X-Men : Le Commencement - critique mutée

Simon Riaux | 6 novembre 2017 - MAJ : 27/09/2023 11:50
Simon Riaux | 6 novembre 2017 - MAJ : 27/09/2023 11:50

Avec X-Men : Le commencementMatthew Vaughn tient une sacrée revanche. Il avait failli réaliser ce troisième épisode et n'avait pas hésité à déclarer que son film aurait été « 100 fois meilleur » qu'une cette fin de trilogie en forme de pétard mouillé, venue nous souiller la rétine en mai 2006. On l'attendait donc au tournant, surtout après un Stardust prometteur, suivi du célèbre Kick-ass, véritable tornade pop, qui avait envahi les salles en causant un sévère bonheur sur son passage. Le réalisateur est de retour, avec un projet aussi attendu que casse-gueule, préquelle en forme de reboot qui s'ignore (la série revenant dans le giron des studios Marvel, tout est possible), dont les premières images avaient interloqué, avant qu'une campagne de sauvetage médiatique ne vienne nous redonner du baume au coeur.

C'EST UNE BELLE HISTOIRE

La première réussite du film de Matthew Vaughn est sa mise en situation. De la Pologne des camps d'extermination aux prémices de la crise de Cuba en 1962, la première heure de métrage colle à l'Histoire, avec intelligence, grâce à un usage minutieux de l'ellipse. En les confrontant intimement aux affres de leur temps, le scénario fait de ses futurs X-men des personnages avant tout, jamais des fonctions, ou des symboles faciles et bien-pensants. Fort de cette immersion réussie, Matthew Vaughn construit une dramaturgie remarquable d'intensité, qui culmine dans la scène dite du « tailleur et du cochon », laquelle nous montre que le metteur en scène sait contourner l'obstacle du PG-13, sans atténuer l'impact de son script.

 

photo, Michael Fassbender, James McAvoy, Rose ByrneLa troupe au complet

 

Les héros sortent du schéma de métaphore des minorités auxquel ils étaient jusque là strictement cantonnés, et deviennent des figures politiques nettement plus engagées, ce qu'ils étaient dans les comics, et qu'auraient presque fait oublier les précédentes adaptations. On se régale ainsi de voir un Sebastian Shaw diabolique (Kevin Bacon, comme on ne l'avait plus vu depuis longtemps), qui, en sus d'être un conquérant assoiffé de puissance, devient une allégorie d'un futur libéralisme, qui abattra les Etats pour croître de leur ruine. 

 

 

photo, Kevin BaconKevin Bacon, impérial

 

ABEL MCAVOY VS CAIN FASSBENDER

 

Vaughn maîtrique remarquablement bien l'aspect choral de son film. Une fois encore il dépasse ses prédécesseurs, en caractérisant ses personnages avec soin, ce qui permettra aux plus faibles sur le papier, comme Darwin, de trouver une place à leur mesure. Pour autant, le duo Michael Fassbender – James McAvoy n'est pas sacrifié, et le spectateur suit l'évolution de leur relation fraternelle et fratricide, porté par un scénario qui n'abandonne jamais la dramaturgie aux effets spéciaux.

Le film recèle une formidable galerie de comédiens, tous bons, n'en faisant jamais trop, ils apportent leur pierre à l'édifice sans jamais tirer la couverture à l'un plus qu'à l'autre. De ce point de vue, X-Men : Le commencement constitue l'anti-Iron Man 2, en cela qu'il parvient à développer une myriade de sous intrigues, qui seront toutes résolues avec fluidité, et clarté.

 

Photo Michael FassbenderFassbender et McAvoy

 

En dépit de quelques effets malheureux (le maquillage final de Beast, quelques CGI moins bien intégrées que les autres), X-Men : Le commencement est de loin le meilleur de la saga à sa sortie, et Matthew Vaughn ne s'est pas moqué de nous. Ce bond qualitatif, qui va de pair avec une maturation des enjeux, rapproche Vaughn d'un cinéma classique, paradoxalement très éloigné de l'ouragan candide que fut Spider-man.

