il va avoir son corps, cette bataille est déjà perdue. Mais il veut aussi son esprit. C'est l'ultime pas dans la domination, et le dernier pas pour posséder et écraser l'autre. Lorsque Babydoll se donne à lui, cut : on revient à la lobotomie. Babydoll n'est plus.

Emily Browning expliquait à April Cover en 2011 : "J'avais une scène d'amour avec Jon Hamm. Je pense que c'est super que cette jeune fille prenne réellement le contrôle de sa sexualité. Mais le comité de classification n'ame pas ça. Ils ne pensent pas qu'une fille devrait prendre le contrôle de sa sexualité parce qu'ils vivent à l'âge de pierre. Donc au final, ils ont fait remonter la scène à Zack pour qu'on ait moins l'impression qu'elle en ait envie. Et Zack a tellement coupé la scène que ça finissait par donner l'impression qu'il abuse d'elle. C'était la seule manière d'avoir un PG-13, et il a fini par dire qu'il ne voulait pas envoyer ce message. Donc il a coupé la scène".

 

Sucker Punch : photoVery Mad Man

 

En 2018, Zack Snyder affirmait que la version longue de Sucker Punch n'était pas son director's cut. Il répondait à un fan Vero : "La version jamais vue est meilleure, et il y a la fin avec Emily Browning qui chante, c'est cool et sans compromis".

En 2011, Zack Snyder décrivait cette fin originale chez Film School Rejects : "Il y a une scène que vous verrez dans le director's cut avec Jon Hamm. Il arrive en tant que High Roller, et on a retiré cette scène à cause du comité de classification. Quand ce mec frappe Babydoll, elle se réveille dans la suite du High Roller. Il passe en gros un accord avec elle : si elle se donne à lui, volontairement, il lui donnera la liberté et lui permettra de quitter cet endroit. Il fera en sorte que Blue ne la touche plus jamais, et elle sera libre. Elle est séduite par l'idée, et juste avant qu'ils ne s'embrassent, on la voit être lobotomisée. (...) Après ça, Blue lui demande si elle le reconnaît, il l'emmène au sos-sol, on voit Sweet Pea monter dans un bus, et on revient à Babydoll. Les policiers arrivent pour emmener Blue. Et quand l'un d'eux braque sa lampe torche sur elle, elle se lève, la caméra tourne autour d'elle, et on voit qu'elle est sur scène, et elle chante O-o-h Child. Après ça, toutes les filles mortes sortent pour chanter avec elle, et le rideau tombe. C'est ça, la fin."

 

photo, Oscar Isaac Je suis Poe impressionné

 

Problème : personne n'aimait cette fin lors des projections-tests. "Personnellement, j'adore cette fin. Je voyais bien que les gens ne savaient pas comment l'interpréter cela dit. (...) Ce que j'ai appris avec ça, c'est qu'on ne peut pas faire de projection-test pour un film comme Sucker Punch. Ça défie le concept même des tests. De bien des manières, je pense que le film aurait été un million de fois mieux si on avait fait la version la plus dure et folle qu'on pouvait, sans essayer de plaire à tout le monde. Je pense vraiment que le film est fou, d'une bonne manière, mais c'est juste drôle que je pense aussi que c'est 30% aussi fou qu'il aurait pu l'être."

Le passage à la commission de classification a ainsi été un vrai problème pour lui, qui explique peut-être en partie l'accueil réservé au film : "C'était 100% de frustation. On essaie de construire ce truc super fou et personnel, puis au fil des séries de conversations et critiques ou je sais pas quoi... Je veux dire, je sais dans quel monde on vit, donc je ne suis pas amer. Mais on finit juste avec un autre genre de film."

En 2021, il était encore plus clair chez Vanity Fair : "Sucker Punch était la première fois où j'ai vraiment affronté une restructuration radicale de mon film pour qu'il soit plus commercial" (une douce ironie, vu les paroles de Sweet Pea lorsqu'elle s'énerve sur scène). "Il y a un director's cut de ce film qui n'a pas encore été montré. Je le dis haut et fort".

