Elysium : critique métallisée
Lancé par District 9 en 2009, Neill Blomkamp filme Matt Damon et Jodie Foster dans Elysium, une superproduction ambitieuse. Mais pas satisfaisante.
BANLIEUE TERRE
District 9, le premier film de Neill Blomkamp, était un peu léger et bancal quant à son scénario mais il est indéniable que le spectacle était au rendez-vous, grâce à des effets spéciaux encore de qualité ajourd'hui, entre artisanat et effets numériques. Il servait en plus une mise en scène altruiste et confondante de générosité naïve qui rendait le tout très appréciable. Des qualités que toutefois l'on subodorait conjoncturelles et que l'on voyait mal survivre à un deuxième film. Et de fait Elysium a tous les défauts de District 9, mais n'est cette fois-ci pas sauvé par ses qualités formelles.
On retiendra tout de même les vingt premières minutes. La terre n'abrite plus que les exclus et les parias alors qu'un eldorado réservé aux nantis tourne en orbite éloigné à mi-chemin de la lune. Sur Elysium pas de maladies, l'air y est pur et Jodie Foster - comme d'habitude fantastique même ici en arrière-petite-fille de Brice Hortefeux et Manuel Valls - est son bulldog français. Matt Damon quant à lui a fait de la muscu pendant quelques mois pour rendre crédible son rôle d'ouvrier qui tente de se remettre dans le droit chemin après une prime jeunesse passée à tirer des caisses.
ELY-CHEUM
Au-delà des thématiques éculées qui se dessinent (lutte des classes, inégalités, la Terre maltraitée...), on est aussi en terrain connu niveau mise en scène et design d'ensemble (décors chaotiques, photo accentuant la sécheresse des couleurs, cadres épurés...). Mais là où District 9 arrivait à tenir la route grâce à son côté joyeusement un peu foutraque et et son second degré masquant les déficiences de l'histoire, Elysium fait très vite dans le sérieux, la rédemption et la leçon de morale épaisse.
On ne compte plus alors les incohérences, les contradictions et autres ellipses narratives embarrassantes. Jusqu'à la réalisation nettement plus empruntée voire sans vie. Comme si Neill Blomkamp voulait déjà passer à autre chose, bien conscient de la vacuité de l'entreprise.
C'est dommage car il y avait là matière à faire quelque chose qui aurait pu s'inscrire dans de la SF old school façon Soleil vert , dont l'ambition n'est autre que d'être le miroir à peine déformé d'un présent qui part en sucette. C'était à n'en pas douter la volonté de Neill Blomkamp avec aussi la possibilité pour lui de refaire District 9 avec plus de moyens (100 millions au lieu de 30) tout en lui permettant de creuser certains de ses thèmes de prédilection comme la perte de contrôle du corps (via un virus alien / via ici un squelette d'acier) ou de collaborer à nouveau avec l'acteur sud-africain Sharlto Copley qui en fait des tonnes mais dont le cabotinage charme.
Lecteurs
(3.5)11/10/2022 à 17:29
@Ninico
C'est très généreux, vous avez raison.
11/10/2022 à 17:27
2 étoiles à Elysium ? Non mais sérieux lol
10/10/2022 à 10:29
J'aime bien, univers crédible alors oui prévisible mais tout de même sympathique.
Un bon diverstissement.
06/01/2020 à 06:18
@ zetagundam
Absolument je me suis dis la même chose
La station au dessus de la terre avec ces nantis qui leurs envoie leurs déchets, des gens prêts tout pour "monter", c'est le même cadre après ça diverge.
Donc c'est bien un espèce de spin off.
05/01/2020 à 21:59
Halo aussi pour l'inspiration
05/01/2020 à 21:19
@ zetagundam
Absolument pas.
05/01/2020 à 21:18
@ Geoffrey Crété
Pourquoi que neil blomkamp ne s'interesse pas a produire un projet Elysium vs Edge of tomorrow ?
Les univers des 2 films fonctionnerait bien ensemble
Aussi j'espere que les prods produiront un jour un batman vs Spider-man et un bond vs bourne
05/01/2020 à 20:41
bon film pour ma part.
Bizarre de voir des trucs insipides mieux notés que ce film
05/01/2020 à 19:43
Et cela a donné quoi côté box-office à l'époque ?
05/01/2020 à 19:31
Et Chappie (chapeau) enfoncera le dernier clou du cercueil de NB