 

Affiche française

Résumé

X-Men : le commencement est de loin le meilleur X-Men après la première trilogie.

Autre avis Geoffrey Crété
Matthew Vaughn souffle un vent de cool sur X-Men avec un prequel qui traîne les mêmes défauts, mais les camoufle derrière une vitrine clinquante. La mission est néanmoins assurée, notamment grâce à une nouvelle équipe très réussie.
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commentaires
Arkhan
15/08/2023 à 17:00

Ce que j'aimes dans cet opus de la saga x-men, est qu'il se démarque largement, et des films précédents, et des comics d'origine.
Les comics ont déja prit le pli de creuser le psychologie des personnages, comparé a l'univers de l'univers DC COMICS, mais, dans le film 'x-men' le commencement', c'est 10 fois mieux encore!
La psycho des jeunes x-men prends le pas sur l'action, et c'est plutôt rare dans un film dans ce genre.
On nous sert souvent ces super-héros qui maitrise leurs pouvoirs en un, deux, trois.
Dans x-men le commencement, et c'est ce qui fait sa force, on voit de jeunes mutants à peine adulte complétement dépassé par une attaque du 'méchant' et ne pouvant se défendre car ne maitrisant pas trés bien leurs pouvoirs (j'en rajoute pas, je vais pas spoiler le film)
Donc, pour leur première mission, ils devront suivre un entrainement auprès d'un Charles Xavier encore valide et pas encore chauve.
Autre bon point. Dans les premiers opus X-men, on voyait magnéto, le 'méchant' sous la forme d'un vieillard snob, rigide, glacial, mais, qui, en même temps, se fichait de la fiole de certains qu'il tenait sous son emprise.
La, on à un magnéto jeune, qui, victime de la Shoah et ayant vu sa mère se faire abattre sous ses yeux, est, dans ce film, un homme ténébreux, un peu torturé, ses blessures encore toutes fraiches. Il est tout l'opposé du magnéto 'agé'.
Je pourrait vous en dire plus, mais m'en tiens la de peur de spoiler ce film'

Pat Conley
04/11/2022 à 18:22

Un chef d'oeuvre tout simplement! le meilleur opus de la franchise cinéma x-men! Le personnage de magnéto 'jeune' vaut largement le détour. Tourmenté, ses souffrances causées par son passé de victime de la Shoah, encore visibles, on en arrive presque à le 'comprendre', quoi qu'il puisse faire! Cerise sur le gateau, le professeur Xavier, qui essaie de l'aider à ne pas déraper vers le mauvais chemin ( ' tu vaux tellement mieux que ce que tu crois).
Autrement, scéne forte, la première rencontre dans leur enfance entre Charles Xavier et Mystique dans leur enfance, qui (ben ouais je suis vachement sensible) m'a embué les yeux de larmes.
Je pourrait en dire beaucoup plus, des tonnes d'autre trucs que j'ai aimé, mais je vais m'en tenir la.