En somme : personne n'a vu le vrai Sucker Punch. Ne reste plus qu'à lancer un #ReleaserTheSnyderSuckerCut.

Tout savoir sur Sucker Punch

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commentaires
Larouk Mouth
30/03/2023 à 22:50

J'ai un souvenir un peu décevant et kitch à l'époque mais du coup j' ai écouté le podcast et relu l'article et ça me donné envie de le revoir :)

banban
19/02/2023 à 22:10

Sucker Punch ou ma seule expérience ciné où j'ai sérieusement envisagé de réclamer qu'on rembourse ma place.

Redwan78
19/02/2023 à 10:48

Mon préféré de Snyder avec le film watchmen. Il a sorti un film qui sort de l'ordinaire. Il a montré toute sa palette de réalisateur.

Truc Bidule
19/02/2023 à 08:40

Snyder's Cut.. version Longue...
Je ne sais pas si c'est une impression mais Snyder doit être le réalisateur qui sort le plus de versions différentes en % après les sorties cinéma.
Je serai incapable de dire ce que ça veut dire du réalisateur mais ça ne semble pas anodin

Geoffrey Crété - Rédaction
18/02/2023 à 20:30

@mmarvinbear

L'agressivité de votre message en met encore plus en lumière l'absurdité un peu comique. Le rédac chef anti Snyder ? Rangez votre PQ et ouvrez vos yeux. Je suis le rédac chef et j'ai écrit cet article. Allez aussi lire ce que j'ai écrit sur ses films (Man of Steel, Watchmen). Regardez aussi comme Ecran Large a défendu BvS dès la sortie cinéma, Le Royaume de Ga'Hoole, 300. Les seuls films qu'on a peu/pas aimé, ce sont le Snyder Cut et Army of the Dead. Si c'est ça être anti-Snyder, et si émettre le moindre avis différent du vôtre c'est "avoir de la merde dans les yeux et la tête", c'est bien un triste monde. Mais c'est le vôtre, certainement pas la réalité.

Ghob_
18/02/2023 à 20:24

J'avoue, j'aimerais bien la voir, cette fameuse director's cut. Sucker Punch est à la fois l'un des films les plus déjantés de Snyder et également le plus personnel (c'était pour moi déjà évident quand je l'ai découvert et ça prend encore davantage de sens avec les citations ici retranscrites dans l'article). Pas sûr que ce soit son film qui vieillisse le mieux, mais assurément l'un de mes préférés du bonhomme...
Ah oui et c'est avec ce film que je suis définitivement tombé amoureux de Jena Malone !

mmarvinbear
18/02/2023 à 19:23

C'est un très bon film, bien mené, bien filmé et complètement original face à un Hollywood qui ne nous donne du F&F au kilomètre parce que le public réclame cela.

Sexiste ? Absolument pas, bien au contraire ! Il faut avoir de la mer... dans les yeux et la tête pour ne pas voir la symbolique de la volonté de liberté des femmes dans ce film qui joue avec les images et leur contraire. Ou alors être de mauvaise foi et ne le dire que parce qu'il faut contenter le rédacteur en chef qui doit publier de l'anti Snyder primaire dans son PQ pour le vendre.

Marc en RAGE
18/02/2023 à 17:29

En attendant le prochain film sur Netflix REBEL MOON en Décembre. Un court teaser montre ce qui peut-être le projet le plus ambitieux de Zack Snyder.

Pierre Nicolas
18/02/2023 à 15:24

Snyder n'arrivera jamais à cacher qu il ne sait pas raconter d'histoire malgré une tonne de fonds verts et cgi degueulasse.

neuneu
18/02/2023 à 13:13

UN CHEF D'OEUVRE !! Et on sera bien sûr au rendez-vous Vendredi prochain pour le revoir sur grand écran. :)

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