Critique : L'Élève Ducobu

Simon Mulin | 16 juin 2011
Simon Mulin | 16 juin 2011

Surfant sur le succès du Petit Nicolas de Laurent Tirard, L'Elève Ducobu est l'adaptation de la bande dessiné franco-belge de Godi et Zidrou. Elle conte les aventures d'un cancre de l'école Saint-Potache qui use de tous les stratagèmes pour copier sur sa voisine, Léonie Gratin.

On peut saluer Philippe de Chauveron pour son travail très fidèle en matière d'adaptation. Tout l'univers de l'élève Ducobu est là, sorti tout droit des planches des auteurs. On y retrouve ainsi l'école Saint-Potache, le magasin de triche « Tout pour le cancre », la fameuse BD préféré de Ducobu « Rik Spoutnik » et même Neness, le squelette qui lui tient compagnie au coin !

Cependant, à trop vouloir rester fidèle à la bande dessinée, de Chauveron s'en casse les dents. L'intrigue se résume ainsi à une succession de gags où Ducobu use de tous les moyens pour tricher et d'éviter la mise en pension par son père si ses résultats scolaires ne s'améliorent pas.

Si certains gags fonctionnent très bien sur planches de Godi et Zidrou, ils tombent totalement à plat devant la caméra de Philippe de Chauveron (la séquence du premier Avril est des plus navrantes...). Pire, ils sont appuyés par une musique qui semble à chaque fois donner un coup de coude aux spectateurs pour leur dire : « Hey ! C'est là qu'il faut rire ! ». Certes l'humour plaira aux enfants, mais il risque de bien ennuyer les parents même si, avouons le, quelques idées sont plutôt bien trouvées, comme la séquence dans « la maison de repos de l'éducation nationale» ou encore celle présentant les réveillons de Noël chez les différents protagonistes. Mais ça ne suffit pas pour provoquer l'hilarité !

Côté comédiens, Elie Semoun n'est pas vraiment la première personne à laquelle on aurait pensé pour endosser la blouse du professeur Latouche. La plupart du temps, Elie Semoun fait... du Elie Semoun, ni plus ni moins, confondant constamment sévérité et hystérie. Le seuls moments où il obtient l'adhésion du spectateur, lorsqu'il évite son numéro de petit hystérique, en tentant de séduire la professeur de musique, Mademoiselle Rateau. Quand à Vincent Claude, il était beaucoup plus attachant en Alceste dans le « Petit Nicolas » qu'en élève Ducobu. Ici, il paraît bien fade. Restent les seconds rôles bien sympathiques de Bruno Podalydes et Helena Noguerra respectivement le père de Ducobu et la mère de Léonie Gratin.

L'Elève Ducobu est donc un film qui ravira les fans de la bande-dessinée et les lecteurs du Journal de Mickey, mais qui risque d'agacer les autres. Si Philippe Chauveron ne mérite pas le bonnet d'âne, il écope tout de même d'un « doit encore faire ses preuves » sur son bulletin pour qu'une suite d'ores et déjà annoncée, lui permette d'éviter le zéro pointé.

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