Sécurité rapprochée : Critique

Simon Riaux | 20 février 2012
Simon Riaux | 20 février 2012

Si c'est dans les vieux pots que les meilleures soupes sont concoctées, ce n'est pas toujours avec de vieilles idées qu'on emballe les meilleurs films. 

Pour autant, à raison d'un minimum de savoir-faire et à la grâce d'un assaisonnement rigoureux, un bon cuisinier saura mijoter un métrage consistant et digeste, qui tiendra au corps du spectateur affamé. C'est exactement ce que nous propose Daniel Espinosa avec Sécurité rapprochée, dont la recette sautera aux yeux du premier cinéphage venu, pour son manque flagrant d'originalité comme pour son exécution soignée.

 

 

Faites revenir un peu d'actualité (les arrestations et planques clandestines de la CIA), épluchez quelques poncifs (un jeune agent idéaliste et sous employé rêvant d'action et de gloire), réservez un liant savoureux (un complot international), n'oubliez pas d'assaisonner sévèrement (shaky cam, cascades réalistes, et bastons nerveuses). Rappelez-vous, vos convives connaissent le plat par cœur, il vous faudra donc un petit supplément d'âme pour leur émerveiller les papilles : faites-donc gratiner votre préparation avec un peu de Denzel râpé. Ce dernier ingrédient trouvera toute sa saveur sous la forme d'un ex-agent super fortiche passé à l'ennemi pour d'obscures raisons, maître en combat rapproché et manipulateur impitoyable. Une compétence qui sera rappelée maintes et maintes fois par chaque personnage, même si la guerre psychologique se verra réduite à quelques sous-entendus bien gras sur la sexualité du héros. Le Denzel a ici bon goût, même s'il demeure un peu trop grillé.

 

 

Pour véritablement marquer la mémoire gustative de ses convives, Daniel Espinoza aurait toutefois dû se pencher plus avant sur son dressage. Car la présentation de cette tourte d'action Bournesque manque un peu de panache, notamment lors d'une conclusion terriblement attendue et bien pensante. Au final, on savourera sans déplaisir cette préparation classique et maîtrisée, menée avec rythme et maîtrise. 

 

Résumé

On regrettera cependant qu'en cuisine, personne n'ait fait le plus petit effort pour surprendre les gourmets, préférant combler les estomacs.

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commentaires
Atef
17/02/2016 à 14:41

J'ai justement trouvé que ce film manquait sérieusement d'âme. Bien foutu, quoique sacrifiant beaucoup aux modes actuelles du cinéma d'action façon Greengrass, le tout est vite vu mais aussi vite oublié. Reste un Denzel Washington toujours aussi royal.

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