Flo
07/03/2020 à 10:42

La même chose que pour le "Star Trek" de JJ Abrams, faire un « prequel » sans se soucier de coller de toute urgence à ce qui a été fait dans les autres films. Résultat: du Fun en barre fait avec intelligence et beaucoup de surprises « coup de théâtre ».
On s’en fiche à ce moment là que ça semble incohérent, c’est de la SF, on peut tout faire et tout expliquer. Se laisser faire et apprécier
Et pour les acteurs:
Ce qui est pas mal dans "...First Class", c’est l’idée de jouer avec leur apparence et leur évolution sans changer leur essence, en l’explicitant plus d’ailleurs.
McAvoy avec des cheveux et Fassbender sans que les siens grisent déjà, ça a un coté réaliste auquel leur mutation ne doit rien. Les deux acteurs sont à l’aise, l’un pour un personnage assez opaque, mais pacifiste et bon menteur, comme dans le comic. L’autre avec son mélange de classe et de virilité fragile(!).
Jennifer Lawrence joue une Mystique moins bad girl, très commune, ça nous change du perso originel qui passe son temps à faire la girouette sans raison autre que « je suis faite comme ça, c’est tout, tout pour ma pomme! »
Nicolas Hoult est un peu hors sujet mine de rien, Hank étant plus connu comme un personnage volubile et marrant (moins dans les comics depuis 10 ans). Et il ressemble trop à Marsden en plus – même vf.
Et Kevin Bacon lui aussi la joue plus Mr Sinister que le dandy viril Shaw - s’il n’avait pas les pouvoirs, le Club et sa distinction perverse, ça aurait été trop hors sujet.

-Inspiration ciné: Les premiers "James Bond" et "Mission Impossible" des 60’s.
-inspiration comics: les "X-Men" des 60’s et le Club des Damnés dans "La Saga du Phénix".

sylvinception
07/11/2018 à 10:04

" le meilleur X-Men après la première trilogie."
Vous devriez mieux tourner vos phrases, cher Simon, on pourrait croire que vous tenez en haute estime les épisodes 2 et 3 de la 1ere trilogie...

Sinon il y a dans celui-ci une (first) classe, une tenue, une qualité d'écriture et de mise en scène, totalement absentes des autres purges du genre, c'est ça l'effet Matthew Vaughn!!

Satan LaBite
07/11/2018 à 09:57

On s'en fout, y'A KEVIN BACON !!!!!!!!!

corleone
06/11/2018 à 22:21

Spiderman sur TFX en ce moment chefs-d'oeuvre absolu.

Brucetheshark
01/03/2018 à 23:29

@Pseudo, sinon tu sais lire, parce que la critique dit "X-Men : le commencement est de loin le meilleur X-Men APRES la première trilogie."

Le rol’
01/03/2018 à 22:06

Yup
Vaughn est un auteur un peu anarchiste comme son pote Wright ds le mainstream et ça fait du bien..
La scene de Days of future past dont tout le monde parlait a l’epoque (Quicksilver avec la zik en contre point) est directement attribué a Vaughn et son univers qu’il assumera encore plus avec le premier Kingsman ou avec Kick-ass avant lorsque Singer, entre temps aura recuperé ses vrais tics de real avec l’abominable et j’ai deja pris 30 ans ds la gueule X-men Apocalypse.
Singer, hormis son accident de parcours qui est Usual suspects, est un real tellement sur-estimé et juste mauvais.
Ses 2 premiers X-men vieillissent horriblement et apres avoir vu l’intense, triste et deja un classique Logan, Mangold n’a fait que ringuardiser encore un peu plus le petit Bryan qui devrait un peu moins batifoler ds des jacuzzis et vrai,ent se remettre en question car la concurrence est rude..
Tres rude.

Flash
01/03/2018 à 20:42

pour moi c'est juste le meilleur film de la franchise.

Touk
11/07/2017 à 13:38

@Pseudo
C'est un peu comme les gens qui pensent que leur avis relève de la vérité aussi... Qu'on préfère un film à un autre, qu'on estime qu'un film apprécié devrait être adoré, ou qu'un film qu'on trouve pas très bien devrait être vraiment pas aimé, c'est à peu près normal, tout le monde aura des exemples. Mais c'est quand même très bien que chacun ait son avis, le partage, sans se sentir obligé parfois de le prendre comme un truc indiscutable. Si demain je rencontre quelqu'un qui pense que X-Men 1 et 2 sont surestimés, et que les Spider-Man de Sam Raimi sont surestimés, je vais pas forcément me dire qu'il est bête et pas cinéphile. De la même manière que celui qui vénère Sam Raimi et Bryan Singer ne sera pas automatiquement un cinéphile que je respecte et comprend.

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