LE GRAND BLEU AVEC UNE CHAUSSURE NOIRE
Comme toutes les héroïnes Disney, Vaiana s’ennuie ferme sur son île du Pacifique Sud et rêve de parcourir les mers alors que son père, le chef du village, le lui interdit pour préserver la communauté des hypothétiques menaces du monde extérieur. Mais lorsque l’île commence à être atteinte par un mal étrange, la jeune femme prend son courage à deux mains et s’embarque dans une aventure qui va la transformer à jamais.
En chemin, elle devra retrouver Maui, un demi-dieu imbu de lui-même et le convaincre de la suivre pour réparer un tort qu’il a lui-même causé il y a fort longtemps. Au programme : un poulet suicidaire, des pirates en mode Mad Max, un crabe géant qui se croit à Broadway et un démon fait de lave particulièrement énervé. Bref, tout ce qu’il faut pour faire une grande aventure.
Ce qui marque tout de suite dans Vaiana, la légende du bout du monde, c’est l’excellence technique de l’ensemble, réellement impressionnant. Il n’y a qu’à voir l’une des premières scènes avec l’héroïne encore bébé et son premier contact avec l’océan pour en saisir toute la magie et la portée émotionnelle. Si depuis qu’il est passé à la 3D, le Studio Disney a fait des merveilles, on peut sans conteste affirmer qu’avec ce film, il livre son travail le plus abouti. Le plus magique aussi.
Vaiana, la légende du bout du monde alterne ainsi les morceaux de bravoure et des moments plus contemplatifs, mais tout aussi magnifiques qui marqueront durablement le spectateur et le plongeront dans une ambiance si particulière et douce qu’elle durera encore plusieurs heures après la fin de la projection.
La lumière ici est particulièrement impressionnante
LAME DE FOND
Mais la grande force du film, c’est évidemment son propos qui semble enfin s’écarter des canons du genre. Comme on pouvait s’y attendre, l’histoire nous parle encore d’une ado qui s’ennuie, qui veut s’émanciper, avec la sempiternelle chanson qui présente ses désirs enfouis en montant dans les aigus, bref, les fans de La Petite Sirène y retrouveront sans conteste leurs marques.
Mais les deux réalisateurs ont également fait Aladdin et de ce fait, Maui peut s’apparenter à une nouvelle version du génie, du moins au tout début. Car, en effet, conscients des lieux communs qu’ils sont en train d’utiliser, les réalisateurs pervertissent rapidement ces conventions en déplaçant légèrement le curseur, suffisamment pour apporter un petit vent frais sans déconcerter le public.
Ainsi, Vaïana refuse son statut de princesse (et par extension, de Princesse Disney), il n’y a pas d’histoire d’amour ni de prince charmant dans le film (ce qui fait un bien fou) et Maui, ce proto-génie de la lampe, trahit immédiatement une fierté et un narcissisme qui le propulsent très loin de nos attentes. Car, en utilisant les ressorts classiques d’un récit Disney, le film nous raconte une tout autre histoire.
Vaiana, la légende du bout du monde est avant tout une quête de soi, un voyage initiatique pour découvrir qui l’on est et ce qui nous relie aux autres. À l’image de la saga Dragons, il n’est pas ici question de partir définitivement de son berceau pour vivre une existence insouciante, mais de s’en écarter provisoirement pour faire son chemin et y revenir en acceptant ses responsabilités. Car, et c’est la grande nouveauté, à aucun moment l’héroïne ne renie son statut de future chef du village et ce qui pourrait passer pour une rébellion adolescente mal digérée prend en réalité un tout autre sens.
Le film nous raconte ce besoin d’ouverture, cette nécessité d’abaisser les barrières, cette obligation d’aller à la rencontre de l’autre, sans quoi aucune évolution, personnelle et collective, n’est possible. Avec en parallèle cette hypothèse un peu folle, personnifiée par Maui, qui voudrait qu’on ne puisse vraiment connaitre et apprécier l’autre qu’en mettant en veilleuse son propre égo. Du coup, c’est le film entier qui prend une tout autre dimension et révèle une profondeur et une richesse que l’on n’attendait pas forcément. Et ça fait du bien.
Mais, Disney oblige, le film n’est pas parfait et comporte un certain nombre de défauts classiques : les parties musicales, sans être honteuses, ne sont pas transcendantes et beaucoup trop fréquentes. L’humour tombe parfois à plat et le film met beaucoup de temps à démarrer. On passera aussi sur quelques raccourcis scénaristiques embarrassants qui pourraient déranger les plus exigeants.
Au final, Vaiana, la légende du bout du monde arrive sans peine à dépasser ces quelques scories pour se révéler être un excellent cru. Profond, intelligent, drôle, sensible et émouvant, il plaira à tous les publics et émerveillera quiconque a encore accès à son coeur d’enfant. Ceux qui pensaient que La Reine des Neiges était le summum du studio risquent d’avoir une sacrée surprise.
La Reine des Neiges ne risque pas de devenir un summum à mes yeux.
Mais merci pour ce retour sur Vaiana.
Excelle la reine des neiges!
En même temps la reine des neiges est un des pires Disney que j’ai vu dans ma vie il est complétement vide d’originalités donc ce sera faciles de faire mieux … jamais compris son record au box office
Entre Zootopie, Le monde de Dory, Peter et Elliot le dragon et maintenant Vaiana, Disney a sortit beaucoup de film cette année.
Mais difficile de s’en plaindre lorsqu’on passe de si bons moments à les regarder…
Dommage pour la déception du BFG par contre.
Vaiana est vraiment pas top. Hallucinant visuellement, mais le reste est creux. Très déçu.