Critique : Les Petits princes

Thibaud Gonzalez | 26 juin 2013
Thibaud Gonzalez | 26 juin 2013

L'année dernière, le football au cinéma, c'était avant tout une pléthore de vieux joueurs sur le retour avec Les Seigneurs. Cette année, c'est le contre-pied total avec Les Petits Princes, long-métrage qui nous invite à suivre de jeunes joueurs intégrant un centre de formation. Le film prend donc la forme d'une chronique, avec en filigrane l'histoire de JB, jeune prodige atteint d'une malformation cardiaque qu'il tente de cacher.

Le réalisateur fut lui-même élève dans un de ces centres de formation, et cela se sent dès le coup d'envoi. La description de la vie quotidienne de ces apprentis footballeurs parait juste. Les relations entres les différents ados, qui se chambrent ou qui s'entraident, évitent les caricatures grotesques tout en conservant une part de clichés nécessaires, notamment pour les situations comiques. Et surtout, on sent l'amour du réalisateur pour le football. Pas forcément aux travers des séquences de matchs, mis en scène à gros coups de ralentis comme dans une pub pour Nike, mais plutôt pour les petits à-côtés, les séances d'entrainements, l'envers du décor.

Malheureusement, les enjeux dramatiques du film, même s'ils existent, manquent d'impact. Toute l'histoire autour des problèmes cardiaques de JB parait finalement assez vaine car mal exploitée, et les tensions qu'elle pourrait provoquer sont désamorcées trop rapidement. D'autres personnages voient quant à eux leur développement personnel à peine esquissé, voire complètement laissé en suspend. C'est le cas du rival de JB, écrasé par l'ombre de son grand frère passé pro, ou encore de l'entraineur adjoint, le très bon Reda Kateb, qui semble trainer quelques casseroles qu'on ne connaitra jamais vraiment. Quant à Eddy Mitchell, il est réduit à un rôle presque anecdotique, même si son mauvais caractère et sa répartie font le boulot.

Au final, si Les Petits Princes nous plonge avec un certain plaisir dans l'univers des centres de formation, il souffre d'un scénario qui ne muscle pas assez son jeu, et ne permet pas à ses personnages d'exploiter pleinement leurs enjeux dramatiques.

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