Le Village des ombres : critique translucide

Perrine Quennesson | 16 novembre 2010 - MAJ : 12/12/2018 16:37
Perrine Quennesson | 16 novembre 2010 - MAJ : 12/12/2018 16:37

Les meilleures intentions ne font pas les meilleurs films. C'est un peu le crédo des productions de genre françaises ces derniers temps et Le Village des ombres n'y déroge pas. Commençons par les mauvais points, pour mieux retenir les meilleurs.

C'est tout d'abord le scénario qui ne fonctionne pas. Si l'idée d'une histoire de fantômes, bien loin du gore outrancier dont certains films actuels semblent se disputer la palme, paraît être judicieuse, en théorie, pour attirer un public large, elle s'avère, dans les faits, catastrophique. Des jeunes veulent passer un week-end dans la maison de famille de l'un des leurs au beau milieu de la campagne française profonde, à Ruiflec. Mais dès leur arrivée, certains disparaissent, des dessins apparaissent et des ombres surgissent. En somme, tout pour susciter le suspense et la surprise; or jamais la peur, ni même l'angoisse n'arrivent à percer à travers la lourdeur de ce scénario tarabiscoté en vain (non, non, pas de spoilers ici, ce n'est pas le genre de la maison !), aux longueurs éprouvantes.

 

 

Les acteurs ont également une part de responsabilité dans le fiasco de par leur jeu mais également de par leur rôle. Car l'un des problèmes majeurs du film est qu'à aucun moment on ne voit en ces ados, soit disant amis, une bande de copains soudés. On y perçoit plutôt tout les stéréotypes de la jeunesse où chaque caractère serait une personne. Ainsi nous avons la Rebelle, la Gentille, l'Intello, le Beau- Gosse, l'Erasmus ou encore le Rigolo. Des personnages en somme unilatéraux auxquels il est difficile de s'identifier voire pire tout simplement de s'y 'intéresser.

 



Mais le long-métrage de Fouad Benhammou, dont c'est le premier, n'est pas qu'une longue série de déconvenues et de soupirs. Il apporte aussi son lot de surprises positives. La première, et sûrement pas la moindre, vient du fait que le réalisateur semble fier d'être français. C'est si rare dans le cinéma de genre hexagonal qu'il faut le noter. Car c'est bien la France et ses petits villages que Le village des ombres met en scène, mais également son Histoire. Et cette touchante (mais malheureusement bien maladroite) prise en compte du décor et du passé local n’était pas arrivée depuis Le Pacte des loups (2001) et Brocéliande (2002). Enfin, il faut reconnaître à Mr Benhammou, de véritables qualités de mise en scène et un sens esthétique prometteur. Mais, cela ne suffit pas à tout excuser. En effet, griller son twist au bout de 15 minutes de film, ça ne pardonne jamais. Même à Ruiflec.

 

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