Projet X : critique

Perrine Quennesson | 13 mars 2012
Perrine Quennesson | 13 mars 2012

"Oh putain!", "YEAH!", "Oh non, le chien, merde" ou encore "J'aimerais bien faire ce genre de soirée, mais pas chez moi, quoi..."

Voici un florilège des réactions que l'on peut entendre bruisser lors d'une projection de Projet X. Le tout entrecoupé d'éclats de rire et de petits cris outragés.

Car Projet X, c'est un peu la soirée de ta vie alors que tu n'y es pas. Trois losers adolescents, Costa, Thomas et JB, préparent bon gré mal gré une énorme soirée pour les 17 ans de l'un deux. Bon gré pour Costa qui s'imagine déjà en Eddie Barclay bis et mal gré pour Thomas, fils des propriétaires des lieux et centre de la fête, qui préférerait une petite soirée plus posée. JB, lui, il suit. Mais cette soirée va dépasser, et de loin, leurs espérances. En effet, rien ne va se passer comme prévu et à la place des 50 personnes supposées venir, il en débarque... 2000 !

Successions de situations plus cocasses les unes que les autres, Projet X développe, un peu, une forme de loi du « mal en pis » qui couplée avec la loi de « rien de bien ne peut arriver après 2h du matin » (évoquée dans How I met your mother) conduisent inexorablement à la catastrophe. C'est également une des grandes forces du film : passer du délire bon enfant au désastre complet dans un changement de cap osé qui rend l'histoire bigger than life.

 

 

Mais ce n'est pas un hasard, car ce cousin dégénéré d'American Pie est également le film ultime d'une certaine génération. De celle qui a été biberonnée aux soirées MTV et autres Sweet sixteen, celle pour qui le besoin de se filmer en train de réaliser quelque chose de grand est devenu nécessaire. Une génération où la mise en scène de soi à trouver son écho absolu car elle est moteur d'une certaine reconnaissance sociale. En fond, Projet X ne raconte rien de plus que Supergrave où il s'agit de passer un cap, de s'émanciper mais aussi de s'insérer dans cette microsociété terrible qu'est le lycée. Mais, si possible, le plus joyeusement du monde.

Si le film a quelques difficultés à justifier le procédé du found footage au début, il est ensuite tout à fait adéquat au sujet agrémenté d'une BO mythique. Et de faire de Projet X, non pas une oeuvre qui marquera l'Histoire du 7ème art par ses qualités visuelles, mais plus modestement et jouissivement une des plus epic night du cinéma.

 

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