Critique : In another country

Sandy Gillet | 16 octobre 2012
Sandy Gillet | 16 octobre 2012

Une station balnéaire en Corée du sud. Une réalisatrice française rend visite à un ami coréen. Elle y fait la connaissance d'un maître nageur qui ne la laisse pas insensible. Non trop classique. Anne est une femme mariée qui se rend dans cette station balnéaire avec son amant. Elle y fait la connaissance d'un maître nageur un peu ridicule mais qui semble l'amuser puis l'attirer. Pfff, trop coréen ça ! Anne est une femme au foyer qui essaye de se remettre de sa séparation avec son mari en voyageant. Elle décide de se ressourcer dans cette station balnéaire coréenne très prisée. Elle y rencontre alors ce maître nageur qui ne parle pas bien l'anglais mais au langage du corps bien plus explicite. Trop international, ça ne va toujours pas.

In another country c'est un peu ça en fait. Un film « work in progress » qui permet de voir un réalisateur au travail ne sachant pas trop, ni comment orienter son récit. À tel point qu'au final il ne choisit pas. Le film se décline alors en trois narrations en apparence distinctes que Hong Sang-soo prend un malin plaisir à entremêler facticement tout en jouant à merveille de la présence d'Isabelle Huppert qui se fond avec un délice manifeste dans ce qui peut sembler n'être un capharnaüm scénaristique. En fait le réalisateur coréen maîtrise son film d'une main de fer, trop peut-être d'ailleurs. La légèreté n'est en effet qu'apparente. En cause la complexité voulue du montage qui se retourne à de trop nombreuses occasions contre son film. Heureusement qu'à l'écran ses acteurs s'amusent de ces contre-pieds permanents. Eux qui savent s'accommoder d'une façon de travailler au jour le jour (le réalisateur distribuait tous les matins sous la porte de la chambre d'Isabelle Huppert le script du jour).

Si légèreté il y a, elle vient de là. Le spectateur le ressent et s'en amuse lui aussi, abandonnant à mi-parcours cette narration soi-disant échevelée pour se laisser porter par une réalisation aussi enivrante qu'inventive propre au cinéaste mais très éloignée du cinéma coréen qui s'exporte habituellement chez nous. On est donc à la fois en terrain connu mais qui reste toujours aussi plaisant. Que l'on aimerait toutefois que cet amoureux de Rohmer se détache un peu de la nouvelle vague française pour laquelle ses films ne font que finalement rendre hommage. Certes de la plus belle des manières.

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